La crise ? VRAIMENT ?

Le foot est une dure lutte. Et ce n’est pas parce qu’on perd que tout est perdu. Il y a toujours un match à jouer. Et à gagner. Le tout est de croire qu’on peut inverser la tendance… ce qui n’est ni le cas des Diables Rouges en qualifications de la Coupe du Monde 2006 ni celui d’Anderlecht en Ligue des Champions.

Les Bruxellois battent tous les records négatifs en C1. Avec zéro point en cinq journées et un dernier match à l’Inter en perspective, ils sont aussi traumatisés que l’équipe nationale belge, désormais 38e mondiale. Du coup, la direction mauve a exigé avant le match contre Westerlo que Hugo Broos gagne ses quatre prochains matches. Au même moment, l’Union Belge n’exigeait rien d’ Aimé Anthuenis, le confirmant simplement dans ses fonctions. Ces deux éléments du foot belge sont en crise, c’est certain.

Mais doit-on parler de la sorte en ce qui concerne le Club Bruges et le Standard, toujours dans les temps en Coupe de l’UEFA et qui jouent à l’Austria Vienne et au Besiktas aujourd’hui ? Sans doute pas. Il ne faut pas tout mélanger, car quand on se gargarisait de six participations à la file des Diables en Coupe du Monde, on omettait de parler de réel palmarès excepté la place de demi-finaliste en 1986. Une équipe nationale ne masque pas les manques de résultats du football de clubs et inversement.

Les points noirs sont légion en Belgique, ne fût-ce que par rapport à l’absence de ligne sportive, à la fois au niveau de la politique et de l’Union Belge et des clubs. Manque de vision et manque de moyens vont souvent de pair, mais on ne peut manquer d’observer qu’Anderlecht et le Club Bruges sortent de plus en plus de jeunes.

Le talent belge existe, le tout est de l’encadrer valablement et c’est là le rôle essentiel de l’Union Belge : apprendre comment faire. Evidemment, plus l’argent sera à disposition, meilleurs seront les résultats. Mais la formation la plus pointue ne fera jamais d’un bourrin un pur-sang. Michel Platini, interrogé sur le succès de l’équipe de France en Coupe du Monde 1998 et à l’EURO 2000, répondait invariablement que c’était le résultat d’une génération exceptionnelle de joueurs. En France, on n’a rien changé à l’encadrement du talent mais les résultats des Coqs souffrent de la comparaison avec leurs aînés : la preuve qu’on ne parviendra jamais à fabriquer des champions.

L’essence même du sport est de s’investir sans arrière-pensée dans l’analyse, la préparation et la performance. En sachant qu’on n’est jamais sûr du résultat mais en insistant sur la compétence des gens en place. Plus loin dans ce magazine, Enzo Scifo fustige la manière dont Anderlecht mène sa barque actuellement. Un Scifo dont l’expérience et la vision du top ne sont en rien atténuées par son implication actuelle en D2 à Tubize mais à propos duquel on déplore qu’il ne s’engage pas sur la voie du coaching au plus haut niveau.  » J’ai adoré mon expérience de coach à Charleroi « , insiste-t-il en faisant comprendre qu’il est heureux comme directeur technique à Tubize.

P ost scriptum : Trond Sollied a récemment souligné la culture belge de la jérémiade.  » Vous n’arrêtez pas de vous plaindre « , a-t-il dit au quotidien flamand Het Laatste Nieuws.  » Mais sur base de quoi ? Les résultats belges en coupes d’Europe sont quand même meilleurs qu’il y a cinq ans, non ? Et nos clubs n’ont-ils pas toujours toutes leurs chances en dehors des matches contre le top européen ? »

Le Norvégien prêche ostensiblement pour la confrérie des coaches en disant cela, mais son discours n’est-il pas très sain ?

par John Baete

Pour Sollied, LES BELGES SE PLAIGNENT beaucoup trop

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