LA D2 EN 10 QUESTIONS

Alors que les joueurs de D1 hibernent et que le public s’impatiente, les acteurs de l’antichambre se sont remis en branle. Le moment de faire le point sur la santé de cette division.

1. L’avenir avec le plan Preud’homme

Jean-Pierre Van Droogenbroeck, secrétaire de la Ligue Nationale (D2) :  » Longtemps, la Ligue Nationale a fait figure de parent pauvre mais cette situation est en train de changer. 1° il convient de se réjouir de l’atténuation de l’écart qui sépare l’élite de son antichambre. Les exemples de Zulte Waregem et de Roulers, promus cette saison et qui tiennent remarquablement la route en D1, en sont une illustration parfaite alors que ce cas de figure était rarissime autrefois. La plupart du temps, les clubs montants étaient contraints à un aller-retour. Il suffit de se remémorer les exemples de Verbroedering Geel, du KV Ostende ou encore d’Heusden-Zolder. Est-ce dû à un nivellement vers le bas ou à un nouvel élan des clubs de D2 ? Un peu des deux, sans doute. Une chose est à peu près sûre : le décalage entre les deux divisions ne devrait plus, à l’avenir, revêtir parfois des proportions abyssales En cause, le ballon d’oxygène fourni par la Ligue Pro sous la forme d’une majoration sensible de son intervention financière. En échange d’un seul montant de D2, voire d’un statu quo si l’avant-dernier classé de D2 émerge dans le tour final de D2, nous avons obtenu une compensation qui s’élève aujourd’hui à 1.338.625 euros. A ce pactole, il faut encore ajouter 228.572 euros liés à la retransmission du tour final, ce qui sera une première à notre niveau. Cette couverture télévisuelle devrait nous permettre de dégager encore plus notre horizon. De là, par exemple, à programmer des matches un vendredi ou un lundi, sans concurrence avec la D1, et avec l’appui d’une chaîne, comme c’est le cas en France, il y a sans doute un bon pas à faire. Sans compter que la petite lucarne devrait nous permettre aussi d’attirer d’éventuels sponsors. Jusqu’à présent, faute de couverture suffisante, nous n’avons jamais intéressé grand monde. Mais la D2 est à découvrir. Les exemples d’ Ibrahim Salou ou de François Sterchele abondent en tout cas dans ce sens « .

2. Le niveau sportif

Marc Grosjean, entraîneur d’Eupen :  » Je rejoins l’avis de bon nombre d’observateurs : le niveau du championnat est, cette saison, plus élevé que les saisons précédentes. C’est dû au fait qu’on y retrouve actuellement plusieurs anciennes équipes de D1 qui, en leur temps, avaient chuté en D3 pour des raisons extra sportives et qui entament une remontée progressive, comme Overpelt-Lommel ou le Yellow Red Malines, ainsi qu’un descendant de l’élite très ambitieux, comme Mons. L’équipe qui m’a laissé la meilleure impression est sans conteste Overpelt-Lommel. C’est un groupe très homogène, qui a très peu modifié l’effectif qu’il possédait l’an passé en D3 et qui est composé d’anciens joueurs de D1, qui ont largement le niveau de la D2. Je suis aussi séduit par Courtrai, qui s’appuie sur un potentiel offensif très intéressant. Le fait que Mons, que chacun s’attendait à voir planer au-dessus du lot, ne trône pas en tête du classement, est révélateur du niveau. Le cas de l’Antwerp est encore pire : le matricule n°1 avait également annoncé vouloir remonter tout de suite, mais voilà la deuxième saison qu’il végète. Il vient d’enregistrer l’arrivée de deux nouveaux joueurs prêtés par Manchester United, ainsi que d’un entraîneur anglais pour épauler Régi Van Acker. Heusden-Zolder, descendu il y a deux ans également, ne parvient pas davantage à rebondir malgré de grosses individualités. Par rapport aux saisons précédentes, cinq ou six équipes ont clairement affiché leurs ambitions, alors qu’autrefois, la (re)montée était rarement une obligation. De ce point de vue, je trouve scandaleuse la mesure protectionniste prise par les cercles professionnels d’attribuer une seule place montante directe aux clubs de D2. Le parcours de Zulte Waregem et de Roulers prouve que les meilleures équipes de D2 ont largement leur place au niveau supérieur. L’affirmation selon laquelle le football de D2 se base essentiellement sur un jeu physique est un cliché complètement dépassé. J’invite quiconque à venir voir un match dans l’antichambre : il s’apercevra qu’on y pratique un football d’un niveau qualitatif très acceptable, dont beaucoup pourraient s’inspirer « .

3. L’argent : remonter ou mourir

PaulBistiaux, secrétaire général de l’Antwerp :  » Ce n’est qu’aujourd’hui, alors que l’Antwerp occupe le ventre mou du classement de la D2 avec un modeste total de 20 points en 15 matches, que je me rends compte à quel point la montée nous aurait fait un bien fou. Sportivement, nous ne méritions pas de participer au tour final. Tout au long d’une saison où nous avions été médiocres, nous ne pouvions pas revendiquer de monter. Par un incroyable concours de circonstances, nous avions toutefois réussi à brûler la politesse à tous nos rivaux directs au point de finir quatrièmes et de disputer les rencontres de barrage. Pour l’Antwerp, qui avait fait la culbute un an plus tôt, c’était une occasion unique de remonter au plus haut échelon. Mais nous l’avons gâchée à l’image de toute notre campagne. Six mois plus tard, nous nous en mordons les doigts. Car, au début, la D2 a des aspects positifs : l’équipe, quasi inchangée, tient évidemment la route à cet échelon et le public, satisfait du résultat, rallie toujours le stade en rangs serrés. Après quelque temps, toutefois, lorsque les résultats répondent moins à l’attente, ces mêmes supporters se font moins nombreux. D’abord ils sont 500 en moins, puis 1.000, puis 2.000. De nos jours, par rapport à notre première expérience à ce niveau, ils ont diminué de moitié. Comme les droits télé et de sponsoring sont revus à la baisse eux aussi, on a du mal à nouer les deux bouts quand on a été gâté pendant tant d’années. C’est maintenant que je réalise que la D2 est un no man’s land entre une élite qui se taille la part du lion et le football non rémunéré qui concerne les D3 et les divisions inférieures. Deux années de purgatoire, c’est le maximum que notre club peut se permettre. C’est pourquoi la montée est un must pour nous. La tâche sera d’autant plus ardue que le futur champion, Overpelt-Lommel, est connu et que nous devrons donc tout mettre en £uvre pour atteindre puis émerger dans le tour final. A cet égard, ce sera peut-être aussi l’année ou jamais. En raison des changements opérés dans cette mini compétition, avec l’entrée en action de l’avant-dernier en D1, il faut bien se dire que les clubs lutteront de moins en moins à armes égales en D2. Nous avons un budget de 2 millions d’euros. Le moins riche des clubs de l’élite peut tabler sur 1 million de plus. Comme l’argent détermine la valeur sportive, tout porte à croire qu’il faudra ramer ou avoir un coup de chance pour s’en sortir. Je croise les doigts…  »

4. L’intérêt du public

Jacques Swaelens, manager de l’Union Saint-Gilloise :  » Honnêtement, non : la D2 n’est pas viable au niveau du public. J’étais présent les deux fois où l’Union est montée de D3 vers l’antichambre, et je n’ai pas ressenti d’amélioration sensible au niveau des affluences. Je dirais même que, parfois, on perd du public. Par contre, les charges sont beaucoup plus importantes. Pour une question de sécurité, le ministère de l’Intérieur oblige les clubs à accueillir les visiteurs dans des cages à poules. Résultat des courses : pour le match contre le YR Malines, où l’on aurait justement pu enregistrer une bonne recette, on a dû limiter le contingent des supporters visiteurs à 700 alors qu’ils étaient prêts à venir à 2.000. Le YR Malines est un peu l’exception qui confirme la règle au niveau du public. L’Antwerp accueille parfois du monde aussi, lorsque cela marche. Mais ailleurs, les assistances sont souvent maigrichonnes. Le phénomène des cages à poules produit également des effets néfastes sur nos propres supporters. L’Union était connue pour drainer un public assez important en déplacement. Mais, avec le traitement qu’on leur réserve, les gens restent chez eux. A quoi bon faire des frais pour se retrouver en prison et boire dans des gobelets en plastique ? Pour avoir du public en D2, il faut jouer la tête ou avoir un plan sportif ambitieux. Ce que l’Union, avec des moyens financiers limités, ne peut pas se permettre. Le cas de Bruxelles est encore plus particulier qu’ailleurs, avec la concurrence d’Anderlecht et du Brussels. Dans la capitale, on éprouve aussi énormément de difficultés à trouver des bénévoles, alors qu’à Louvain par exemple, on en compte une centaine. L’Union se trouve également face à la nécessite de renouveler son public. Le club a toujours eu un public assez âgé. Ces gens-là nous restent fidèles, mais leur nombre diminue avec les années, et les jeunes ne viennent pas : ils veulent du rêve, des noms, qu’ils ne trouvent pas chez nous. Et puis, phénomène nouveau depuis cette saison : les recettes des buvettes ont fortement diminué. Les gens ne restent plus après le match, ils se précipitent chez eux pour suivre le match de D1 à la télévision à 18 heures « .

5. Le suivi médiatique

Jean-Paul Colonval, directeur technique de Mons :  » Ceux qui ont vécu la descente ont rapidement constaté la perte d’intérêt médiatique. Celle-ci est difficile à vivre, pour plusieurs raisons. D’abord, il y a la perte des droits TV. Jusqu’il y a quelques années, les clubs qui descendaient de D1 en D2 conservaient leurs droits TV pendant deux ou trois saisons. Ce règlement a été supprimé. Cela a des conséquences catastrophiques. Ce n’est un secret pour personne que l’Albert avait fortement investi, lors du mercato de la saison dernière, dans l’espoir de se maintenir. La tentative a échoué, mais les engagements financiers qui ont été pris à l’époque doivent être honorés. Si Mons ne pouvait pas compter sur un président aussi généreux et impliqué que Dominique Leone, il aurait probablement dû met- tre la clef sous le paillasson. Cette décision d’abolir les droits TV pour les clubs descendants démontre l’égoïsme de la Ligue Professionnelle. Ces gens ne se rendent-ils pas compte que le sort qui est le nôtre actuellement leur pend au nez également ? Car les clubs de bas de classement de D1 ne sont pas à l’abri d’une descente. Au niveau de la presse écrite, la perte d’intérêt est sensible aussi. Pour certains quotidiens nationaux, c’est comme si la D2 n’existait pas : à part le lundi matin, ils ne s’y intéressent pas du tout. C’est un tort, car le talent est présent dans l’antichambre. Par contre, la presse régionale a compris où se situait son intérêt et fait ses choux gras des nouvelles émanant des divisions inférieures. Mons a droit à des articles tous les jours dans LaProvince, par exemple. En D2, la manière de traiter l’événement diffère très fort selon qu’on soit dans le nord ou le sud du pays. La presse francophone ne s’intéresse qu’aux clubs francophones, alors que pour la presse flamande, c’est l’inverse. Au point, parfois, de publier la composition d’une seule équipe lors d’un match. C’est d’une mesquinerie incroyable : le spectateur n’a-t-il pas envie de savoir qui joue dans l’équipe adverse ? La presse flamande s’intéresse uniquement aux clubs francophones de D2 lorsque… Enzo Scifo se dispute avec l’entraîneur adjoint d’Ostende « .

6. Par rapport aux autres pays européens

Manu Ferrera, coach de Courtrai et ex-scout d’Anderlecht :  » La différence essentielle entre notre D2 et son pendant dans la plupart des autres pays, c’est le statut : là-bas, toutes les entités, sans exception, sont professionnelles alors que chez nous, cette appellation n’est réservée qu’à quelques ex-grands clubs : l’Antwerp, Malines, Overpelt-Lommel et Mons. Tout le reste est semi pro. Certains diront que cette caractéristique n’a pas nécessairement d’implication négative au plus haut niveau, par référence au parcours réalisé par les gentils amateurs de Zulte Waregem, par exemple. Mais c’est une demi-vérité. D’accord, ce club s’appuie sur quelques joueurs qui travaillent en journée, mais les trois-quarts de l’équipe de base sont professionnels, à l’image de Matthieu Verschuere, Tony Sergeant ou Stefan Leleu. Alors, faisons la part des choses. Si cette équipe tient même le haut du pavé, c’est à cause du manque de répondant de notre top 3. Si ces formations étaient engagées dans des compétitions étrangères de renom, elles éprouveraient toutes les peines du monde à se situer dans la première moitié du tableau. Quant aux montants de D2, ils n’auraient pas leur place au niveau supérieur.

En Espagne, par exemple, l’intégralité de la D2 ibérique aurait sa place dans notre D1. Il est vrai que les moyens dont on dispose de part et d’autre sont foncièrement différents. En Espagne et en France, pour ne citer que ces deux nations, le football est télévisé au même titre que celui de l’élite. Et les budgets sont à l’avenant. Courtrai, que j’entraîne et qui est deuxième en D2 pour le moment, a un budget d’1,5 million d’euros. Huelva, le club de ville dont je suis originaire en Espagne, dispose annuellement d’une enveloppe financière de 10 millions d’euros. Il compte aussi 12.000 abonnés. C’est davantage que l’ensemble des fidèles répertoriés au sein de notre D2. Je me demande donc si la formule actuelle sera viable longtemps encore en Belgique. Je félicite en tout cas les dirigeants des clubs belges, qui avec peu de moyens réalisent franchement des miracles pour garder leurs clubs à flot « .

7. Les liens avec la Ligue Pro

Jean-Marie Philips, président de la Ligue Pro :  » Il est bon de rappeler que les clubs de D1 et de D2 étaient tous regroupés au sein de la Ligue Nationale. Pendant une décennie, tous ont vécu plus ou moins en harmonie, jusqu’à ce que les plus huppés d’entre eux, à vocation résolument professionnelle, décident de fomenter un putsch qui a mené à la création de la Ligue Pro en 1974. Tendues au tout début, les relations se sont heureusement bonifiées au fil du temps. Ces dernières années, on peut même parler d’un rapprochement bénéfique et harmonieux. C’est ainsi qu’en collaboration avec mon homologue Guido De Croock, président de la Ligue Nationale, nous avons rédigé à l’entame du nouveau millénaire les textes afférents à la licence pour les clubs, tant au niveau de l’élite que de son antichambre. Nous avons également veillé à une répartition équitable des compétences dans diverses structures. La présidence du comité sportif est l’apanage de Jacques De Ketelaar, juriste désigné par la D2 et membre de Verbroedering Geel, tandis que le comité d’appel est placé sous l’égide d’un juriste de la Ligue Pro, Joris Lievens, rattaché à Lokeren. Mais c’est surtout sur le plan financier qu’il y a un renouveau. Pendant des années, la Ligue Nationale a dû se contenter de 300.000 euros de droits télé, ristournés par la Ligue Pro. A présent, ce montant a été majoré d’un million d’euros en échange d’un seul descendant, le dernier classé, au lieu de deux, puisque l’avant-dernier de D1 sera partie prenante dans le tour final de D2 en fin de saison. La Ligue Pro fait plus que jamais figure de baxter de la Ligue Nationale aujourd’hui. Mais il le faut car, on perçoit de plus en plus de passages du niveau inférieur au niveau supérieur. Et plus la D2 sera forte, plus la D1 suivra le même mouvement. On a donc tout intérêt à bien s’entendre « .

8. Le niveau de l’arbitrage

Robert Jeurissen, vice-président de la CCA :  » Les arbitres internationaux sifflent, en moyenne, quatre à cinq matches de D2 par saison. On peut donc voir, de temps en temps, Frank De Bleeckere ou Paul Allaerts sur une pelouse de l’antichambre. Souvent lors d’un match important, mais pas obligatoirement. Les arbitres de catégorie A (arbitres de D1 non-internationaux) sifflent, en général, six à sept rencontres en D2. Les arbitres de catégories B (arbitres de D2), eux, en sifflent 11 ou 12, c’est logique puisqu’ils sont dans leur catégorie. Comme pour les joueurs, on peut dire que la D2 est un bon tremplin pour les jeunes arbitres. C’est aussi un bon moyen, pour les membres de la CCA, de juger leurs aptitudes sur le terrain. La D2 est forcément d’un niveau supérieur à la D3 et les exigences, pour les arbitres, sont donc supérieures également. Un arbitre de qualité, qui démontre des perspectives d’avenir, reste deux à trois saisons en D2 avant d’effectuer le grand saut vers la D1. D’autres, en revanche, stagnent et redescendent en D3 au bout de ce laps de temps. Cela dépend d’un individu à l’autre. Si la différence entre la D3 et la D2 est sensible, elle l’est encore plus entre la D2 et la D1. Parmi l’élite, les joueurs sont professionnels, le jeu est plus rapide et plus engagé, le public est plus nombreux et la présence de la télévision est impitoyable pour quiconque commet une erreur. La pression est donc beaucoup plus forte qu’en D2, moins médiatisée. Il faut pouvoir s’en accommoder pour faire le grand saut « .

9. La qualité des infrastructures

Enzo Scifo, entraîneur du FC Tubize :  » Tant en ce qui concerne la pelouse principale, le terrain d’entraînement et les vestiaires, ce qui frappe, c’est la différence entre les clubs qui ont déjà séjourné parmi l’élite et ceux qui n’ont encore jamais accédé à l’échelon supérieur. Les aires de jeu de l’Antwerp, du Yellow Red Malines et d’Overpelt-Lommel sont de véritables billards. Ailleurs, ce n’est pas partout le cas, loin s’en faut. Et ce qui vaut pour les surfaces de jeu est, malheureusement, d’application aussi, le plus souvent, aux à-côtés. Il y a des endroits où les installations, dans leur contexte global, sont parfois limite. Dans certains clubs, il n’y a pas moyen de caser quinze joueurs dans les vestiaires visiteurs, par exemple. Malgré tout, on sent quand même une volonté, malgré des moyens souvent limités, de remédier à cette situation. Je pense que le FC Tubize, où je travaille, peut être mis en exergue puisque de gros efforts ont été entrepris depuis deux ans pour améliorer l’ensemble du stade. Ce constat vaut aussi aux étages inférieurs. A l’occasion d’un déplacement en Coupe de Belgique, au FC Dender, j’ai été très agréablement surpris par la qualité des infrastructures. D’autre part, une promotion fait parfois des miracles aussi. Je me souviens que lors de ma première visite à Roulers, je m’étais fait la réflexion que jamais cette équipe ne devait envisager une montée, compte tenu du caractère désuet de ses installations. Dans l’intervalle, les Flandriens sont montés en D1 et ont construit une très belle tribune. Et, ce qui ne gâte rien, ils tiennent la route. Je crois que la plupart des clubs de D2 peuvent en prendre de la graine « .

10. Un bon tremplin pour les jeunes

Philippe Saint-Jean, ex-directeur du Futurosport :  » Dans mes projets, j’ambitionnais de nouer des liens avec des clubs de divisions inférieures (la D2, mais aussi la D3, voire la Promotion) afin d’y placer de jeunes joueurs pour les aguerrir. Je suis persuadé que la D2 constitue un excellent tremplin. Le seul point qui incite à certaines réticences, c’est le fait que dans beaucoup de clubs de l’antichambre, l’encadrement n’est pas encore assez professionnel. Trop de clubs de D1 se contentent de jeter leurs jeunes joueurs à l’étage inférieur, sans en assurer un suivi médical, physique et mental. La grosse différence entre la D1 et la D2, ce n’est pas tellement le niveau footballistique, mais le niveau d’entraînement. L’idéal est de placer les jeunes joueurs dans des clubs de D2 pour leur permettre de jouer, mais en continuant à s’en occuper au niveau individuel. Ce qu’il faut éviter, c’est que les jeunes passent trop de temps à végéter dans le championnat de Réserve, qui n’a ni queue ni tête. C’est un melting-pot où l’on retrouve des vieux démotivés et des jeunes qui ne progressent plus, parce qu’ils perdent leur temps dans une compétition de faible niveau sans enjeu. Ils progresseront davantage en D2, parce qu’ils seront confrontés à la réalité du football adulte : pression, primes de victoires, obligation de résultats, public. La D2 est aussi un vivier où l’on trouve de jeunes talents belges. La preuve par Zulte Waregem et Roulers qui, sans chambouler leur effectif de l’an passé, font figure de révélations parmi l’élite. Ils le doivent au travail en profondeur d’entraîneurs de talent comme Franky Dury et Dennis van Wijk. Ces clubs-là ont pu bénéficier d’un encadrement à la hauteur et d’une structure adéquate même si, officiellement, ils n’étaient pas professionnels « .

DANIEL DEVOS ET BRUNO GOVERS

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