La Coupe est le plan anti-loser du Standard

Les Rouches jouent très gros ce soir en match retour des demi-finales de la Coupe de Belgique. Sur le plan du championnat, ils doivent évidemment conforter leur troisième place après leur nul de Westerlo, mais gagner la Coupe de Belgique, c’est encore mieux. Pour l’image. Car le Standard n’a plus gagné de trophée depuis trop longtemps ; très exactement depuis la Coupe 1993 contre Charleroi à… Anderlecht. Mais entre une nouvelle Coupe et le Standard, il y a d’abord ces Mauves, justement, battus 0-1 lors de la demi-finale aller et qui ne se présenteront pas en victimes consentantes à Sclessin. La lutte pour le titre leur occupe l’esprit, certes, mais le président Roger Vanden Stock a dit qu’il voulait le doublé. Mais comme RVDS est un grand démocrate et un fin connaisseur du sport, pas question de pression inutile. Philosophe, il pense que ses joueurs vont tout faire pour s’imposer : la confiance règne.

Le Standard (et le nul de Westerlo le souligne peut-être) vit trop de fins de saison difficiles dernièrement. On se souvient des déceptions enregistrées, il y a deux ans, lors du départage pour la troisième place perdu contre Genk et sur l’écroulement dans les ultimes rencontres il y a un an dans la lutte pour le titre. Cette saison, on ne saura jamais ce qu’un Standard drivé du début à la fin par Michel Preud’homme aurait pu obtenir. Mais ça ne sert pas à grand-chose d’y penser : on ne rattrape jamais le passé. L’heure de vérité, c’est ce soir : le Standard doit écarter Anderlecht et passer en finale. Puis la gagner, car les Rouches ont un des meilleurs noyaux de Belgique, un staff technique de haute volée et l’obligation de casser une certaine image de loser que ses adversaires prennent plaisir à utiliser sans vergogne.

Mais le Standard est-il vraiment un perdant ou un club qui se bat pour gagner et qui – lutte sportive oblige – n’arrive pas toujours au but ? Il n’y a pas de honte là-dedans et, surtout, ses joueurs ne doivent pas jouer petit bras ce soir. Ils doivent monter sur le terrain en se disant qu’ils peuvent écrire l’histoire et ne pas avoir peur de rater ce rendez-vous. Bien sûr, le Standard est globalement une équipe jeune, mais il est dans de bonnes mains, celles d’un Preud’homme que l’Europe du foot suit de plus en plus dans ses attributions de coach.

Le paradoxe vicieux est que plus le Standard se fait positivement remarquer, plus la cote de l’ex-gardien grimpe. Il possède encore un an de contrat comme coach à Liège, mais qui dit qu’il y restera ? Et ne doit-il obligatoirement se voir proposer que des offres portugaises pour partir ? A notre avis, non : sa visibilité est continentale. On doit se préparer à ce qu’il soit courtisé et que le Standard souffre pour s’aligner financièrement. Cela dit, MPH est sans doute le meilleur entraîneur possible pour le Standard : un lien solide entre le passé et le présent. Au moins aussi bon que le chimérique Eric Gerets. Et donc, la saison dans l’ombre de Dominique D’Onofrio comme directeur technique pourrait ne pas se renouveler. DD a toujours fait de l’excellent travail à Sclessin et quand il avait juré qu’il allait entraîner ailleurs on ne l’avait pas cru. On avait eu raison.

Quant à Anderlecht, on assiste à des soubresauts qui ont un air de déjà vu. C’est souvent en fin de saison que la sauce prend chez des Mauves qui donnent l’impression nette de dérouler. Parce que Frankie Vercauteren a enfin trouvé la meilleure recette ou parce que certains adversaires sont carbonisés ? En ce qui concerne Roulers et Beveren, la dernière hypothèse prévaut. Reste à voir si les deux prochains matches (contre le Brussels et à Mons) seront aussi faciles. Genk, lui, reçoit Charleroi et va au Brussels. Les deux premiers du classement sont capables de gagner tous leurs matches. Le déplacement de Sclessin, c’est à part…

PAR JOHN BAETE

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