LA MYGALE D’ERWIN VANDENBERGH

La plupart des pensionnaires de notre élite footballistique passent actuellement l’hiver au chaud. Ces retraites à l’étranger sont-elles réellement nécessaires ou les clubs sacrifient-ils simplement à un phénomène de mode?

Georges Heylens: A l’époque où j’étais joueur (dans les années 60 et 70) et, plus tard, à mes débuts comme entraîneur, ces initiatives n’existaient pas encore. Mais l’interruption hivernale se bornait essentiellement à la seule période des fêtes de fin d’année. La coupure n’excédait guère une dizaine de jours. Depuis quelques années, la situation a changé du tout au tout. Afin d’éviter des conditions de jeu difficiles, et par souci du confort des spectateurs, la trêve s’est d’abord faite plus longue. Elle s’est très rapidement accompagnée d’une autre donne, puisque les clubs ont eu la possibilité d’effectuer des transferts jusqu’au 31 décembre, dans un premier temps, et même jusqu’à fin janvier de nos jours.

Comme certains en profitent pour remodeler leur effectif, une longue mise au vert, comparable à celle que nos clubs respectent pour le moment en Turquie ou en Espagne, s’impose. Elle permet ni plus ni moins de repartir sur des bases nouvelles et de resserrer les liens. A la limite, elle est souvent plus profitable sur le plan psychologique que sportif proprement dit. J’en ai fait moi-même l’expérience avec Malines puisqu’à l’occasion d’un stage à Antalya, il avait plu des cordes pendant une semaine. En tout et pour tout, nous avions dû nous résoudre à ne disputer qu’un seul et maigre petit match durant cette période, contre le Club Brugeois, qui séjournait par bonheur dans la même localité. Aller en Turquie pour rencontrer le Club, il faut le faire (il rit).

D’autres anecdotes savoureuses?

Avec Lille, il fallait meubler une bonne dizaine de semaines entre les premier et deuxième tours. Aussi n’importait-il pas seulement d’imbriquer les nouveaux joueurs, il s’agissait également de faire rentrer de l’argent dans les caisses. Dans ces conditions, une tournée à l’étranger faisait partie du programme. La première année, nous avions mis le cap sur la capitale de la Guyane française, Cayenne. Au même titre que les autres joueurs, mes deux Belges, Erwin Vandenbergh et Filip Desmet, logeaient dans des paillotes. Un jour, ils eurent la mauvaise idée de laisser traîner quelques morceaux d’ananas et de mangue sur une table. A leur retour après l’entraînement, ils eurent la désagréable surprise de voir une mygale se régaler de leurs restes (il rit). Du coup, Erwin voulut rentrer illico presto en Belgique! L’année suivante, nous avions choisi une destination où nous avions peu de chances de rencontrer de telles bestioles: le Sénégal et Dakar en particulier. Là-bas, il n’y eut pas de désagréables surprises, heureusement. Au retour, cependant, une halte était prévue à Nouakchott, en Mauritanie, où nous étions appelés à rencontrer l’équipe nationale de ce pays. En plein match, un nuage de criquets pèlerins prit d’assaut la pelouse. Inutile de dire qu’Erwin était à nouveau dans tous ses états. Il ne faut donc pas s’étonner qu’il n’ait pas voulu rempiler au LOSC.

En matière d’imbrication des nouveaux joueurs, les coaches n’auront pas la vie dure chez nous car les mouvements sur le marché des transferts ont été peu nombreux.

Ce n’est pas anormal compte tenu de la morosité ambiante. Nos clubs n’ont plus beaucoup de sous et seuls les malmenés ont fait, jusqu’à présent, un petit effort. Je ne prévois pas de fluctuations marquantes sur notre sol. En revanche, je suis avec beaucoup d’attention le cours des événements en ce qui concerne Daniel Van Buyten. Newcastle a manifestement de la suite dans les idées: après avoir pu compter sur les services précieux de Philippe Albert, voilà que les Magpies songent à présent à embrigader celui qui s’impose aujourd’hui comme son digne successeur. Et dire que ce garçon, qui fait partie de l’équipe du premier tour en France, n’est toujours pas titulaire chez les Diables Rouges. Encore une fois, il faut le faire! ( Bruno Govers)

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