« LA DIRECTION DU STANDARD DEVAIT SAUTER »

Mons attend toujours sa première victoire en déplacement mais méritait mieux à Anderlecht.

Georges Heylens: Mons a pris les trois points à Mouscron, non (il rit)? C’est incroyable de commettre une erreur pareille en D1. Dans n’importe quelle entreprise, il n’y aurait qu’une issue pour le fautif: le C4! Heureusement qu’il y a, à Mouscron, un président qui n’est pas aussi expéditif. Il sait ce qu’il doit aux hommes qui l’entourent.

Avouez que les règlements de l’Union Belge sont quand même alambiqués!

Il y a un règlement et il faut le respecter, point à la ligne. C’est pareil en Belgique, en Italie ou en Espagne. Et si une personne, à Mouscron, n’avait pas vu qu’il manquait des papiers pour le jeune joueur en question, d’autres auraient dû être au courant. Il n’y a pas d’excuse.

La situation de Charleroi semble de plus en plus désespérée.

Je constate que cette équipe a parfois des soubresauts mais qu’elle finit quand même chaque fois par trébucher. On parle d’un départ d’Etienne Delangre. C’est vrai que, trois points en neuf matches, ce n’est vraiment pas énorme. Je me souviens que Charleroi m’avait viré après un zéro sur dix. Et j’avais des circonstances atténuantes: il y avait une demi-équipe à l’infirmerie. Espérons seulement pour le Sporting qu’il parviendra enfin à lancer son moteur comme l’a fait le Standard.

Que vous inspire la première victoire des Liégeois?

Une chose saute aux yeux: on ne laisse pas de côté un joueur comme Johan Walem. Se priver d’un gars pareil, c’est décider de tout jeter par la fenêtre dès que l’équipe ne tourne pas. Dominique D’Onofrio est en tout cas occupé à prouver qu’il n’est pas si mauvais. Je l’avais côtoyé à Seraing: il dirigeait une équipe de jeunes quand j’étais coach de la Première. J’en garde le souvenir d’un type sérieux et travailleur, d’un bon éducateur. Il ne m’avait pas impressionné par des qualités de meneur d’hommes, mais c’est un autre débat.

Le Standard est-il enfin lancé?

On verra à l’autopsie. Il est clair, en tout cas, que de gros problèmes n’ont toujours pas été réglés. A ce que je sache, il n’y a toujours pas un grand patron dans la tribune. Tout le monde respecte les qualités d’homme d’affaires de Louis-Dreyfus mais il n’est jamais là. Et le Standard a un président fantôme. Dans votre boulot, si votre patron est toujours à quelques mètres de vous, vous bossez. Un patron, c’est le bâton derrière la porte. Au Standard, il n’y a pas de bâton! Ne parlons pas de Costantin, de Luciano D’Onofrio ou de Michel Preud’homme, un gars connu pour sa gentillesse et son savoir-faire mais qui a encore tout à apprendre dans son nouveau métier. Michel a été pris dans la première tempête au Standard, puis à nouveau dans la deuxième. Je reste convaincu d’une chose: ce club ne devait jamais éjecter Waseige. Il n’a pas été aidé.

Vous faites référence à une interview de Luciano D’Onofrio dans un journal flamand, où il avoue avoir proposé le limogeage de Waseige à la haute direction?

Tout à fait. Dans le monde du foot, certaines personnes oublient trop facilement de renvoyer l’ascenseur aux amis qui les ont aidées précédemment. Si on est vraiment derrière son entraîneur, on part avec lui. Or, D’Onofrio est toujours là et il continue à tirer toutes les ficelles. Si j’étais à sa place, je me sentirais aussi responsable que Waseige. Mais bon, c’est le fusible habituel qui a sauté.

Le Standard a enfin gagné et les joueurs reparlent à la presse!

Ne soyons pas naïfs: ce boycott n’était pas une décision du groupe mais de la direction. Si elle a vraiment laissé les joueurs prendre une mesure pareille, alors que ce pouvoir ne leur appartient pas, elle doit valser dehors.

Pierre Danvoye

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