LA MAIN DE DIEU (2)

Diego Maradona a un successeur. Durant l’avant-dernier match du deuxième tour de la Ligue des Champions, opposant le Real Madrid à Leeds United, Raul Gonzales Blanco a prolongé dans le but de Nigel Martyn un coup franc rentrant de la gauche, égalisant ainsi à 1-1. L’arbitre, le Polonais Ryszard Wojzick, âgé de 44 ans et manager d’une agence de voyage de Luboszice, n’a pas vu la faute et a donc attribué le but au Real. Agé de 44 ans, il en est à sa dernière saison. En revoyant les images, après la rencontre, il a admis son erreur et a présenté ses excuses aux officiels et aux joueurs de Leeds United. Cette gaffe n’a pas de conséquence grave, puisque les deux protagonistes étaient déjà qualifiés pour les quarts de finale. Le club du Yorkshire ne perd qu’une seule chose: les 6,5 millions liés au match nul, car ce but inscrit de la main par Raul a permis au Real de s’imposer 3-2 au Stade Bernabeu.

La commission de discipline de l’UEFA, qui a examiné avec soin les images après la rencontre, a décrit l’acte du Madrilène comme un exemple d’école de comportement antisportif, mû par une seule et unique considération : en retirer un avantage personnel, quitte à fausser le déroulement de la compétition. La commission a certes tenu compte du fait qu’en plus de cent matches internationaux, Raul n’a écopé que de deux avertissements mais elle l’a quand même suspendu pour un match européen -ce mercredi contre Anderlecht- et elle lui a infligé une amende de 520.000 francs belges.

On peut se demander ce qui se serait passé si l’incident s’était produit alors que le résultat était déterminant pour la qualification en quarts de finale. La commission aurait-elle observé avec autant d’attention les images et sanctionné le seul joueur, sans pénaliser le club en lui retirant des points? Il est inadmissible que lorsqu’on peut prouver par des images viédo, la faute d’un joueur, on le sanctionne, mais que lors d’une erreur de l’arbitre, par exemple pour un ballon qui a franchi ou non la ligne, on n’observe pas les images et qu’on entérine le résultat comme si rien ne s’était passé.

Un autre incident « comique » a émaillé le match : la carte jaune qu’a reçue Luis Figo pour avoir entravé le bon déroulement d’un coup franc adverse dans les dernières minutes de jeu. Du coup, il est également suspendu contre Anderlecht. Ce qui lui permettra de se présenter frais et dispos et avec un casier vierge en quarts de finale de la Ligue des Champions. Il a tout fait pour obtenir cette carte jaune, comme le prouve un passage sur le site Internet du club ( www.icons.com): celui-ci avait annoncé que recevoir une carte jaune, la troisième à ce niveau, était un des objectifs de la rencontre, dans le chef de Figo et de Makelele.

Il est inacceptable que le Polonais Wojzick se soit laissé prendre par cette manoeuvre. Avant le match, on informe les arbitres de la situation des joueurs qui ne sont plus qu’à une carte de la suspension, sur la scène européenne. Si un de ces joueurs provoque l’avertissement, l’arbitre ne doit le sanctionner que si sa faute entraîne plus d’une rencontre de suspension.

La commission de discipline de l’UEFA a admis, en termes voilés, dans un communiqué, qu’elle s’était laissé duper par Luis Figo. Elle va d’ailleurs introduire une proposition au comité exécutif de la fédération européenne, afin qu’on revoie le système actuel de suspensions suite aux cartes jaunes, tel qu’il est d’application dans les épreuves européennes.

Pour l’instant, Figo s’en tire bien. Mais pour Ryszard Wojcik, qui aime boire un coup de vodka à la mi-temps, le match de Madrid était sans doute le dernier de sa carrière au plus haut niveau.

Mick Michels

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