La doublure

Sef Vergoossen avait eu le défenseur croate sous ses ordres à Roda et aurait déjà voulu le faire venir à Genk en décembre dernier.

Igor Tomasic: « En Croatie, au Dynamo Zagreb, je n’ai jamais été repris en équipe fanion. Je n’ai évolué que dans les équipes d’âge, même si je m’entraînais parfois avec l’équipe A. A mon arrivée à Roda, j’avais 20 ans. Au bout de deux saisons, en 1999-2000, j’ai été transféré pour une année au MVV. On me répétait que j’étais un grand talent. Zagreb comptait d’autres bons footballeurs, comme IgorBisjan, qui est maintenant à Liverpool. Je n’étais donc pas le seul. Peut-être étais-je alors meilleur que lui mais il a disputé davantage de matches que moi. Il est resté à Zagreb tandis que j’ai pris la direction de la Hollande. Maintenant, il me surpasse.

Mon adaptation à Roda ne s’est pas déroulée facilement. Ce n’était pas normal. Maintenant, je me plais beaucoup ici, mais lorsque ma carrière sera terminée, je retournerai en Croatie. Si mon intégration a été pénible, c’est parce que j’étais confronté à une autre langue, une autre mentalité, une autre culture. Comme je reviens de vacances en Croatie, je dois de nouveau me réadapter à la mentalité d’ici (il rit) ».

Trop gentil

« MartinJol a été mon premier entraîneur aux Pays-Bas. Il a été suivi par TheoVonk, SefVergoossen, JanvanDijck et enfin GeorgesLeekens. C’est Sef Vergoossen qui m’a fait jouer le plus souvent. Evidemment, c’est aussi lui qui est resté le plus longtemps au club. On me dit trop gentil. Je ne parle pas beaucoup non plus mais lorsqu’on tient des propos peu honnêtes à mon égard, je veux prendre ma revanche sur le terrain. Je n’ai pas une grande gueule. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j’ai parfois eu des problèmes: on n’hésitait pas à me mettre sur le banc. éa m’est arrivé durant ma première saison sous la direction de Sef aussi mais c’est un homme juste. Il aime discuter avec les joueurs, il veut savoir si nous avons des problèmes. Il sait comment se comporter avec les gens et c’est extrêmement important. C’est comme ça qu’on forme une équipe soudée. Lorsqu’un de vos anciens entraîneurs insiste pour vous embaucher dans son nouveau club, vous êtes en confiance. Je ne suis donc pas si mauvais que ça (ilrit)!

En 1999, quand Sef est arrivé à Roda, il a organisé la journée des familles, comme à Genk. Tout le monde se demandait ce que ça pouvait bien être! éa permet de se faire des amis en dehors du terrain parce que sinon, les joueurs ont tendance à toujours fréquenter les mêmes. Sef se comporte de la même façon avec tous les joueurs. Certains entraîneurs ne peuvent pas cacher leurs préférences. Ce n’est pas ainsi qu’on forme une équipe car les favoris s’estiment supérieurs au reste de l’équipe. D’ailleurs, ils continuent à jouer même lorsqu’ils commettent des erreurs.

A mes yeux, Jol était un des meilleurs. Il m’a également mis sur la touche parce qu’il y a une différence entre le football croate et le néerlandais. Le jeu de mon pays est plus lent tandis que les Pays-Bas jouent en 4-4-2, plus vite, plus offensivement. C’est pour ça qu’au début, je n’ai disputé que 15 ou 16 rencontres. Georges Leekens est également un excellent entraîneur. Il peut aussi être très amical. Il plaisante avec tout le monde… Leekens nous a dit: – N’écoutez pas ce que NolHendriks ou la presse disent: contentez-vous d’éviter toute dissension au sein de l’équipe. L’ambiance était excellente. A l’arrivée de Van Dijck, je n’ai reçu aucune chance, même pas pendant la préparation. Je précise que je n’ai rien contre lui. Chaque entraîneur a sa vision. Je suis resté optimiste malgré tout.

Il m’arrive d’être déçu mais je recherche toujours le petit élément qui me permettra d’être meilleur. C’est pour ça que je suis sûr que le meilleur est à venir. Si nous nous qualifions pour la Ligue des Champions ».

Quatre cartes jaunes

« Dans l’axe, à l’arrière droit ou gauche, dans l’entrejeu droit, j’ai déjà joué partout. Donc, quelle est ma vraie position? (il rit). J’ai quand même plus souvent évolué dans l’axe de la défense ou comme médian défensif qu’ailleurs. Jouer à la même place vous permet de mieux vous concentrer. Donc, je serais heureux de devenir défenseur central à Genk. J’ai été mis à toutes les sauces: ça veut dire que l’entraîneur a confiance en moi. Peut-être serais-je plus loin si je m’étais montré plus dur mais ce n’est pas garanti. On ne me changera pas. A Roda, certains joueurs n’arrêtaient pas de discuter, même de se disputer avec l’entraîneur. Ce n’est pas mon genre. On apprend sans cesse, dans la vie. La saison passée, j’ai pris quatre cartes jaunes. Je ne suis pas un joueur brutal.

J’espère être titulaire et obtenir un bon résultat avec l’équipe, similaire à ce qu’elle a réussi la saison dernière. Viser le titre est peut-être excessif mais la Coupe et une qualification européenne suffiraient à mon bonheur. Je n’ai pas eu de contacts avec d’autres équipes. Genk s’est intéressé à moi avant la trêve, l’hiver dernier, mais Roda a refusé. Genk doit constituer un tremplin vers un club de plus haut niveau. Je n’aime pas beaucoup le championnat anglais. Les grandes équipes, comme Manchester, Liverpool et Arsenal, pratiquent un football de qualité mais les autres jouent sur leur seule force. Ce n’est pas vraiment mon truc. Je préfère le championnat italien ou espagnol. Là, au moins, on voit quelque chose.

Une carrière de footballeur est à la fois belle et difficile. Vous risquez de devoir vous expatrier mais d’un autre côté, vous gagnez votre vie grâce à votre hobby. J’ai beau avoir la réputation d’être gentil et optimiste, j’aime la pression. J’ai besoin d’être actif. Rester toute la journée seul devant le poste tv, ce n’est pas mon style. J’avais une amie aux Pays-Bas mais je me retrouve célibataire. Enfin, un peu de liberté n’est pas désagréable (il rit)« .

Raoul De Groote

« Si un de vos anciens entraîneurs insiste pour vous embaucher, c’est que vous n’êtes pas si mauvais que ça! »

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