La crise européenne

Les clubs italiens n’ont plus leur place parmi l’élite.

 » Cela vous dérange-t-il si j’éteins la TV ? » Jeudi dernier, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi a surpris ses invités par cette question quand Wayne Rooney a inscrit le 2-0 de Manchester United contre le Milan de Berlusconi. Sur l’ensemble des deux joutes, Milan a encaissé une raclée : 7-2. Les Rossoneri n’avaient plus été aussi pitoyables sur la scène européenne depuis 1959.  » Ce n’est pas Milan qui a failli, c’est notre niveau qui baisse « , a titré le quotidien Corriere della Sera le lendemain.  » L’AS Rome perd deux fois en 24 matches, chaque fois contre le Panathinaikos. Genoa est brillant en Serie A mais elle a été éliminé au tour préliminaire de l’Europa League.  »

Suite à l’élimination de la Fiorentina un jour plus tôt, les commentaires avaient été moins durs, même si les rumeurs concernant l’entraîneur Cesare Prandelli abondent. Jusqu’il y a peu, celui-ci semblait indéracinable à Florence (aucun autre coach n’est en poste dans le même club depuis cinq ans). On commence à le citer comme successeur de Marcello Lippi à la tête de l’équipe nationale, le contrat de ce dernier prenant fin après le Mondial. Lippi n’a pas encore négocié son avenir : ni quant à une prolongation, ni comme nouvel entraîneur de la Juventus. Prandelli, encore lié une saison à la Fiorentina, a annoncé qu’il était disposé à y resigner pour cinq ans ! La Juve et la Fédération (associées selon les rumeurs dans un intérêt pour le coach florentin) ont nié avoir discuté avec lui d’une éventuelle collaboration.

Seul l’Inter était encore en course pour les quarts de finale de la Ligue des Champions hier et la Juventus se produit en Europa League jeudi. L’Italie risque de chuter à la quatrième place du classement UEFA, derrière l’Allemagne, tandis que l’Espagne et l’Angleterre semblent intouchables. Dans deux ans, l’Italie n’aura donc que trois représentants en C1 au lieu de quatre…

ALESSANDRO DEL PIERO, qui a marqué deux buts contre Sienne, a atteint la barre des 300 buts : 269 avec la Juventus, 27 avec l’équipe national, 3 avec l’U21 et 1 avec Padoue.

L’INTER n’a pris que sept points en six matches. Depuis qu’il entraîne, JoséMourinho n’avait traversé qu’une seule fois une période aussi noire mais c’était en fin de saison 2006-2007 alors que les jeux étaient faits. La dernière série négative de l’Inter remonte à la saison 2004-2005, Roberto Mancini ayant engrangé sept nuls d’affilée.

ALESSANDRO NESTA, l’arrière de Milan, blessé la semaine dernière contre l’AS Rome, n’a pas joué à Manchester United. On a décelé une déchirure du ménisque du genou droit. Le joueur ne sait pas s’il va se faire opérer mais sera de toute façon sur la touche six semaines.

DAVID BECKHAM a été victime d’une rupture du talon d’Achille, une blessure qui nécessite 6 mois d’arrêt. A près de 35 ans, cela sent la fin de carrière.

MAURO CAMORANESI, le médian droit de la Juventus, a effectué son retour à la compétition contre Fulham et est monté au jeu à la mi-temps contre Sienne. Il s’était blessé contre l’Ajax, son quatrième bobo de la saison (torsion de la cheville et élongations à la cuisse droite). Et, jusqu’ici, il n’a joué que 1007 minutes en championnat, réparties sur 18 matches.

JEAN-FRANÇOIS GILLET a été, avec l’avant Almiron, un des hommes du match qui a vu Bari enfoncer encore un peu plus la Lazio. La ligne médiane dont GabyMudingayi est un pion à part entière est un des atouts de Bologne. Malgré les nombreuses absences, Radja Nainggolan (Cagliari) est resté sur le banc.

GEERT FOUTRÉ