L’UCI piétine

Greipel, un inconnu est en tête du Pro Tour.

L’UCI a imaginé le maillot blanc de leader pour lutter contre la spécialisation du cyclisme, attirer des Lance Armstrong dans les classiques pentues. Le vainqueur devait être un champion du monde moral, il était le plus régulier de la saison. Son dernier détenteur, Cadel Evans, a certes rempli cette condition mais son successeur aura- t-il son aura ?

Le Pro Tour nouvelle version, sans le Giro, le Tour et la Vuelta mais avec le Tour Down Under et celui de Pologne, n’a pas d’allure. On a retiré tant d’épreuves du calendrier qu’on peut se demander ce qu’il vaut encore. Vainqueur en Australie, André Greipel est donc le premier leader du Pro Tour ; cet Allemand de 25 ans est un anonyme du peloton. Son palmarès ? Deux étapes du Tour de Saxe, une du Tour de Rhénanie-Palatinat. Nul ne voit en lui un champion moral, même s’il a été brillant en Australie.

Il conservera le maillot au moins jusqu’au Tour des Flandres car il a une solide avance. D’ici là, Paris-Nice, Tirreno-Adriatico et Milan-Sanremo auront eu lieu mais ces courses ne rapportent plus de points, quel que soit leur lustre. Si Team High Road, l’ex T-Mobile, l’y aligne, Greipel ne pourra porter son maillot blanc.

L’UCI a échappé de justesse à un blâme en Australie. Allan Davis a terminé deuxième. Il faisait partie d’une formation composée à l’occasion de ce Tour Down Under mais les coureurs qui n’appartiennent pas à une formation du Pro Tour ne peuvent recevoir de points. Si Davis avait gagné, le maillot aurait échu au coureur du Pro Tour le mieux classé. Le vainqueur moral eût été un cycliste qui considérait ce tour comme une préparation à la suite des événements et n’aurait sans doute gagné aucune étape.

Le Pro Tour était censé rassembler les meilleures écuries dans une grande compétition dotée de primes de départ. Les meilleures courses n’y figurent plus et donc, les grandes équipes s’en dé- sintéressent. La nouvelle équipe américaine Team Slipstream a l’air plus forte que certaines équipes du Pro Tour et affirme même qu’elle va prendre le départ du Giro et du Tour. L’équipe formée autour de Jonathan Vaughters ne s’intéresse pas beaucoup au Pro Tour, en revanche.

L’UCI tente d’inverser cette tendance en mondialisant le cyclisme. Elle souhaiterait la naissance de tours aux Etats-Unis, en Russie et en Chine. La viabilité d’un tel agenda pour le peloton ne semble pas la tracasser. A propos, cette année, le Pro Tour devrait s’achever par la Finale, une course d’un jour qui n’est pas encore déterminée, annonce mystérieusement l’UCI.

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