« LA DÉBACLE ANDERLECHTOISE ÉTAIT PRÉVISIBLE »

La machine mauve ne fonctionne pas.

Que faut-il penser de la débâcle d’Anderlecht face au Lokomotiv Moscou?

Emilio Ferrera: On pouvait malheureusement la craindre. Lorsqu’on observait le Sporting au cours de ses dernières sorties, on constatait que la machine ne fonctionnait pas. Ce qui est arrivé n’est que normal. Face au Lokomotiv Moscou, Anderlecht n’a aligné que quatre titulaires de l’an passé: Filip De Wilde, Glen De Boeck, Bertrand Crasson et Yves Vanderhaeghe. Sept joueurs du onze de base étaient donc nouveaux. Reconstruire une équipe demande du temps et de la patience. Si l’on pouvait remplacer d’un jour à l’autre plus d’une demi-équipe sans que le rendement s’en ressente, ce serait trop facile.

C’est surtout l’ampleur du score qui a frappé les imaginations.

Chaque attaque moscovite se clôturait par un but. Ce phénomène est en étroite relation avec le manque de collectif et d’équilibre dont souffre actuellement le Sporting. Lorsqu’on encaisse aussi facilement, cela signifie que le bloc s’est effrité.

Après avoir affronté le Real Madrid et l’AS Rome, on pensait qu’Anderlecht se frottait au Petit Poucet.

En Ligue des Champions, il n’y a plus de Petit Poucet. Le Lokomotiv Moscou est une bonne équipe. L’AS Rome avait souffert pour vaincre les Russes à deux reprises. Anderlecht avait été versé dans un groupe très difficile. Les champions d’Espagne et d’Italie, ce n’est pas rien.

Au coup d’envoi de la compétition, vous affirmiez qu’Anderlecht avait plus d’expérience que l’AS Rome. Cela ne s’est pas vérifié.

C’est l’Anderlecht de la saison dernière qui avait une plus grande expérience de la Ligue des Champions. Pas le Sporting de cette saison-ci… L’AS Rome, malgré tout, n’a pas réalisé un parcours impressionnant. Un temps d’adaptation a été nécessaire. Dans une autre poule, les Italiens auraient probablement éprouvé de grosses difficultés à s’en sortir. Ce groupe A réunissait, finalement, deux « grands » et deux « petits ».

Peu de surprises

Onze des seize qualifiés étaient déjà connus avant la dernière journée.

Peu de surprises ont émaillé le premier tour. Dans le groupe A, la qualification du Real Madrid et de l’AS Rome est logique. Dans le groupe B, tout se jouait hier soir entre Liverpool, Boavista et Dortmund. Dans le groupe C, la première place du Panathinaikos reflète la montée en puissance du football grec, tandis que la qualification d’Arsenal au détriment de Majorque et de Schalke 04 était prévisible. Les Anglais ont l’habitude de la Ligue des Champions, alors que les Espagnols et les Allemands étaient des novices à ce niveau. Le groupe D s’est révélé le plus serré: avant les deux rencontres d’hier soir, les quatre équipes pouvaient encore prétendre à la qualification. Dans le groupe E, la Juventus est la première qualifiée. On pouvait s’y attendre en vertu du prestige du club. Porto -qui accueille Rosenborg- devrait passer au détriment du Celtic, qui reçoit la Juventus. C’est dommage pour les Ecossais, qui avaient livré des prestations encourageantes, notamment lors du match aller à la Juventus où ils avaient été battus 3-2 à la dernière minute sur un penalty discutable. Dans le groupe F, la logique a prévalu également: Barcelone et Leverkusen étaient plus forts que Lyon et Fenerbahçe. La qualification de Barcelone est pourtant un petit événement: il y a longtemps que les Catalans n’avaient plus franchi leur premier tour. L’élimination de Fenerbahçe traduit le déclin général du football turc. Autrefois, aller gagner sur les rives du Bosphore relevait de l’exploit. Dans cette compétition, tout le monde l’a fait: Fenerbahçe n’a pas pris un point dans son fief. Dans le groupe H, le Sparta Prague et le Bayern Munich ont émergé au détriment du Spartak Moscou et de Feyenoord. Le football hollandais, au niveau des clubs, est retombé au même niveau que le nôtre. La première place du Sparta Prague est inquiétante dans l’optique du match de barrage des Diables Rouges, mais il ne fallait pas attendre cette performance pour savoir que le football tchèque est redoutable.

Daniel Devos

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