La montée de mons

Les pronostics et opinions de mars 2005 lus dans Sport/Foot Magazine ne se sont pas nécessairement vérifiés.

Mons mérite de monter

Il y a un an, Mons restait sur un bon début de deuxième tour et ne faisait plus partie des deux descendants. Roberto Mirri déclarait :  » On a réalisé de bonnes rencontres mais on aurait tort de se croire arrivés à bon port « . Quelques mois plus tard, Mons chutait en D2. Un an plus tard, les Dragons pointent en tête de l’antichambre de l’élite.

Manu Ferrera : Mons avait repris le deuxième tour à plein tube mais le club avait calé sur la fin. Je ne crois pas que l’on pouvait parler, il y a un an, de problème de gestion. Cela remontait à l’époque Sergio Brio et sa clique. En mars 2005, le club tentait déjà de réparer les erreurs commises précédemment mais c’est très difficile de redresser la barre dans une telle situation. Pourtant, l’Albert a prouvé qu’il était possible de rebondir. La première bonne affaire que les Montois ont faite, c’est de confier la direction sportive à un homme comme Jean-Paul Colonval. La gestion sportive est tout autre et les résultats ne se sont pas fait attendre. Ils sont maintenant en tête avec un entraîneur dont on parlait pourtant très peu. On a placé des gens responsables aux postes importants. Je ne pense pas qu’il s’agissait d’un quitte ou double pour le club.

Quand le président Dominique Leone dit que la montée est impérative mais qu’il donne les moyens au club, c’est un discours normal. Ce n’est pas comme à Courtrai où on décrète qu’il faut monter mais où on ne reçoit aucune aide financière. Quand on voit le noyau de Mons, il était légitime de viser la montée. Le budget doit être de 3 millions d’euros. Les charges sont les mêmes que la saison passée puisqu’ils ont conservé une grande part de leur noyau. Or les entrées sont d’un million d’euros. Pour une saison en D2, cela leur apporte donc un déficit de deux millions d’euros. La montée leur fera du bien.

Maintenant, j’espère pour eux que la liquidation de Beringen-Heusden-Zolder n’aura pas d’incidence. Car il ne serait pas normal qu’Overpelt-Lommel qui n’a réalisé que deux matches nuls soit favorisé par rapport à Mons, qui a gagné ces deux rencontres face à Heusden-Zolder, encore au grand complet.

La situation sportive de La Louvière était prévisible

Il y a un peu plus d’un an, Stéphane Pauwels était limogé de sa fonction de directeur sportif et commercial de La Louvière et déclarait :  » J’ai reçu un recommandé mais aucune explication n’était mentionnée quant aux raisons de mon éviction « . Depuis lors, La Louvière n’a cessé d’être au centre de la polémique.

Manu Ferrera : Au niveau sportif, les Loups sont au même point. A l’époque, ils avaient beaucoup plus d’unités mais c’était principalement en raison de leur très bon premier tour. Lors du second acte, ils avaient été les derniers de la classe. Ils en sont toujours là. Evidemment, depuis lors, a éclaté le scandale des matches truqués, ce qui ne fait que compliquer leur situation. Il y a un an, personne ne pouvait imaginer que toutes ces affaires allaient émerger mais la précarité sportive du club était prévisible dans la mesure où il vivait dans une situation financière morose et que l’un va souvent de pair avec l’autre. Si le club n’avait pas eu de soucis financiers, il aurait pu être plus sélectif dans ses contacts avec d’éventuels repreneurs. Cela montre la limite du système de la licence.

S’il s’avère que La Louvière a accepté de l’argent sale, c’est parce que le club était dans le besoin. Or, la licence doit empêcher un club dans le besoin de débuter le championnat. On retrouve la même situation avec Beringen-Heusden-Zolder qui avait deux millions de dettes. Les dirigeants n’ont pas contracté cette charge en deux mois. La commission des licences aurait dû se rendre compte de l’état des finances du club limbourgeois. Au Lierse, on s’est indigné que certains joueurs se soient laissés tenter par la corruption – ce que je condamne également – mais personne ne s’est indigné du fait que ces mêmes joueurs n’étaient plus payés depuis des mois.

Deux jeunes très différents

Avant le derby bruxellois, Sport/Foot Magazine mettait sur pied une rencontre entre deux jeunes prometteurs : Steve Colpaert (Brussels) et Anthony Vanden Borre (Anderlecht). Un an plus tard, ils sont devenus des titulaires de leur équipe respective.

Manu Ferrera : Un jeune qui perce en équipe Première, c’est déjà une chose mais confirmer est encore plus difficile. Pourtant, on a affaire à deux types de joueurs très différents. Anthony Vanden Borre est une force de la nature, Steve Colpaert est plus malin, plus travailleur. Cela démontre qu’avec des qualités différentes, on peut percer au plus haut niveau. Vanden Borre connaît déjà une grande carrière puisqu’il fait partie des Diables Rouges. Pour Colpaert, c’est un peu plus facile car le niveau est moindre au Brussels qu’à Anderlecht. Sa progression dépendra un peu de celle de son club.

Vanden Borre sait par contre que si Anderlecht ne marche plus, il bénéficiera de l’intérêt d’une dizaine de clubs. Par contre, je trouve que la symbolique du jeune issu de la région est un débat dépassé. Les jeunes sont désormais libres d’aller où ils veulent. Arsenal réussit avec des joueurs issus d’horizons divers. Ces jeunes sont arrivés là grâce à leurs qualités et on se fout de savoir où ils habitent et si leur père est Marollien ou pas.

La bonne recette de Roulers

Eric Joly évoluait à Ostende la saison passée et il cassait la baraque. Transféré en août à Roulers, il ne connaît pas la même réussite.

Manu Ferrera : Joly est un joueur que j’apprécie et que j’ai eu sous mes ordres à Alost. Quand on connaît ses énormes qualités, on peut se demander pourquoi il ne joue pas. Mais l’entraîneur a sûrement ses raisons. Le fait qu’il soit arrivé plus tard dans la saison, alors que l’équipe avait déjà trouvé son rythme, peut jouer contre lui. Il suffit que certains joueurs aient pris sa place. Je suis étonné mais on ne peut donner tort à Dennis Van Wijk quand on voit les bons résultats de Roulers.

Le succès des promus est une source de motivation pour tous les clubs de D2. La montée ne fera plus peur. Cependant, il conviendra d’appliquer les mêmes recettes. Roulers et Zulte Waregem ont construit peu à peu. Ils ont gardé leurs bases, n’ont pas chamboulé leur effectif et ils ont réalisé des transferts justes. Chapeau au responsable du recrutement !

Pas le même contexte pour Van Buyten

Sport/Foot Magazine se demandait en mars 2005 pourquoi Van Buyten n’avait pas le même rendement en équipe nationale qu’à Hambourg.

Manu Ferrera : A Hambourg, cela fonctionnait bien pour lui alors qu’en équipe nationale, les résultats ne suivaient pas. C’est difficile pour un défenseur central de briller dans une formation qui ne tourne pas. Il n’y avait pas que Van Buyten qui n’avait pas le même rendement qu’en club mais ce sont souvent les grands arbres qui prennent le plus de vent.

STÉPHANE VANDE VELDE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire