La grinta

Avant même d’avoir livré la moindre minute en D1, Denis Dasoul a été transféré en Italie puis à Genk.

Formé au Standard, Dasoul termina la saison à Sclessin et obtint sont diplôme de l’enseignement secondaire : « En juillet, je me suis rendu pour la première fois en Italie, avec mon père. Le premier mois, j’ai vécu à l’hôtel, puis on m’a donné un appartement. Le club possède un centre d’accueil pour jeunes mais je voulais être autonome. Je vivais dans le même building que Raphaël Galleri, un autre Belge d’Anderlecht qui jouait lui aussi à Pérouse. Au total, nous étions quatre Belges: Fabian Jacquemain, Donovan Maury, Raphaël et moi ».

A peine arrivé, il accompagna le noyau de 35 joueurs en stage en Autriche et fit directement partie du noyau A : « Mais les premières semaines furent très difficiles.

Pas de place pour la nonchalance

Physiquement et tactiquement, les Italiens sont plus mûrs que nous. Ils ne jurent que par la grinta: on monte sur le terrain pour tuer, seul le résultat compte. Le rythme d’entraînement était donc très élevé. En principe, je ne suis pas timide mais là, j’ai beaucoup observé. Le plus ancien joueur de l’équipe, Mauro Milanese, et l’entraîneur, Serse Cosmi, me parlaient régulièrement. Je sentais également que les autres appréciaient ma présence. A l’entraînement, il fallait même me freiner car je commettais trop de fautes. En fait, le rythme était trop élevé, je n’avais pas le temps de prendre le ballon et de regarder. Les Italiens font d’ailleurs très peu de mauvaises passes. Ils sont toujours concentrés, il n’y a pas de place pour la nonchalance. Or, en Belgique, c’était parfois mon point faible ».

Dasoul fut surpris d’effectuer rapidement ses débuts devant le public de Pérouse. « C’était à l’occasion d’un match amical face à Bologne et j’étais sur le banc. J’ai remplacé un défenseur central qui s’était blessé. Je me suis manifestement bien tiré d’affaire puisque, quand le noyau a été ramené de 35 à 25 joueurs, je faisais partie des heureux élus… Une semaine plus tard, j’aurais dû disputer l’EURO des -19 ans en Yougoslavie mais l’entraîneur m’a demandé de rester car il avait trop peu de défenseurs pour affronter la Lazio. Je ne pensais qu’à ce match, à Mendieta et aux autres stars. C’était comme dans un rêve. Notre bus fut escorté par la police et une foule de gens nous attendait. Formidable! Dans le vestiaire, chaque joueur trouvait sa vareuse correctement pliée sur le banc. J’avoue avoir frissonné en découvrant mon nom. Après l’échauffement, en rentrant dans le tunnel qui nous ramenait au vestiaire, Nesta et Stankovic sont passés à quelques centimètres de moi. J’ai même marqué un temps d’arrêt et un équipier a dû me pousser à l’intérieur car j’étais tellement impressionné que je ne savais plus très bien où j’étais ».

Le plus jeune du noyau à Pérouse

Il observa les vedettes de la Lazio à partir du banc. Plus tard, à l’occasion d’un match de coupe face à Modène, Denis se retrouva encore sur le banc. Il crut longtemps qu’il entamerait la partie: faux espoir : « Quand je vois où je jouais l’an dernier à la même époque, je n’ai pas envie de me plaindre. J’étais le seul des quatre Belges à être régulièrement repris dans le noyau A et j’ai disputé pas mal de matches amicaux. De plus, j’étais le plus jeune de l’équipe. N’oubliez pas que je n’ai que 18 ans. Je peux et je dois donc encore beaucoup progresser. Je me donne deux ans pour être titulaire mais je ne vais pas me mettre à planer car mon père veille au grain. C’est mon mentor ».

Entre-temps, le RC Genk le repéra à l’occasion d’un match entre la Belgique et la Roumanie, à l’occasion duquel les jeunes Belges se qualifièrent pour l’EURO des -19 ans, qui aura lieu en Norvège. Jos Daerden et Sef Vergoossen tombèrent sous le charme de ce Wallon émancipé qui sonnait la charge dans l’entrejeu. Genk lui offrit donc un contrat de quatre ans.

Matthias Stockmans, ,

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