L’un et l’autre

L’actuel directeur général de Liège verra défiler une belle partie de sa vie durant la finale de samedi.

Onze années comme coach à Charleroi. Puis, cinq autres à Liège. Avant d’enfiler la casquette de directeur général du club principautaire en 2007. Pas de doute, la finale de la Coupe, qui opposera les Spirous à Liège samedi à Louvain, sera celle de GiovanniBozzi (46 ans) :  » Alost aurait sans doute constitué un rival plus accessible. Charleroi nous a battus quatre fois en championnat. C’est la seule équipe qui nous domine athlétiquement et physiquement. A Charleroi, si les joueurs consentent à oublier leur ego pour se mettre au service du collectif, cette équipe est injouable pour les autres clubs belges. Mais sur un match, sait-on jamais…  »

Les années carolos

Bozzi est arrivé à Charleroi en 1991, après avoir arrêté sa carrière de joueur à 24 ans et coaché Pepinster pendant trois saisons :  » On jouait à La Garenne et on s’entraînait au centre ADEPS de Loverval. En partant, je devais emmener les ballons dans le coffre de ma voiture. C’était l’époque de l’hégémonie malinoise : RikSamaey, EricStruelens, BillVarner, JacquesStas, DannyHerman, DirkSnyders, etc. Point positif pour Charleroi : la naturalisation de JohnWeatherspoon, qui nous a permis de bénéficier d’un troisième Américain. Les joueurs belges étaient assez jeunes : DavidDesy, EricCleymans, DanielGoethals, etc. On a progressé pas à pas. Après quatre ans, on est parvenu à éliminer le grand Malines en demi-finale des playoffs. Malheureusement, on n’avait pas l’avantage du terrain en finale et on a perdu le titre contre Ostende : 3-2.  »

1995 a marqué la fin du grand Malines et le transfert de Struelens à Charleroi. Il n’y restera qu’un an, mais offrira les premiers lauriers aux Spirous avant de partir à Paris, puis au Real Madrid.  » Un an plus tard, Stas est arrivé : un autre joueur qui a marqué l’histoire des Spirous. Il est d’ailleurs toujours là, dans un rôle plus obscur de deuxième assistant-coach. A la fin des années 90, on a quitté La Garenne pour élire domicile à la Coupole, 100 mètres plus bas. C’était le terrain de l’académie de tennis NickBollettieri qui était recouvert d’une bâche et qui, après transformations, a donné naissance à l’actuel Spiroudôme. Je suis parti l’année de son inauguration, après deux saisons difficiles. On n’avait sans doute pas assez pris conscience du vieillissement de l’équipe. Les blessures se sont multipliées. L’accident de voiture de Desy a aussi marqué un tournant : il n’est plus jamais revenu à son meilleur niveau. Je pense qu’il était temps, pour moi aussi, de céder le flambeau. SavoVucevic est effectivement arrivé avec de nouvelles idées. Ce qui me fait le plus plaisir, c’est que le club a continué à évoluer. Cela signifie que j’avais jeté certaines bases.  »

Les années liégeoises

En 2002, Bozzi quitte Charleroi pour rejoindre Liège.  » Pas directement. Je voulais d’abord aller voir comment on travaillait dans des clubs étrangers. Puis, en décembre, JulienMarnegrave a été destitué et le président JeanJoly m’a appelé pour prendre sa succession. Le club m’intéressait : c’est ma ville natale, j’allais voir le Standard lorsqu’il a remporté le titre en 1977 et j’estimais qu’il y avait moyen de construire quelque chose d’intéressant là-bas.  »

Liège, c’est l’ancien Fléron, promu en D1 en 2000 et qui a relevé le défi de redonner vie au Sart-Tilman.  » Pour mon premier match, après deux entraînements, on est allé gagner chez le grand Pepinster de NiksaBavcevic, qui allait devenir finaliste des playoffs « , se souvient Bozzi.

En 2004, Liège remporte sa première – et jusqu’ici unique – Coupe.  » BrianGreen était arrivé en janvier et allait apporter énormément. Le Letton KristapsJanicenoks a explosé. Et on avait des joueurs de grande maturité comme MichaelHuger et RogerHuggins. Cette année-là, le FinalFour s’est disputé à Roulers. En demi-finale, le vendredi, on avait battu Charleroi après prolongation. Mon père est décédé le samedi. Le dimanche, jour de la finale, j’ai senti chez les joueurs cette volonté de m’offrir un cadeau sous la forme d’une victoire. Et on a battu Ostende.  »

La même année, Charleroi et Liège disputent la finale des playoffs :  » C’était 2-2 après quatre matches. Lors de la cinquième manche, on était bien dans le coup jusqu’à cette fameuse panne d’électricité qui a obligé les arbitres à interrompre la rencontre pendant une demi-heure. Je crois toujours qu’elle n’a pas été provoquée volontairement. « 

En 2007, Liège dispute une deuxième finale de Coupe, qu’il perd contre Anvers.  » Le président Joly m’a informé qu’il quittait ses fonctions et me demandait de devenir directeur général. La fiscalité, la comptabilité ou le marketing, m’étaient un peu étrangers, mais j’ai trouvé mes marques. Je coache désormais le secrétaire, le comptable, le responsable de la billetterie, etc. De là à dire que l’odeur des vestiaires et les sensations qu’on peut éprouver sur le petit banc ne me manquent pas, c’est une autre question. « 

par daniel devos – photo: reporters

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