LA LEÇON D’HAROUN

Ils sont six jeunes de Genk – Steven Defour, les frères Limbombé, Kenny Van Belle, Marvin Ogunjimi et Sven Verdonck – à vivre dans une famille d’accueil, chez les Mraz, à un jet de pierre du stade.

Defour :  » Nous formons une joyeuse bande. Je n’ai pas d’auto. Je fréquente toujours l’école, et le dimanche, nous nous entraînons. Je n’ai donc pas souvent l’occasion de rentrer chez moi mais je vois régulièrement mes parents, divorcés depuis que j’ai sept ans. Ils conservent de bons contacts et si j’ai choisi d’habiter chez mon père, c’est pour pouvoir continuer à jouer au foot « .

Faris Haroun, entre-temps parti vivre seul à Aix-la-Chapelle, a aussi séjourné dans la famille et y passe encore une ou deux nuits par semaine. Sur le conseil de l’adjoint Ronny Van Geneugden, explique Willy Mraz,  » car le club veut les aider mentalement. Nous travaillons de manière très professionnelle, sous l’impulsion de Johan Van Lierde. Je me demande comment un chirurgien cardiaque parvient à encore trouver du temps pour en faire autant pour les jeunes. Je l’admire « .

Cependant, en déclarant que prolonger le contrat du médian Haroun (tout de même dix matches cette saison) était une erreur, le président Jos Vaessen n’a-t-il pas ébranlé l’ambiance chez ces néo-pros ?

 » Ses déclarations ne nous ont évidemment pas comblés de joie « , dit Willy Mraz, qui vit en symbiose avec eux.  » Même si le président a évidemment le droit de dire ce qu’il veut. Mais ses paroles n’ont pas été replacées dans le bon contexte. Vaessen a donné à Haroun un contrat correct et il a le droit d’espérer qu’il preste. Mais Faris a complètement changé de vie et a dû s’y faire. Les jeunes qui grandissent vite sont fréquemment exposés à ce genre de danger. Il vivait seul à Aix, ce qui n’est pas évident pour un francophone, et il a sans doute davantage ruminé dans son coin en rentrant chez lui. Je pense que tout est allé trop vite. Avec Sef Vergoossen, Farid a joué une volée de matches. On a donc relevé la barre. Or, il a dû participer aux matches de qualification des Espoirs pour l’EURO et il est revenu fatigué, d’après l’entraîneur. Il a livré quelques matches malheureux, durant lesquels il n’a pas accompli les missions tactiques qui lui étaient confiées, et il s’est exposé aux problèmes. Je suis pourtant convaincu qu’il va revenir « .

Selon Willy Mraz, Steven Defour est différent. On le remarque : cheveux coiffés à la mode, il bavarde volontiers.  » Steven ne doit cependant pas sauter d’étape. Ce qu’il réalise est bien et il doit continuer tant qu’il le peut mais le club soulignera ses points négatifs quand ça ira moins bien. Mais Faris était plus renfermé qu’un Steven qui détermine lui-même ses objectifs et fait tout pour les atteindre. Steven vit chez nous depuis trois ans. Il est très déterminé et passionné de football. Il a toujours joué en rue. Quand il s’est mis quelque chose en tête, il est difficile de le faire changer d’avis. Il faut alors présenter de solides arguments pour espérer le convaincre. Je dis bien espérer, pas convaincre (il rit). J’admire sa force mentale « .

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