La Liga de uno

Le Real Madrid file vers un 32e titre, ce qui mettrait fin à une hégémonie de trois ans de Barcelone.

Forces. Le Real Madrid, c’est d’abord une énorme somme de talents individuels, particulièrement dans le secteur offensif. CristianoRonaldo enfile les buts et est en train de battre tous les records, pourtant déjà fixés bien haut. Les suiveurs réguliers des Merengues assurent qu’il est moins individualiste qu’avant et qu’il lui arrive même de servir un partenaire mieux placé. Il faut dire qu’il est bien entouré. Pour déterminer le joueur qui l’épaulera en attaque, JoséMourinho est confronté à un problème de luxe : il doit choisir entre KarimBenzema, qui a franchi un cap et détient la forme de sa vie, et GonzaloHiguain, qui a lui aussi enfilé les buts à la pelle lorsqu’il a été titularisé. AngelDiMaria a également apporté sa pierre à l’édifice en tant que créateur et buteur. Tout comme Mesut Ö zil. Quant à IkerCasillas : beaucoup le considèrent comme le meilleur gardien du monde.

Faiblesses. Y a-t-il réellement des faiblesses dans cette équipe ? Peut-être l’arrière latéral portugais FabioCoentrao, qui est loin du niveau atteint autrefois par RobertoCarlos et qui doit souvent laisser sa place à Marcelo. Ou les renforts germano-turcs de l’été qui, notamment en raison de blessures, n’ont pas encore atteint le rendement espéré, à l’image d’ Hamit Altintop. Mais surtout, il y a cette propension à perdre les pédales et à durcir le jeu lorsque les événements sont contraires. Pepe, notamment, s’est bâti une fâcheuse réputation en marchant sur la main de LionelMessi lors du Clasico. Tout cela conduit parfois le Real Madrid à perdre son football.

On n’en parle pas assez ! Un jeune attaquant formé au club, mais racheté l’été dernier pour cinq millions à l’Espanyol Barcelone, n’a jamais déçu lorsqu’il a été appelé au jeu. JoséCallejon a fait preuve d’une efficacité à tout casser.

Coaching. C’est souvent lors de sa deuxième année dans un club que Mourinho obtient ses meilleurs résultats. Et le technicien portugais est précisément dans sa deuxième année au Real Madrid. Lui aussi est en train de battre tous les records : il vise les 100 points et les 107 buts, ce qui ferait des Merengues le champion le plus brillant de l’histoire. On connaît les méthodes du SpecialOne : les résultats passent avant le beau jeu. En déplacement, il lui arrive fréquemment de cadenasser sa défense afin de l’emporter par le plus petit écart. Mais, cette saison, les scores-fleuves ont été légion aussi et le spectacle a souvent été au rendez-vous.

Forces.Messi est indissociable de Ronaldo. Lorsque le Portugais réalise un exploit, le triple Ballon d’Or se fait un devoir de l’imiter à distance. XaviHernandez et AndrésIniesta sont, eux, indissociables de Messi. Le trio figure d’ailleurs souvent en bonne place dans tous les referendums européens. Au-delà des joueurs, la force du FC Barcelone, c’est d’abord un système : celui enseigné dès les catégories d’âge à La Masia, le centre de formation le plus réputé d’Espagne, et qui est prolongé en équipe A. Les jeunes qui atteignent la Première ne sont nullement dépaysés et trouvent plus rapidement leur place dans le noyau que les joueurs acquis à l’extérieur, parfois pour des montants exorbitants. Le Chilien AlexisSanchez semble toutefois s’être mieux adapté cette saison que certains de ses prédécesseurs.

Possession du ballon, passes courtes et jeu en triangle caractérisent un style de jeu reconnaissable entre tous. Les arrières latéraux s’illustrent davantage par leurs montées que par leurs qualités défensives, à l’image du Brésilien DaniAlvés qui n’a pas son pareil pour arpenter son flanc et délivrer des centres millimétrés, quand il ne se trouve pas à l’affût pour inscrire un but. CarlesPuyol, néanmoins, est un défenseur hors pair et le capitaine de l’équipe. Quant à VictorValdés : c’est l’un des meilleurs gardiens d’Espagne, si pas d’Europe.

Faiblesses. Cette saison, la grosse faiblesse du Barça se révèle en déplacement. Tout est relatif, évidemment. 16 points abandonnés loin de ses bases, c’est un bilan qui n’est pas catastrophique. Mais comme le Real Madrid ne lâche presque rien, c’est là que se situe actuellement la différence au classement.

L’autre faiblesse, c’est l’étroitesse du noyau. Barcelone tourne souvent avec les mêmes joueurs. Et comme l’équipe est toujours en lice dans trois compétitions, l’accumulation des matches commence à se faire sentir. D’autant que, fait nouveau cette saison, l’infirmerie ne désemplit pas. A l’exception de Messi et Valdés, tous les joueurs ou presque l’ont fréquentée : Sanchez en début de saison, DavidVilla depuis trois mois, GerardPiqué également, Xavi, Iniesta et Pedro pendant quelques semaines.

On n’en parle pas assez ! Les blessures ont ouvert les portes de l’équipe Première à quelques jeunes, issus bien évidemment de La Masia. IsaacCuenca, qui a la particularité d’avoir été découvert lorsqu’il jonglait dans la rue, s’est ainsi révélé. De même que CristianTello, un autre attaquant modelé au centre de formation des Blaugranas.

Coaching.PepGuardiola entame sa quatrième saison. Certains pensent que ce sera la dernière. Comme ses joueurs, il a été modelé à La Masia et en perpétue la tradition au plus haut niveau. Sa réussite a conduit d’autres clubs espagnols à confier, eux aussi, la direction de leur équipe à de jeunes techniciens de la maison. Affirmer que Guardiola est moins performant cette saison que les saisons précédentes est tout relatif : il est effectivement largué en championnat, mais il est en finale de la Coupe du Roi et toujours en mesure de se succéder au palmarès de la Ligue des Champions.

PAR DANIEL DEVOS : PHOTOS : IMAGEGLOBE

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