LA BEAUJOIRE, MYTHE DE VENDÉE

Témoin de quelques belles pages du Jeu à la nantaise prôné par Coco Suaudeau que connut Frankie Vercauteren.

Les marteaux piqueurs ont commencé leur travail de destruction de l’ancien stade Marcel Saupin (du nom de l’ancien président fondateur du FC Nantes). Quelques riverains observent la mise à mort en curieux et certains sont visiblement émus : Détruire un endroit pareil !  » Mon cher Monsieur, c’était la Mecque du football ici !  »

Il est vrai que la légende du fameux jeu à la nantaise est née à cet endroit : les Philippe Gondet et autres Ramon Muller d’abord, Loïc Amisse, William Ayache, Maxime Bossis, Didier Couécou, Henri Michel ou Gilles Rampillon ensuite, y ont écrit les plus belles pages de la riche histoire des Jaune et Vert en y remportant notamment six titres nationaux. A retenir : le stade Saupin fut appelé stade de Malakoff jusqu’en 1965. Inauguré en 1937, il avait une capacité de 29.000 places

C’est donc en 1984 que les Canaris émigrèrent à la Beaujoire, construit en vue de l’Euro de la même année (un souvenir douloureux pour nos Diables, qui y subirent une raclée – 5-0 des pieds de Michel Platini et de ses coéquipiers). Même si depuis le déménagement le palmarès de l’équipe locale ne s’est plus enrichi que de deux titres de champion de France, maints joueurs renommés ont porté le maillot canari au Louis Fontenau (la seconde appellation du stade, du nom du président entre 1969 et 1986) Marcel Desailly, Didier Deschamps, Christian Karembeu, Claude Makélélé… Impossible de les citer tous tant la liste est longue ! Sur l’un des murs du hall séparant les deux vestiaires, une peinture représente un Jean-Claude Suaudeau (lui aussi ancien joueur mais surtout grand architecte entraîneur de plusieurs générations dorées) semblant montrer la voie à suivre du bras. Tout un symbole.

Côté ambiance, nous avons assisté à la rencontre de championnat contre l’Olympique Lyonnais mais malgré des tribunes bien garnies, nous n’avons guère été impressionnés. La Brigade Loire prend place derrière l’un des buts. Plusieurs plates-formes surélevées sont disposées au pied de leur secteur afin de permettre aux meneurs de chants d’être visibles de tous. Ils s’égosillent dans des mégaphones afin de motiver les troupes, mais on est très loin d’une chaude atmosphère. Derrière l’autre but, les Corsaires Vendéens tentent de compenser leur infériorité numérique avec l’aide de quelques tambours : ils ne sont guère plus convaincants.

De quoi augmenter nos regrets de n’avoir jamais vu les Canaris évoluer dans la cage mythique du bord de Loire, car à en croire cette autre icône qu’était José Touré :  » La Beaujoire n’aura jamais la magie de Marcel Saupin, où j’ai commencé et laissé mes meilleurs souvenirs !  »

par RUDI KATUSIC

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