LA DYNASTIE LUZON : INFLUENTE ET CONTESTÉE

Avi Luzon (59) est l’un des hommes les plus puissants et les plus contestés du football israélien. Depuis 2007, il était président de la fédération mais au début du mois, il a perdu les élections, remportées par Ofer Eini. « Il n’empêche qu’en coulisses, c’est toujours lui qui tire les ficelles », dit Allon Sinai, chef des sports du Jerusalem Post. « La semaine dernière, par exemple, c’est lui qui a discuté avec l’Union belge et l’UEFA de l’endroit où aurait lieu le match de qualification du 9 septembre face à la Belgique.  »

Avi est l’oncle de Guy Luzon, l’entraîneur du Standard. Amos Luzon, autre membre de la famille, est président du Maccabi Petah Tikva. Le clan Luzon est accusé de conflits d’intérêts, de favoriser les amis (c’est ainsi qu’en 2010, à la surprise générale, Guy Luzon a été nommé coach des Espoirs) et d’arrogance. Amos et Avi ont déjà fait plusieurs fois l’objet d’enquêtes policières pour outrage et calomnies.

Mais pour Allon Sinai, Avi Luzon a également réalisé de bonnes choses. « Comme les autres membres de la famille Luzon, c’est quelqu’un de très impulsif. Ses déclarations suscitent parfois la controverse mais c’est aussi grâce à lui que le pays a pu organiser le Championnat d’Europe des U21 et que l’UEFA a investi dans de nouveaux stades, dont celui de l’équipe nationale.  »

La question est de savoir si l’homme en a fait assez en vue d’un rapprochement avec la fédération palestinienne, reconnue par la FIFA depuis 1998. Les Palestiniens se plaignent d’un boycott : leurs joueurs, entraîneurs et managers n’arrivent pas à entrer dans le pays. Ils sont donc coincés à Gaza ou en Cisjordanie (les deux territoires palestiniens, séparés par l’État d’Israël).

La sélection palestinienne peut également rarement jouer en raison de contrôles frontaliers ou de problèmes de visa et il arrive que du matériel footballistique soit confisqué. Pour la Palestine, il s’agit d’une stratégie d’Israël pour empêcher le pays d’acquérir une identité par le sport.

Israël, de son côté, défend son attitude en disant que la Palestine profite des matches de football pour faire de la propagande antisémite ou entretenir des contacts avec des organisations terroristes.

En février, Sepp Blatter a tenté de réunir les deux parties mais sans succès. « Le tout est de savoir quel est le poids d’Avi Luzon là-dedans », dit Allon Sinai. « Je pense qu’il comprend la situation des Palestiniens mais en ce qui concerne les contrôles aux frontières, il dépend de la position des autorités politiques. Il est clair, cependant, qu’il y a un problème. « 

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