L’U.B. n’a pas facilité la tâche des Diables

W esley Sonck et ses camarades ont signé un exploit au bon moment face à la Croatie. Au-delà du 2-1, ce fut une bouffée d’air pur. Ils ont, quelque part, éteint les incendies allumés par les pyromanes du tennis et du cyclisme. Lei Clijsters s’est brûlé les doigts en doutant, sans preuve, de la beauté des exploits de Justine Henin. Filip De Wulf s’avança sur le même chemin mais signa une lettre d’excuse. Lei aura réussi l’exploit de mettre sa fille, la magnifique Kim, dans une situation difficile par rapport à Justine qui géra cette affaire avec calme. Quel gâchis ! Le cyclisme est atteint encore plus gravement. Des coureurs se sont ravitaillés en produits interdits chez un vétérinaire. L’enquête réduira-t-elle le prestige de Johan Museeuw à néant ? Personne ne choisit de se doper à la place des coureurs et, plus que les courses éprouvantes, c’est l’appât du gain qui les écarte de la légalité.

Le football aura quelque peu éteint le feu de ces déceptions. Bien à sa place, AiméAnthuenis a régénéré le noyau de l’équipe nationale. Pour ce groupe, il serait important de prendre part à la phase finale de l’EURO 2004. La messe sera dite le 11 octobre, après Belgique-Estonie et Croatie-Bulgarie. Pour que le miracle se produise, les Diables doivent prendre au moins un point de plus que les Croates lors de cette dernière récolte. Avec le recul, on ne peut que regretter la malheureuse élaboration du calendrier de la campagne de qualification. Tout se joua avant l’expédition au Japon. Pour le calendrier des éliminatoires de la Coupe du Monde, les Croates étaient venus à Bruxelles. Ils exigèrent cette fois que les Diables Rouges et les autres équipes du Groupe 8 de l’EURO 2004 se mettent d’accord à Zagreb.

La maison de verre y délégua son secrétaire général, Jean-Paul Houben, le président de la Commission technique, Karl Vertongen et le coach fédéral de l’époque, RobertWaseige. Selon Karel Vertongen, l’entraîneur fédéral souhaitait entamer les qualifications face à un grand et terminer par deux matches à domicile dont un forcément important. Les discussions furent éprouvantes (quatre heures) et la Bulgarie débloqua la situation en faisant un geste (commencer à Bruxelles et terminer à Zagreb). La fédération se frotta les mains car elle voulait une affiche lucrative après la Coupe du Monde. L’Estonie, plus abordable que la Bulgarie, aurait attiré autant de monde dans la foulée de l’événement asiatique. De plus, la fédé aurait dû se souvenir de débuts difficiles sur la route de la Coupe du Monde 2002, avec un nul blanc face à la Croatie. La suite ne fut qu’un long contre-la-montre avec les matches de barrage face à la Tchéquie au bout du compte. Il n’était pas opportun non plus d’avoir un Croatie-Bulgarie à Zagreb en fin d’épreuve car ces deux pays allaient forcément lutter pour la première ou la deuxième place.

A l’époque, l’U.B. n’avait pas prévu la non-prolongation du contrat de Waseige et le renouvellement des troupes. Deux erreurs. Il fallait discuter plus tôt del’avenir du fédéral et tenir compte d’une possible relève dela garde. Gouverner, c’est prévoir. A ce niveau-là, tout se joue sur des détails et l’U.B. n’a pas facilité la tâche des Diables Rouges. Le calendrier convenait à Waseige, qui connaissaitle groupe, pas à Anthuenis qui n’eut guère de temps devant lui pour remplacer Marc Wilmots, GertVerheyen, Johan Walem et consorts. Il le paya cash face à la Bulgarie (0-2) et traîna ce résultat comme un boulet même si son équipe ne cessa de progresser, sauf lors de son voyage à Zagreb (4-0).

Anthuenis ne cherche pas d’excuses mais il aurait préféré entamer les hostilités à Bruxelles face à Andorre, par exemple. Tout cela n’aurait évidemment pas été de mise si Pierluigi Collina n’avait pasrefusé un penalty gros comme les Balkans sur Mbo Mpenza en fin de match à Sofia. N’empêche, ce calendrier est boiteux. Il ne reste plus à espérer que la Bulgarie monte victorieusement au filet, le 11 octobre, à Zagreb et que les Diables Rouges imitent Henin et Clijsters (pas Lei) à Sclessin face à l’Estonie.

par Pierre Bilic

Sonck et ses camarades ont éteint les incendies allumés par les pyromanes du tennis et du cyclisme

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