LA COUPE DES CONFÉDÉRATIONS

Pendant que la plupart des équipes nationales européennes remplissaient leur dernière mission de la saison, dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde 2002, la France, championne du monde, défendait l’honneur du Vieux Continent à la Coupe des Confédérations, qui avait lieu en Corée et au Japon. On a disputé les matches de cette organisation très récente de la FIFA dans les principaux stades appelés à accueillir la Coupe du Monde, dans un an. La Coupe des Confédérations est née il y a une dizaine d’années, quand feu le Prince Faisal, fou de football, et la FIFA entretenaient de bonnes relations. Chaque année, on disputait un bref tournoi à Ryad. Tous les champions continentaux s’y retrouvaient. Le tournoi n’a guère connu de succès, à cause des problèmes de communication de ce pays très fermé, de l’impossibilité pour les supporters de débarquer en Arabie Saoudite et du manque de sponsors intéressés. La Coupe des Confédérations, revue et corrigée, a donc déménagé au Mexique puis, cette année, chez les deux futurs organisateurs de la Coupe du Monde.

Elle n’a pas connu un succès foudroyant. Même pas lorsque les équipes nationales locales se sont produites face à d’illustres adversaires comme la France et le Brésil. L’organisation n’a pas été exempte de reproches. On s’en doutait: c’était dû aux problèmes linguistiques des Japonais et des Coréens.

L’équipe de Roger Lemerre a infligé une correction à la Corée (5-0) et a également barré le chemin de la finale à une équipe brésilienne qui joue à un niveau très faible ces derniers temps (2-1). Leao, le sélectionneur, n’a remporté qu’une victoire en cinq matches. Il est déjà contesté. Guus Hiddink, le nouvel entraîneur de la Corée, était extrêmement déçu. Il a bien dû admettre que l’année prochaine, passer le premier tour constituera son objectif majeur.

L’autre équipe locale, le Japon, s’est nettement mieux tirée d’affaire. Philippe Troussier l’a conduite en finale. Au stade précédent, le Japon affrontait l’Australie. Paul Okon, son capitaine, a disputé plusieurs rencontres de haut niveau. Du coup, son transfert de Middlesbrough dans une grande formation européenne est à nouveau d’actualité. La finale de Yokohama, où aura aussi lieu l’apothéose du Mondial 2002, s’est jouée sans Hidetoshi Nakata, requis par l’AS Rome à Naples, pour le match-clef du championnat. Le Japon, vaincu 5-0 dans un match amical à Paris il y a quelques mois, a donné une meilleure réplique cette fois mais la France était trop forte et a donc remporté son troisième titre international de suite.

Globalement, la FIFA était satisfaite de ce tournoi, ne serait-ce que parce qu’elle a eu l’occasion d’attirer plusieurs puissants sponsors. C’était vraiment bienvenu, après les dégats provoqués par la banqueroute d’ISL, l’entreprise de marketing de Zug, partenaire de la fédération mondiale depuis des années. Rasséréné, Sepp Blatter a pu annoncer que les contrats signés avec NTT (télécoms) et Toshiba (électronique), des sociétés japonaises, et avec Avaya (software), une entreprise américaine, rapporteraient cinq milliards lors des deux prochaines Coupes du Monde.

Le président de la FIFA a mis fin à toute illusion de disputer quelques matches de Coupe du Monde en Corée du Nord. L’organisation serait bien trop difficile et la FIFA n’a reçu aucune proposition de Pyongyang. Si ce devait être le cas, aucun stade de Corée de Sud ne semble de toute façon disposé à céder un de ses matches au Nord. Sepp Blatter effectuera toutefois une visite diplomatique en Corée du Nord à la fin de l’année. Il s’y souciera plutôt de l’avenir du football local que de l’éventualité d’y amener des matches de Coupe du Monde. Il ne faudrait de toute façon pas oublier que Pyongyang a refusé de participer aux qualifications pour le Mondial 2002. Passer l’éponge indisposerait le reste du monde du football.

Mick Michels

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