L’Union belge n’apprendra jamais

Quand les coaches de clubs sont surmenés, ils rêvent du boulot des coaches fédéraux  » qui peuvent travailler en profondeur sans stress inutile « . Mais quand ils deviennent coaches fédéraux, ils trouvent qu’ils n’ont  » pas assez de matches à se mettre sous la dent  » et le terrain leur manque.

Francky Dury avait un bon mix de travail à l’Union belge : entraîneur des Espoirs et directeur technique. Mais ce n’était sans doute pas encore assez. Ou trop ceci ou trop cela. Bref, après avoir été nommé en juillet, il n’a pas tenu six mois. La semaine dernière, il a répondu positivement à l’appel du pied de Zulte Waregem, le club qu’il avait amené en D1.

Quitter l’Union belge après seulement six mois seulement de fonction ! D’après moi, Dury n’avait pas le niveau pour un tel job et c’est intelligent de sa part de retourner à Zulte Waregem. A Gand, la saison passée, on avait déjà senti qu’il souffrait de l’exigence du résultat. Son système de jeu ne fonctionnait pas et ne s’en sortait pas avec des pros plus pointus que ceux qu’il avait connus à ZW. Et puis, l’ancien inspecteur de police devient probablement aussi un peu instable face à la pression.

N’oublions pas l’épisode des coups de fils incessants au printemps dernier avec son ex-copain de ZWVincent Mannaert, passé dirigeant au Club Bruges. Cela n’a pas fait jaser uniquement parce qu’il appelait Mannaert avec son téléphone de fonction des Buffalos… Dury a désormais une belle étiquette de roi de la bougeotte.

Ce départ impromptu tombe très mal pour une Union belge qui se pique de management new look pour être à la hauteur de ses défis. Positiviste à l’excès, le nouveau CEO de l’UB Steven Martens ne voit pas dans le départ de Dury un signal orange, qui clignote de façon spasmodique :  » Ce contrecoup ne nous arrêtera pas. Nous sommes sur la bonne voie.  »

Mais Martens a beau jouer les Fantomas, il n’a personne pour remplacer Dury et ça pose des questions sur le véritable fonctionnement de notre Union belge : on engage à des postes importants des gens qui ne sont pas totalement faits pour le job. C’est un sérieux problème car la fonction de directeur technique est vitale pour la santé d’une fédération.

Faut-il encore rappeler qu’elle avait choisi Dick Advocaat comme coach des Diables Rouges alors que le bonhomme était certes excellent, mais ne présentait pas toutes les garanties de fidélité dès le début ? Nous avions mis à l’époque l’Union belge en garde mais l’ancien CEO Jean-Marie Philips nous avait répondu :  » Monsieur Advocaat a un contrat bétonné. Si on vient nous le prendre, ça coûtera cher et on fera une bonne affaire.  » Philips et Advocaat sont partis mais c’est rebelote. Sauf que ZW n’a pas payé un dédit aussi important que la fédé russe ! On peut constater que notre fédération n’apprendra jamais. Et regretter qu’elle n’est pas à la hauteur des espérances des fans des Diables Rouges.

Cette année, cela fait 10 ans que les Diables Rouges ont participé à leur dernier grand tournoi, la Coupe du Monde asiatique avec Robert Waseige aux commandes. Dix ans de déprime, mais tout va très bien pour Monsieur Leekens, qui rêve maintenant de la Coupe du Monde brésilienne dans deux ans. On verra.

Bonne année de tout c£ur malgré tout…

PAR JOHN BAETE

Steven Martens a beau jouer les Fantomas, il n’a personne pour remplacer Dury.

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