L’OMBRE DU CALCIOPOLI PLANE ENCORE

La Juventus a fait couler beaucoup d’encre en allant en appel de la décision de l’UEFA, afin de tenter de faire exclure l’Inter de la Ligue des Champions. Le club turinois estime que l’Inter contrevient à l’article 2.05 du règlement de la LC du fait de son implication dans des matches truqués durant les années qui ont précédé le fameux Calciopoli de 2006.

Cette accusation n’est pas surprenante. La Juventus le clame depuis longtemps : des enregistrements prouvent que le président intériste de l’époque, feu Giacinto Facchetti, a aussi été impliqué dans des tentatives de truquer des matches. L’Inter a toujours nié ces allégations, estimant que les contacts entre l’ex-dirigeant et le désignateur des arbitres, Paolo Bergamo, étaient hors de tout soupçon.

Des enregistrements nouveaux ont surgi dans le contexte du Calciopoli 2, l’enquête judiciaire qui court toujours auprès du tribunal de Naples, au cours de laquelle les procureurs italiens requièrent 5 ans et 8 mois de prison à l’encontre de Luciano Moggi, l’ancien directeur de la Juventus, déjà banni de football à vie.

Le problème pour l’Inter, c’est que lorsqu’il fut appelé à trancher par rapport aux nouvelles preuves recueillies via ces enregistrements téléphoniques, le procureur général de la fédération italienne Stefano Palazzi a conclu que le club milanais avait en effet été coupable d’un acte illicite en 2006 après avoir tenté de  » tirer un avantage pour lui-même en tentant de conditionner le fonctionnement correct des arbitres « . Palazzi a néanmoins jugé qu’aucune sanction ne pouvait frapper l’Inter vu qu’il y a prescription des faits.

Dans une interview en septembre à la Gazzetta dello Sport, le procureur de la République Giuseppe Narducci, spécialisé dans la lutte contre la Camorra, la mafia napolitaine, a semblé vouloir blanchir le nom de l’Inter en affirmant :  » Les gens parlent des coups de fil de Facchetti comme s’il y avait une analogie directe à ce que l’on a vu lors du procès de Moggi et de ses associés. Les gens ont essayé d’insinuer que tout le monde faisait pareil et que donc personne n’était coupable. Cela n’est pas la vérité.  »

Avant que Narducci ne s’exprime, la Juventus avait déjà porté l’affaire devant l’UEFA, affirmant que leur vraie cible n’était pas l’Inter mais bien la Fédération italienne (FIGC) qui, lors du mémorable été 2006, priva la Juventus du scudetto et la relégua en Serie B comme punition de son implication dans le scandale. La Juventus veut récupérer ce titre qu’on lui a retiré. Pour souligner encore plus cette volonté, le club a insisté sur les 29 titres de champion glanés lors de l’inauguration du nouveau stade. Alors que les statistiques officielles font état de 27 titres, puisque les scudetti de 2005 et 2006 ont été retirés au club turinois suite à l’enquête de la fédération sur les matches arrangés. Bref, on n’a pas fini d’en entendre parler…

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