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La dette du RWDM

Il y a 40 ans, le RWDM était un prétendant au titre en D1 mais ses finances étaient en piètre état.

Sa dette pèse lourd sur le RWDM, tel était le titre du reportage d’ouverture du tout premier numéro de Sport/Foot Magazine le 20 mars 1980. Le RWDM, né en 1973 suite à la reprise du Daring Molenbeek par le Racing White, pensionnaire de D1, allait être champion dès la deuxième saison après sa fusion.

A la parution de notre premier numéro, le club bruxellois lutte pour le titre, avec Lokeren, le Club Bruges et le Standard. Bruges l’emporte et le RWDM termine en troisième position. Ensuite, son déclin sportif s’amorce progressivement mais il est fragile depuis longtemps sur le plan financier.

Le président, l’entrepreneur Jean-Baptiste L’Ecluse, originaire de Borchtlombeek, dans le Pajottenland, a offert sa garantie personnelle pour les dettes lors de la fusion. Elles s’élevaient à 35 millions de francs (près d’un million d’euros) pour le Racing White et à 25 millions (un peu plus d’un demi-million) pour l’ASBL Daring.

En 1976, il a acquis les trois quarts des biens immobiliers de la SA Daring, propriétaire des terrains sportifs et d’une série de terrains à bâtir. Son comptable, Rufin Breynaert, veille à ce que trop de gens n’entrent pas gratuitement ni qu’on ne se refile des abonnements par-dessus la clôture, à chaque match à domicile.

Malgré ses dettes, le RWDM investit énormément. Il enrôle d’abord un ancien grand joueur, Odilon Polleunis. Un an plus tard, Benny Nielsen, Willy Wellens et Jan Boskamp coûtent, ensemble, l’équivalent de 400.000 euros, mais le RWDM remporte le titre. La famille Boskamp ne se plaît pas trop dans la capitale, majoritairement francophone, mais dès que L’Ecluse lui offre une nouvelle demeure à Relegem, en bordure de la ville, Boskamp est à l’aise.

En 1976, le RWDM dépense encore près de 400.000 euros pour Paul Van Himst, Guy Léonard et Karl-Heinz Wissmann, entre autres. Le club ne commence à économiser qu’en 1977. Il vend le Danois Kresten Bjerre, qui ne s’entend plus avec Boskamp. Un an plus tard, le Standard lui verse 250.000 euros pour Wellens et Charleroi offre la même somme pour Hubert Cordiez.

Pour ne pas réaliser de perte, le RWDM doit attirer en moyenne 14.000 spectateurs mais il n’y parvient pas. Il perd donc 125.000 euros par an, ce qui contraint le manager Michel Verschueren à modifier sa politique de transferts.  » Les joueurs qui ne sont plus appréciés ailleurs sont les bienvenus chez nous.  » Les conséquences se font rapidement sentir. Quelques mois après le reportage de Sport/Foot Magazine, Michel Verschueren et Morten Olsen, un des piliers de l’équipe, rejoignent Anderlecht.

En 1980, L’Ecluse fait face, seul, à une dette de 2,5 millions d’euros. Il a déjà érigé un immeuble de 60 appartements sur les terrains de la SA Daring et il projette de construire huit autres blocs, non loin du stade.

Finalement, le RWDM séjourne 23 ans parmi l’élite. Le titre en 1975 et les demi-finales de la Coupe UEFA, devenue l’Europa League, contre l’Athletic Bilbao en 1977 constituent ses plus hauts faits. IL est rétrogradé une première fois en 1984. Le matricule 47 tombe en faillite en 2002.

L’ancien joueur et dirigeant Johan Vermeersch déménage avec Strombeek au stade Edmond Machtens, sous le nom de FC Brussels, mais son projet échoue. Son successeur, le White Star Bruxelles, monté en 2016, n’obtient pas de licence et doit céder sa place en D1A à Eupen. En 2015, un groupe de supporters tente de ressusciter le RWDM avec le matricule du Standaard Wetteren (5479). Le nouveau RWDM est actuellement dans le subtop de la plus haute division amateur.

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