La forteresse de Saint-James Park

Notre première visite dans le nord de l’Angleterre remonte à la saison 1988-1989, un championnat à l’issue duquel Newcastle United descendit en Second Division. En matière d’infrastructure aussi, les Magpies (Les pies) où évoluait à l’époque l’international brésilien Mirandinha, vivaient une période de transition. Le très typique ancien stade (inauguré en 1905) avait disparu et l’arène actuelle n’existait encore que dans la tête des architectes. Entre ces deux ères, Saint-James Park proposait une configuration assez classique, avec deux tribunes latérales couvertes très banales et des pourtours non couverts. Un aspect identifiait néanmoins le lieu au premier coup d’£il (même via le petit écran) : l’emplacement occupé par le noyau des plus chauds partisans locaux, à savoir l’un des points de corner (à notre connaissance, ils étaient les seuls en Europe à s’installer à cet endroit).

Durant le repos, alors que nous étions mal placés en pourtours pour savourer correctement un match contre Sheffield Wednesday (1-3), il avait suffi aux simples spectateurs que nous étions d’exhiber un matériel photo de type professionnel pour pouvoir nous installer le long de la ligne de touche ! Impensable aujourd’hui. Si nous avions été séduits par l’atmosphère il y a presque vingt ans, nous sommes restés sur notre faim lors de la rencontre contre Arsenal en avril dernier (0-0).

A cinq minutes du kick-off, l’ancienne arène de Philippe Albert n’est remplie qu’à moitié. Donc, pour l’ambiance d’avant match, il faut repasser. De même, l’annonce microphonique des équipes se fait quasi dans l’indifférence générale. Oguchi Onyewu, qui par ses interventions avait tout de même suscité à plusieurs reprises les applaudissements de la Toon Army, a d’ailleurs confirmé depuis cette impression en déclarant que le public de Sclessin n’a rien à envier à celui des Noir et Blanc.

Lorsqu’on se dirige vers la cité de la Tyne en venant du sud, on aperçoit déjà l’enceinte qui, telle une forteresse, domine le centre-ville du haut d’une proche colline. Vue de l’extérieur, elle est aujourd’hui l’une des plus impressionnantes du continent. Sa grosse particularité, ce sont ses deux immenses constructions (latérale et derrière un but, chacune disposant d’une toiture translucide énorme) qui écrasent véritablement les deux autres blocs. La différence de gabarit est spectaculaire. Cette particularité donne vraiment l’impression que l’endroit est coupé en deux par une diagonale. Enfin un stade britannique récent qui se différencie quelque peu des trop nombreuses copies insipides ayant fleuri aux Iles depuis une bonne dizaine d’années !

La configuration devrait encore évoluer, puisque le club a annoncé la reconstruction de la Gallowgate Stand (côté centre-ville derrière un but). Les plans, qui incluent un centre de conférence, un hôtel et des appartements résidentiels, verraient la capacité globale portée à environ 60.000 places (52.387 actuellement).

par rudi katusic

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