L’UCI PERD LA FACE

D ick Pound, le président de la WDA, qui mène une lutte personnelle contre le cyclisme depuis quelques années, doit avoir vécu son heure de gloire. Aux Jeux Olympiques de Turin, il a annoncé à son ennemi intime, Hein Verbruggen, toujours vice-président de l’UCI, qu’il possédait quinze formulaires de contrôle antidopage signés par Lance Armstrong au Tour 1999. Les documents provenaient de l’UCI. Après une rapide enquête interne, l’UCI a bien été obligée d’admettre que les documents employés par Damien Ressiot, le journaliste, de L’Equipe, pour accuser Armstrong de recours à l’EPO durant l’épreuve en question, viennent bien de ses bureaux d’Aigle.

Ressiot avait demandé à l’UCI la permission de consulter ces documents en juillet 2005, en affirmant vouloir défendre la thèse d’Armstrong selon laquelle il n’avait reçu aucune médication depuis son retour dans le peloton, y compris des médicaments en rapport avec son cancer. Armstrong aurait aussi autorisé Ressiot à consulter ces formulaires.

Le journaliste s’est donc rendu au siège de l’UCI en été, y a consulté les documents et expliqué à un membre du staff qu’il souhaitait en photocopier un comme  » preuve  » à l’intention de ses lecteurs. Du moins, c’est ce que le membre du personnel a toujours prétendu. Il apparaît que Ressiot a copié pas moins de quinze documents. Grâce à leurs numéros, il a pu relier six d’entre eux à un rapport confidentiel du laboratoire parisien en charge des contrôles sur des cas positifs à l’EPO au Tour 1999.

Il s’avère que la personne impliquée est le Dr. Mario Zorzoli, coordinateur de la commission antidopage de l’UCI. Il a lui-même demandé à être relevé provisoirement de ses fonctions.  » Le Dr. Zorzoli reste suspendu jusqu’à la fin de cette histoire « , a annoncé l’UCI à l’Agence France Presse.  » L’importance de son rôle dans l’affaire est ennuyeuse. Coureurs et équipes l’apprécient, les cercles médicaux le respectent. Il est regrettable qu’il ait sous-estimé les risques inhérents à son poste « .

L’UCI s’interroge sur les méthodes de Damien Ressiot, qui a menti sur la nature exacte de son article, passant allègrement outre le fait qu’une fédération sportive internationale n’a pas à communiquer des documents médicaux à un journaliste, même pas si celui-ci prétend vouloir assurer ainsi la défense de Lance Armstrong.

Loes Geuens

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