L’Union belge doit enfin aller au bout de ses idées

Finalement, l’Union belge a heureusement décidé de changer d’avis. Après avoir estimé que le chant des supporters genkois à Tubize ( » les Wallons c’est du caca « ) qui étaient réellement déplacés et choquants  » n’avaient pas de quoi dépasser les limites de la tolérance « , elle s’est réveillée sous les remontrances du ministre de l’Intérieur. D’ailleurs, depuis cette intervention s’était produit l’événement déplorable d’Antwerp-Virton où des supporters locaux avaient lancé des  » les Wallons sont pédophiles « . L’excès anversois apportait des arguments de plus à ceux qui ne veulent pas que les stades de foot acceptent les conduites indignes. Un peu partout dans le pays, les gens se réveillent et c’est tant mieux ; c’est la tendance C’est Assez !

Mais dimanche après-midi, les membres de la fraction Ne Touchez Pas Au Folklore Footballistique se sont brièvement réjouis. A Olympic-Antwerp, des supporters, évidemment anversois, ont sorti une banderole attaquant la RTBF en anglais : RTBF’s Top 3 : 1. Hitler 2. Staline 3. RAFC ( NDLR : Royal Antwerp Football Club). La banderole fut vite retirée… Pénible tactique de supporters se positionnant en victime d’amalgames. Heureusement, dimanche soir à Sclessin, des supporters du Cercle Bruges (considéré comme un club de foot bcbg) affichaient un calicot :  » Les Liégeois sont nos amis « . Superbe ! C’était une vraie main tendue même si les supporters du Cercle sont davantage réputés pour leurs liens amicaux avec ceux du FC Liégeois. Preuve que ça vaut la peine d’éradiquer les comportements barbares des stades belges.

C’est pour cela que l’Union belge doit aller au bout de son courage. Nos pontes de la Maison de Verre font enfin savoir qu’ils vont envoyer des délégués chargés d’établir un rapport en cas d’incidents pour le transmettre à leur commission disciplinaire. Elle a aussi manifesté l’intention de collaborer plus étroitement avec les autorités pour appliquer une tolérance zéro. Mais la première mesure devrait suffire.

A moins de n’avoir rien compris à la situation, les forces de l’ordre sont là uniquement pour intervenir si la  » famille du football  » ne trouve pas de solution à ses problèmes. C’est-à-dire si, par exemple, stewards et fans-coaches n’avaient plus la situation en main et qu’on en arrivait à du hooliganisme pur et dur. Nous persistons à penser qu’en cas de débordements insultants, xénophobes, racistes, etc., c’est le monde du foot et seulement lui qui doit intervenir. Surtout qu’il a les armes pour le faire. Dans les annexes du règlement fédéral, tout est bien clair. Jetons un coup d’£il sur celles qui reprennent le code disciplinaire de la FIFA applicable à la Belgique et qui stipule (article 58) :  » Si des joueurs, des officiels de l’URBSFA ou de clubs, ou des spectateurs font preuve de quelque façon que ce soit d’un comportement raciste ou inhumain (à savoir celui qui, publiquement, rabaisse, discrimine ou dénigre une personne d’une façon qui porte atteinte à la dignité humaine en raison de sa race, couleur, langue, religion ou origine ethnique), l’équipe à laquelle ces personnes sont rattachées, tant que possible, se voit retirer d’emblée trois points dès la première infraction. La deuxième infraction entraîne un retrait de six points et la troisième infraction a pour conséquence la relégation. « 

C’est clair et net. Pas besoin des forces de l’ordre pour appliquer ça… Genk et l’Antwerp devraient déjà avoir trois points en moins. On parie que si l’Union belge allait au bout de ses idées, les supporters feraient vite la… police entre eux et on aurait un foot nettement plus festif ?

PAR JOHN BAETE

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