LA GALAXIE BAYAT

En Flandre, on présente Mogi Bayat comme un huismakelaar ( » un agent maison « ) dont les propriétés ont longtemps eu pour appellation Courtrai, Zulte Waregem, Anderlecht, Genk, Gand et évidemment Charleroi. L’éviction de Dirk Degraen a modifié la donne, même s’il reste toujours des traces du duo grâce à des contrats parfaitement ficelés. Un agent nous explique entre autres avoir voulu transférer un joueur limbourgeois vers l’étranger lors du dernier mercato d’hiver mais qu’en cas de réussite, un pourcentage devait revenir vers Mogi Bayat.

A Zulte aussi les liens ont été cassés peu après que les limites de l’acceptable eurent été dépassées lors de la tentative de transfert de ThorganHazard vers Anderlecht. Un an plus tard, Bayat revenait dans le jeu de quilles grand sourire lors du transfert d’Alessandro Cordaro à Zulte.

 » Ce n’est pas possible de bosser sans lui « , concède l’un des dirigeants du Essevee.

A Gand par contre, Mogi se voit déployer le tapis rouge. Une salle de réunion lui est même attribuée à la Ghelamco Arena. Avec Michel Louwagie, la symbiose est totale.  » Il me sonne tous les matins entre 8 h et 8 h 30 « , précisait à ce sujet Bayat dans Het Laatste Nieuws.

Agent de Hein Van Haezebrouck et de nombreux joueurs gantois (SvenKums, DanijelMilicevic, BrechtDejaegere, etc), Bayat est perçu comme un élément déterminant à la bonne saison des Buffalos. Et quand il s’agit de faire sortir un joueur, Mogi fait également le boulot. On somme notamment Hannes Vander Bruggen d’accepter une offre de l’Udinese (club  » ami  » de Bayat) sans quoi le banc sera la sentence.

 » Pourquoi doit on passer par Mogi pour rentrer dans certains clubs ? », pose quelque peu dépité un agent reconnu qui fut quelquefois obligé de mettre de l’eau dans son vin pour placer ses joueurs via la galaxie Bayat, composée en grande partie de Patrick Turcq (directeur général à Courtrai), Herman Van Holsbeeck, Louwagie, Degraen, ou Patrick Decuyper (aujourd’hui à l’Antwerp) « .

A Anderlecht aussi, il est difficile d’y faire affaire sans la patte à Mogi. A la différence notoire, par rapport à Gand, que les résultats sont bien moins brillants. Marko Marin, Fabrice N’Sakala, Maxime Colin et surtout David Pollet, difficile d’y trouver une once de satisfaction. Herman Van Holsbeeck traîne d’ailleurs le transfert de Pollet comme un boulet – heureusement masqué par un titre inespéré en 2014 – qui avait côuté près de 2,5 millions au club bruxellois, un prix  » hors-norme  » pour un joueur de cet acabit. Gand n’a pas hésité à reprendre quelques mois plus tard le flambeau Pollet pour un prix encore surévalué (1,5). En six mois, ce sont donc 4 millions qui ont été sortis pour David Pollet.

Malgré cela, Mogi Bayat continue à être chez lui quand il franchit les bureaux de Neerpede.  » Constant Vanden Stock doit se retourner dans sa tombe « , nous dit un membre du Sporting. La rumeur évoque même le fait qu’il est rémunéré mensuellement par le Sporting en tant que scout sur le marché français.  » C’est faux « , assure Rik Vande Velde ancien responsable du recrutement au RSCA.  » Par contre, il a peut-être des scouts qui travaillent pour lui sur le marché français et qui le renseignent.  »

Pour les autres agents, la porte est par contre souvent fermée.  » J’ai un jour proposé un joueur à Herman van Holsbeeck il y a plus d’un an et demi « , raconte un agent belge.  » Il m’a rétorqué qu’il n’était pas intéressé. Deux jours plus tard, ce même joueur débarquait via Mogi Bayat.  »

 » Il reçoit des mandats d’Anderlecht afin de transférer les joueurs, ce qui est complètement anormal « , fulmine Patrick De Coster, agent notamment de Kevin De Bruyne mais aussi d’Ibrahima Conté depuis plusieurs années. Cela ne l’a pas empêché de devoir partager sa com avec Mogi Bayat lors du transfert du Ghanéen en août dernier.

 » Monsieur Van Holsbeeck, Louwagie, et les autres sont pourtant suffisamment compétents pour se rendre compte que si l’on ajoute un agent sur le dossier, on augmente les commissions et les coûts pour un club. C’est donc synonyme d’une mauvaise gestion, non ? »

A Charleroi, son historique dans le club et les liens familliaux expliquent en grande partie sa quasi situation de monopole au sein du noyau zébré. La réussite du Sporting l’an dernier est donc une plume de plus à son chapeau même si Mehdi Bayat semble lui avoir définitivement volé la vedette et pris son envol.

Depuis l’imbroglio autour du transfert de NabilDirar, les portes lui sont (définitivement ?) fermées au Club Bruges. Comme au Standard depuis le transfert de GohiBiCyriac dont la stratégie était claire depuis de le faire venir à Anderlecht nous assure son agent de toujours, Alfred Obrou. Malgré ce boycott, Mogi ne part pas battu facilement.

Quand l’entrée de Sclessin lui est interdite, il envoie un de ses anciens joueurs pour tenter de négocier avec des joueurs rouches. Sans résultats. Le départ de Duchâtelet va peut-être le réintroduire dans le giron liégeois. Bayat n’a en tout cas pas perdu de temps pour envoyer un tweet quelque peu fayot peu après la prise de pouvoir de Bruno Venanzi.

A l’étranger par contre, Bayat doit encore agrandir sa galaxie. L’agent numéro un du foot français, Jean-Pierre Bernès (voir son interview page 6) dit ne pas connaître le bonhomme. Un autre agent français important assure  » qu’il n’est personne d’autant qu’il ne s’intéresse qu’aux joueurs moyens.  » Mais jusqu’à quand ?

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