La fin d’une ère

Le déplacement des Chicago Bulls à Miami Heat, le 29 octobre, donne le coup d’envoi de la nouvelle saison NBA. Hasard ou pas, Miami vise le three-peat, soit trois titres d’affilée. Ce serait le premier depuis les légendaires Chicago Bulls de Michael Jordan, champions en 1996, 1997 et 1998, et cela offrirait à LeBron James (28 ans) la reconnaissance ultime de son statut. Il succéderait officiellement à la star.

Miami a atteint les finales de NBA ces trois dernières saisons et si, en 2011, le club a subi la domination des Dallas Mavericks, James et Cie sont ensuite devenus invincibles. L’équipe-type n’a pas changé et nul ne doute de ses chances pour le titre. Par contre, la suite est moins claire : en juin 2014, le trio de stars, composé de James, de Chris Bosh et de Dwyane Wade, arrive au terme de son contrat : la dynastie va-t-elle s’écrouler ? James restera-t-il à Miami ? On peut se poser ces questions mais avant, Miami doit encore enlever son troisième titre de rang…

Ses concurrents n’ont pas changé en l’espace de quelques mois. Les San Antonio Spurs, finalistes malheureux du dernier exercice, sont réguliers. Les Texans font appel aux mêmes noms depuis une décennie : Tony Parker (31 ans), Manu Ginobili (36 ans) et Tim Duncan (37 ans). Oklahoma City aligne deux vedettes, Kevin Durant et Russell Westbrook, qui sont momentanément blessés au genou mais devraient remonter sur le terrain en décembre. Il y a encore la forteresse défensive, les Indiana Pacers, qui ont débauché Chris Copeland, ex-Aalster, des NY Knicks, les Memphis Grizzlies et surtout les Chicago Bulls, qui rêvent d’un premier titre depuis la fin de l’ère Jordan. Qu’est-ce qui incite la windy city à un tel optimisme ? Le retour de l’ancien MVP Derrick Rose, l’omnipotent distributeur qui a souffert de blessures pendant deux ans, et l’épanouissement du talentueux big guyJoakim Noah, le fils de Yannick Noah, la légende française du tennis.

Mais qui sait ? Peut-être les principaux rivaux de Miami viendront-ils de New York. Pas des NY Knicks mais du nouveau club, les Brooklyn Nets, le jouet du milliardaire russe Mikhail Prokhorov. Les Brooklyn Nets, fondés il y a un peu plus d’un an, en été 2012, ont méritoirement atteint les play-offs dès leur première saison et pendant l’intersaison, ils ont surpris leur monde en recrutant des grands noms : Paul Pierce, Kevin Garnett, Jason Terry (tous issus de Boston), Andrei Kirilenko et Jason Kidd. Ce dernier n’est plus joueur mais entraîneur principal. Ajoutez-y les joueurs qui sont restés, Brook Lopez et Deron Williams, et vous obtenez un noyau qui donne le tournis. Reste à voir si les anciens seront épargnés par les blessures et si l’inexpérience de Kidd au poste d’entraîneur ne jouera pas de tours au jeune club. En tout cas, les Etats-Unis suivent avec intérêt cette nouvelle équipe. Jamais encore un propriétaire de club n’avait investi autant en renforts. Prokhorov s’est délibérément exposé à une amende de 80 millions de dollars pour dépassement du plafond salarial en vigueur en NBA, ce qui lui a valu une avalanche de critiques de la part de ses collègues d’autres clubs.

Enfin, deux nouveautés. New Orléans a abandonné le nom de Hornets pour celui de Pelicans, le symbole de cette région du Sud profond. Dans une saison, le nom de Hornets reviendra à Charlotte, qui l’avait déjà utilisé en 2002.

Le changement le plus significatif s’est produit à l’échelon supérieur : en février prochain, David Stern quitte le poste de NBA commissioner. Il a dirigé la NBA pendant trente ans et c’est lui qui a conféré au basket-ball américain son immense popularité, bien au-delà des frontières de l’Amérique. Son successeur, son adjoint Adam Silver, devra gérer un lourd héritage.

PAR MATTHIAS STOCKMANS

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