La dernière chance de René Vandereycken

Si le nouveau président de l’Union Belge François De Keersmaeker veut être un bon président, il est temps qu’il fasse quelque chose en ce qui concerne l’équipe nationale. Lors d’une interview avec Sport/Foot Magazine juste après son intronisation, il avait dit  » Je serai un bon président si les Diables Rouges jouent bien « . Pour l’instant, on est loin du compte. Les Diables sont à la traîne dans leur groupe et ce sera très dur de bien remplir le stade Roi Baudouin mercredi prochain pour le match amical contre la Tchéquie.

On connaît les supporters. Quand ils n’aiment pas, ils ne viennent pas. Ou alors – et c’est plus récent comme attitude -, ils viennent mais restent hors des tribunes pendant un temps prédéterminé. Parfois, ils tournent aussi carrément le dos au terrain pendant le match ou regardent mais se taisent volontairement. Ils peuvent aussi hurler leur désappointement (c’est arrivé récemment au Club Bruges). Il y a quelques années, quand il ne se passait rien sur le terrain, les supporters étaient beaucoup plus narquois et battaient des mains très lentement, comme s’ils rythmaient un sprint de limaces.

Pour Belgique-Tchéquie, les supporters risquent fort de ne pas venir du tout. Et même pas de suivre le match à la télé. Le public de l’équipe nationale belge de football est-il un partisan de la victoire pour autant ? Pas nécessairement. Il ne demande pas mieux de rêver mais sa bonne volonté a des limites. Et René Vandereycken les a atteintes.

Ses Diables ne pourront plus compter sur grand monde s’il ne change pas complètement son fusil d’épaule. Pour bien faire, il devrait le promettre. Mais on connaît Maître René. Il est prêt à mourir avec ses idées : à savoir aligner beaucoup trop de défenseurs en pensant que leurs qualités offensives vont suffire à porter le danger dans l’autre camp. Timmy Simons, le capitaine qui est un winner avec le PSV mais un loser avec les Diables, a admis dans Sport Foot Magazine que l’équipe nationale ne peut plus se contenter d’attendre, de bloquer l’adversaire et de repartir pour marquer à la moindre occasion. Parce que le constat est là : quand les Diables encaissent une fois, ils sont incapables de gagner le match, ni même parfois d’égaliser…

Vandereycken doit tout changer mais le veut-il ? Le 24 mars, les Diables iront jouer au Portugal. Un déplacement qui se fera en pure perte si les choses ne changent pas dès mercredi prochain. Ce match amical pèse donc quelques mégatonnes. Si les Diables y sont à la rue, c’en est terminé. Ce sera impossible de recoller les morceaux. Mais Vandereycken le cynique est aussi capable d’en faire un non match, multipliant les changements de manière à espérer ne pas pouvoir être jugé en l’absence d’une prestation. Mais s’il fait ça, il s’enterre dès avant le Portugal…

Pas mal de gens – le président brugeois Michel D’Hooghe en tête – déclarent depuis le nul blanc au Heysel contre le Kazakhstan en août que la campagne ne peut déboucher sur une qualification. Il faut dès maintenant une renaissance ou un électrochoc car il ne sert à rien de laisser Vandereycken aller au bout de son contrat (en juin 2008) si le mal est trop profond. L’Union Belge avait laissé la gangrène s’installer au cours des deux campagnes précédentes pour l’EURO 2004 au Portugal et la Coupe du Monde 2006 sous Aimé Anthuenis. Résultats : deux non qualifications et un désert sportif. Les Diables doutent autant que les joueurs du Standard quand Johan Boskamp était aux commandes. Il a suffi que Michel Preud’homme prenne les choses en mains pour que le vent tourne à Sclessin. Vu que Preud’homme est occupé, il faudrait sans doute engager un coach étranger d’urgence. Mais n’allons pas trop vite. René Vandereycken a encore une toute petite chance pour convaincre. C’est mercredi prochain.

par john baete

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