La fin des Espoirs
L’Ecaussinnois a réalisé du beau travail avec la jeune classe bruxelloise.
» Je veux prendre du recul par rapport au métier en Belgique « . C’est en ces termes que Johan Walem, entraîneur des Espoirs d’Anderlecht depuis deux ans, a expliqué pourquoi il ne rempilait pas. Avant, qui sait, de s’exiler à nouveau car il est de notoriété publique que l’un de ses anciens employeurs dans le Calcio, l’Udinese, a une furieuse envie de le récupérer, pour qu’il s’y occupe du blé en herbe également. Il y a un an tout juste, les Frioulans étaient venus une première fois aux nouvelles. Mais sans succès, car Jo avait alors préféré reconduire son contrat pour une saison.
Qu’est-ce qui aurait donc pu l’inciter à changer d’avis aujourd’hui ? Si lui-même se mure dans le mutisme à ce propos, quelques indiscrétions sont malgré tout arrivées à nos oreilles. Les premières sont d’ordre financier. Contrairement à Mbo Mpenza, parti parce que le club n’était disposé à lui offrir qu’une aumône, Walem, lui, avait bien voulu se satisfaire lors de son engagement comme coach des jeunes en 2008 d’un contrat modeste, loin des données chiffrées qu’il percevait alors pour ses commentaires à Belgacom TV. A ses yeux, c’était tout simplement le prix à payer – ou la privation financière à consentir – pour son apprentissage, lui qui n’avait aucun vécu à ce moment-là comme coach des jeunes. Un an plus tard, le topo est, bien sûr, tout à fait différent. Non seulement, celui qu’on avait surnommé il geometra dans la Botte, avait pris de la bouteille, mais de surcroît il avait réalisé de la belle ouvrage avec les coming men des Mauves. La preuve par la percée de Romelu Lukaku ou encore de la mise sous contrat professionnel de quelques grands talents comme Bruno Barras et Ziguy Badibanga. En attendant l’avènement de quelques autres tels Nathan Kabasele, Jordan Lukaku de même que Charly Musonda Jr, entre autres. De quoi mériter une revalorisation financière qu’on lui chicanait, à ce que l’on dit.
Un autre facteur a trait à son aura. Au sein du staff technique en place, seul Filip De Wilde excipe d’une carrière semblable à celle de son ancien coéquipier. Ce qui ne peut pas être dit des autres. Dès lors, lorsque certains se plaisent à faire des remarques concernant le travail avec les étoiles montantes, on peut comprendre qu’elles ne sont pas toujours faciles à avaler pour quelqu’un qui a connu le sommet, contrairement à la plupart des autres. Herman Van Holsbeeck, qui se félicitait déjà d’avoir trouvé le chaînon manquant dans son organigramme chez les jeunes, suite à la venue d’ Urbain Haesaert au Parc Astrid, peut donc se mettre à la recherche d’une autre pièce, pour succéder à Walem. Enzo Scifo a été approché mais il est clair et net qu’il n’acceptera jamais les mêmes conditions pécuniaires que Walem. Gilles De Bilde est dans le viseur aussi. Il y a quelques années, il avait décliné l’offre de s’occuper des attaquants pour des clopinettes. Aurait-il mis de l’eau dans son vin depuis lors? Ou se fera-t-il brûler la politesse par Geert Emmerechts, le coach des -16, qui ne refuserait certainement pas une promotion ?
par Bruno Govers
« Scifo n’acceptera pas les mêmes conditions pécuniaires que Walem. »
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