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La force de la stabilité

Sa première apparition en Jupiler Pro League a duré exactement 17 minutes. Un bon quart d’heure avant le coup de sifflet final, Ianis Hagi (20 ans) a remplacé Benjamin Nygren, qui vient d’avoir 18 ans. Deux apparitions jeunes et spontanées, qui doivent donner un coup de fraîcheur au championnat.

C’est surtout Ianis Hagi qui a fait impression : dès son premier contact avec le ballon, il a fait trembler les filets et inscrit le but de la victoire pour Genk. Felice Mazzù était soulagé, lui qui avait vu sa formation entamer la rencontre très péniblement. Maintenant, il peut continuer à travailler sereinement. Faire mûrir de jeunes footballeurs, apprendre à des talents parfois capricieux comme Benson Manuel et Théo Bongonda à penser en termes collectifs, tout cela casse son image d’entraîneur qui mise plutôt sur la réaction. Mazzù a encore du pain sur la planche à Genk.

Laszlo Bölöni reste un professionnel à part.

Plus que jamais, cette compétition semble être celle du renouveau. Par rapport à l’année passée, il n’y a pas seulement eu douze changements d’entraîneur, qui ont induit d’autres approches, mais aussi un afflux de nouveaux joueurs. Jusqu’à présent, on a acheté 106 footballeurs et d’ici la clôture des transferts le 2 septembre, il y en aura certainement une volée de plus. Le week-end dernier, 61 de ces nouveaux joueurs sont montés sur le terrain. Le Cercle Bruges et Zulte Waregem ont subi les changements les plus conséquents avec six nouveaux titulaires. Courtrai, traditionnellement tardif en matière de transferts, n’a aligné aucun joueur qui n’ait déjà été sous contrat la saison passée. Le Sporting Chaleroi, Saint-Trond, l’Antwerp et le YRFC Malines n’ont fait appel qu’à un seul transfert. Parfois, il vaut mieux miser sur la stabilité.

JACQUES SYS
JACQUES SYS

Malines a bien entamé la saison, malgré un été très stressant. Avec une équipe quasi inchangée, compte tenu des circonstances. Samedi prochain, on retrouvera l’ambiance des grands soirs Derrière les Casernes, lors de la visite du Racing Genk. Le scandale n’a fait que resserrer les liens des protagonistes, comme si le club s’était coulé dans un rôle de victime qui doit affronter le monde entier.

Par moments, le football de l’Antwerp à Eupen a été impressionnant. Il faut le faire, pour un entraîneur (contesté) : renvoyer son footballeur le plus populaire, Jelle Van Damme, écarter du noyau A le plus doué, Didier Lamkel Zé, puis entamer la compétition sur les chapeaux de roue. Laszlo Bölöni reste un professionnel à part.

Il faut toutefois se garder de tirer des conclusions trop rapides, y compris pour le Club Bruges, qui a donné l’impression, à Waasland-Beveren, d’avoir déjà assimilé le style de jeu de Philippe Clement. L’équipe doit s’habituer à une autre occupation, à de nouvelles trajectoires de course mais le Club maîtrise évidemment les principes de base.

Ce n’est pas le cas à Anderlecht pour le moment. La préparation l’a démontré, bien avant le faux-pas contre Ostende. On ne peut qu’apprécier que le Sporting entame la saison avec un nouveau projet et que Vincent Kompany veuille faire percer de jeunes joueurs tout en pratiquant un jeu audacieux, qui requiert des qualités. Anderlecht a bien débuté contre Ostende, il n’a pas mal combiné mais sa domination a été trop stérile et le rythme trop bas. Au sein d’un entrejeu à vocation offensive, Peter Zulj, posté devant la défense, a été débordé de toutes parts. Vincent Kompany n’a pas encore trouvé le bon équilibre.

Anderlecht a surtout besoin d’un avant percutant. Ça doit être la priorité absolue du club. Le Sporting ne manque pas de foi en sa nouvelle philosophie. De ce point de vue, les applaudissements qui ont fusé des tribunes à l’issue du match sont prometteurs.

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