La CAN rame et la CAF gaffe

Commençons par une histoire de supersub comme le foot sait nous en offrir : histoire toujours belle autant qu’éphémère… on ne fait pas carrière comme supersub ! Le gars s’appelle Gedo, de son vrai nom Mohamed Nagy. Il a 26 ans, n’a été appelé en équipe nationale qu’à Noël, avait jusqu’ici planté 7 buts en 44 matches pour son dernier club. Lors des six rencontres de l’Egypte à la Coupe d’Afrique, il rentre chaque fois après l’heure de jeu, 140 minutes au total : il score à cinq de ces six apparitions, et pas des vilains buts, dont le seul de la victoire finale à cinq minutes 5′ du terme. Comptes d’apothicaire : ce bonhomme vaudrait 128,6 buts en une saison de 40 matches complets ! Contentons-nous du conte de fées…

C’est la seule belle histoire d’une CAN pourrie, qui avait commencé par un vrai drame. Qui aurait pu en vouloir au Togo d’avoir renoncé à débuter le tournoi ? Personne ! En compensation, on aurait même pu le qualifier d’office pour l’édition suivante ! Personne, sauf les bonzes de la Confédération africaine… qui l’interdisent de participation aux deux prochaines CAN. Ingérence du politique, reprochent-ils : la fédé togolaise est coupable d’avoir laissé son gouvernement donner l’ordre du rapatriement ! Noir ou blanc, le monde du foot se la pète drôlement.

Des cadors décevants, à l’image des Ivoiriens et Camerounais. Un non-match lamentable (de ceux où l’on ferait mieux de convenir du 0-0 sans avoir à le jouer) entre Angola et Algérie, avec le Mali dans le rôle du cocu : un match dégageant des relents moches remontant à 1982, lors d’un Allemagne-Autriche où le cocu fut… algérien ! Une demi-finale Egypte-Algérie, qui ne va sûrement pas réconcilier deux peuples que le foot avait déjà réussi, voici deux mois, à dresser violemment l’un contre l’autre : cette fois, peno d’ouverture contesté, carton rouge subséquent contesté, botté contesté pour cause de temps d’arrêt, tackle à la tronçonneuse, fin du match à 8 contre 11,  » injustice planifiée par l’arbitre  » selon les termes du coach algérien, suspicion vis-à-vis de la CAF dont le siège est au Caire. N’en jetez plus, la Coupe est pleine !

Chouette, on pouvait suivre la finale sur BBC2, chaque télé publique défend comme elle peut le foot africain. Un match fermé, fallait pas s’attendre à des portes ouvertes avec le Ghana, amputé de ses quatre stars ( Michael Essien, Sulley Muntari, Stephen Appiah, John Mensah) et parvenu en finale via service minimum : une défaite 1-3, puis 3 victoires par 1-0. En face ? les Pharaons apparurent moulés dans des maillots inagrippables, ça leur refilait des pectos schwarzeneggeriens,… même Ahmed Hassan avait l’air costaud ! Des nouvelles de l’ex-Mauve, qui remporte sa quatrième CAN en étant élu meilleur joueur du tournoi ? Eh bien, la Diva l’est toujours, et j’ai toujours des doutes abyssaux sur le charme qu’elle opère en moi : quand t’es bon tripoteur, c’est si facile d’être à la baguette en jouant libre et bas dans le jeu, en ne sollicitant les ballons qu’avec un désert autour de toi, sur-entouré de bosseurs malins ( Ahmed Fahti, sacrée fourmi !) qui se défonceront si tu les paumes… Hassan a arraché un ballon et refilé une ouverture lumineuse. En première mi-temps, il a shooté trois fois mou des 25 mètres, comme un gros égoïste et sans cadrer, au point que son coach a poussé sa gueulante la troisième fois. Il s’est infiltré une seule fois, mais ça aurait pu lui faire obtenir un peno. Et il a tenté une Main de Dieu plongeante qui aurait dû lui valoir un carton. J’aime Hassan par éclairs mais, si doué des pieds soit-il, j’avoue qu’il m’irrite dans la continuité. En fait, ou plutôt en faîte, je suis le pire ami d’Ahmed l’Egyptien, ha, ha, ha, tu saisis ? ! Non ? Relis lentement.l

par bernard jeunejean

J’aime Hassan par éclairs mais, si doué des pieds soit-il, j’avoue qu’il m’irrite dans la continuité.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire