L’oil du T2

L’adjoint de Philippe Vande Walle passe tous les Zèbres au scanner après le départ raté.

« Je vous demande d’applaudir les futurs champions  » : Abbas Bayat avait confirmé ses ambitions lors de la journée portes ouvertes de Charleroi et il a entre-temps promis de sauter, en fin de saison, sur le paletot des journalistes qui ont eu le culot de ne pas pronostiquer une place sur le podium pour les Zèbres.

Le premier test officiel a eu lieu samedi : Charleroi-Roulers. Verdict : 1-1. Dirk Geeraerd, l’entraîneur flandrien, est reparti avec un point inespéré :  » Incroyable après une préparation aussi catastrophique. Il y a eu plein de mouvements dans le noyau et c’était la première fois que je pouvais aligner mon équipe type. Je n’ai pu mettre que 16 joueurs sur la feuille, tellement nous avons des problèmes. Au bout du compte, nous arrachons un nul mérité : c’est le point du grand coeur et de l’organisation « . Euphorie contenue dans le camp de Roulers, donc, mais soupe à la grimace chez les Zèbres car c’est le genre de match qu’il faut absolument remporter quand on vise très haut.

Le noyau carolo a-t-il les moyens des ambitions du président ? Thierry Siquet, l’adjoint de Philippe Vande Walle, reste prudent mais pense quand même qu’un bon truc est possible.  » Ce club a fini cinquième en 2004-2005 et 2006-2007 – à égalité de points avec le quatrième. Entre-temps, il y a eu une onzième place en 2005-2006, mais si nous avions battu le Cercle, chez nous, lors de la dernière journée, c’était en septième position que le Sporting bouclait cette saison-là. Ce serait ridicule de dire maintenant que nous visons simplement le haut de la colonne de droite. Je suis déjà presque certain que nous ne perdrons jamais trois matches d’affilée. Il y aura des couacs, mais s’il y a des périodes où nous enchaînons des défaites, ce sera fort décevant car cela voudrait dire que les joueurs n’auraient pas progressé dans la tête. C’est un certain manque de régularité qui nous a empêchés d’aller encore plus haut depuis trois ans. Quand on gagne trois matches de suite, il ne faut pas se dire que c’est bien mais on doit penser à signer la passe de quatre. Seulement 20 % des joueurs du noyau ont cette mentalité, les 80 % restants doivent faire un gros effort mental. C’est un de nos problèmes. Quand tout le monde aura capté cette nécessité, un palier aura été franchi. La moyenne d’âge du noyau est un autre handicap : c’est la plus basse de D1, avec à peine plus de 22 ans. Et plus de 10 joueurs n’ont jamais évolué en D1 belge. Tout cela me fait dire que notre noyau est relativement étroit et que nous pourrions souffrir en cas d’accumulation de blessures, de suspensions et de méformes « .

Après de très bonnes choses (nul sur le terrain du Steaua Bucarest, victoire à domicile contre Manchester City) et de moins bonnes (raclée à Lille) en préparation, le match contre Roulers a permis de tirer des premiers enseignements sérieux, dans un contexte à enjeu. Après 20 secondes, c’était déjà 1-0, par Tim Smolders. Un départ de rêve, prolongé par une bonne première mi-temps. Puis, plus rien ou presque. Roulers a fini par équilibrer les échanges et on sentait venir son égalisation, par Izzet Akgül. Les Flandriens sont même passés à deux doigts du 1-2 dans les dernières secondes. Mais ils n’auraient quand même pas mérité les trois points à partir du moment où Charleroi a dominé sur l’ensemble du match (10 corners et pas un seul pour Roulers).

Analyse de ce match d’ouverture et scanning du noyau carolo par Thierry Siquet.

Le gardien

Pour son retour, Bertrand Laquait a été peu sollicité. Il s’est troué sur l’une ou l’autre passe en retrait et ne pouvait pas faire grand-chose sur le but égalisateur. En intervenant joliment devant Paul Kpaka à la dernière minute, il a rappelé qu’il restait un maître dans les duels d’homme à homme.

Siquet juge Bertrand Laquait :  » Il est mieux dans sa tête qu’il y a un an. A ce moment-là, il avait envie de partir : il était moins à l’aise dans le groupe, plus renfermé, plus bougon. Aujourd’hui, plus rien de tout cela. Il se concentre de nouveau à 100 % sur Charleroi. Il voulait voir autre chose ; il a vu. Son année en Espagne l’a encore fait progresser, il est encore plus pro et cherche à en faire profiter les autres. Il a vite retrouvé son influence sur le noyau. Il donne souvent son avis et c’est toujours une opinion plus que correcte. Avec Fabien Camus, c’est le joueur qui a le plus de chances de quitter le club avant fin août. Tout reste possible mais je n’ai pas l’impression que ce soit encore une obsession pour lui « .

Les défenseurs

Philippe Vande Walle a aligné le quatuor défensif attendu, celui qui ne devrait pas bouger si tout le monde reste disponible. De droite à gauche : Defays -Ciman -Kéré -Diallo. En cas d’indisponibilité de n’importe lequel de ces joueurs, Oulmers peut toujours redescendre au back gauche, comme il l’a très bien fait au deuxième tour la saison dernière, et il suffit alors de redistribuer les rôles.  » Tous nos défenseurs savent plus ou moins jouer partout dans la ligne arrière, c’est un avantage « , signale Siquet. Contre Roulers, Defays a souffert et son apport offensif n’a pas été frappant alors que c’est pourtant une bonne habitude chez lui. L’axe Ciman-Kéré n’a pas eu énormément de travail et l’a bien fait. Diallo n’est pas souvent sorti, mais chaque fois qu’il l’a fait, ce fut dangereux pour Roulers.

Siquet juge Frank Defays :  » C’est la garantie de 32 ou 33 bons matches par saison. Il va toujours au bout de lui-même. C’est le leader silencieux. Il ne gueule jamais, il ne rentre pas dedans, il montre l’exemple par sa façon de jouer et de se comporter en dehors du terrain. Il estime que les autres doivent raisonner comme ceci : -Si le capitaine fait autant pour son sport à 33 ans, je dois être capable de le faire avec 10 ans de moins. Il tente de donner des responsabilités à tout le monde, mais il y a des joueurs qui ne captent pas ses messages « .

Siquet juge Mahamoudou Kéré :  » Un monstre de régularité depuis trois ans. Sur 30 matches, il en joue 25 très bons, 2 moyens et peut-être 3 moins bons. Il est plus constant que quand il jouait dans le milieu du jeu. Défenseur central, c’est une place taillée pour lui car il aime jouer simple : intercepter puis trouver une solution facile. Du point de vue de l’engagement, on n’a jamais rien eu à lui reprocher. Il lui arrive encore de péter un câble. Il est victime de son agressivité africaine. Il aborde les duels à fond et ça lui joue des tours. Le problème, c’est que ses fautes sont souvent spectaculaires. Kéré est un roc, et quand on se cogne dessus, on peut voler trois mètres plus loin « .

Siquet juge Laurent Ciman :  » Quand il est rentré de l’EURO Espoirs, il m’a lancé : -Je sais ce que tu vas me dire, tu peux t’abstenir. Il savait que j’allais lui reprocher d’y avoir commis les mêmes erreurs flagrantes qu’avec le Sporting. C’est malheureux car il a assez de qualités pour devenir un des deux ou trois meilleurs défenseurs centraux du championnat. Il a des atouts physiques bien au-dessus de la moyenne. A côté de cela, il n’affiche pas assez de concentration, il est trop immature et trop je-m’en-foutiste : ça ne m’étonne pas qu’il soit pote avec Anthony Vanden Borre ! On peut être relax, mais quand on joue à cette place-là, il faut une concentration maximale de la première à la dernière seconde. Ciman commet beaucoup trop d’approximations. Il faut que 90 % des passes arrivent, pas 60 %. Et il faut gagner 95 % des duels, pas 80 %. Il joue encore trop souvent comme dans une cour d’école. Il est titulaire depuis un an et demi, il est temps qu’il comprenne. Et il ne doit pas croire qu’il a le droit de s’endormir sur ses lauriers sous prétexte qu’il a prolongé jusqu’en 2012 « .

Siquet juge Ibrahima Diallo :  » Ce n’est peut-être pas un pur back gauche à la base, il peut aussi jouer au milieu ou arpenter tout le flanc. Mais il a démontré l’an dernier qu’il avait assez de talent pour jouer à cette position, avant de se déchirer les ligaments croisés. Sa lecture du jeu est excellente. Il revient bien dans le coup mais il a encore pas mal de hauts et de bas, c’est normal. Il faudra encore attendre quelques semaines avant de revoir le Diallo de ses débuts au Sporting « .

Les médians

Dans le milieu du jeu aussi, c’était le quatuor attendu : Smolders – Leiva (défensif) – Oulmers – Camus. Les deux Français peuvent jouer dans l’axe ou à gauche, et face à Roulers, c’est Oulmers qui a hérité du rôle d’électron plus que libre. Il a survolé les débats, surtout pendant la première mi-temps. Mais il a été à la base du but roularien en ratant une passe facile qui est arrivée dans les pieds d’un adversaire. Il n’est toutefois pas le seul coupable car cette action a eu lieu à 60 mètres du but et il restait assez de distance pour démolir la contre-attaque. Camus a alterné le bon (des caviars à 40 ou 50 mètres) et le moins bon (des tirs dans les nuages). Il ne serait pas étonnant que toutes les rumeurs de transfert lui fassent tourner la tête. Smolders a été excellent et ce n’est pas la première fois qu’on est surpris qu’un gabarit pareil (1m91) réussisse d’aussi belles astuces techniques. Leiva a été moins tranchant que l’an dernier dans son rôle de pare-chocs. Après une heure, Vande Walle a remplacé Smolders par Christ : étonnant car on s’attendait plutôt à ce qu’il sorte un Camus semblant cramé. Christ n’a pas eu l’occasion d’apporter un plus dans une équipe plutôt à la dérive.

Thierry Siquet estime que l’entrejeu carolo figure, techniquement, dans le Top 3 en Belgique. Mais il pointe des carences mentales :  » Il faudra que tout le monde reste humble, surtout dans les périodes faciles où ils seront au-dessus du lot. On leur dit régulièrement qu’ils sont bons mais ils doivent alors le montrer dans tous les matches, aussi bien contre Roulers et Westerlo que face à Anderlecht « .

Siquet juge Tim Smolders :  » C’est la tête froide de l’entrejeu. Il ne versera jamais dans l’euphorie mais ne tombera jamais six pieds sous terre non plus. Ce n’est pas un grand bavard, mais quand il a quelque chose à dire, il vous le dit en face. Il a généralement un ou deux moments délicats par match mais il se battra toujours à 200 %, à la façon d’un Defays ou d’un Kéré. Et s’il n’a pas le côté spectaculaire d’un Camus, d’un Oulmers ou d’un Christ, il possède quand même une sacrée technique. Une technique efficace, bourrée de rendement « .

Siquet juge Cristian Leiva :  » Vu qu’il est entouré de trois joueurs à vocation fort offensive, il est important qu’il se limite à son rôle défensif. Si on le laissait faire, il irait partout pour toucher le plus grand nombre possible de ballons. Mais s’il quitte sa zone, des trous se créent. Donc, nous lui imposons de ne pas couvrir trop de kilomètres. Avec son expérience, il sait exactement où se placer pour toucher un grand nombre de balles. Il sait les arracher, les garder, pivoter, les donner : son football ressemble fort à celui de Lucas Biglia. Il a aussi l’art de diriger, même s’il le fait de façon assez discrète « .

Siquet juge Majid Oulmers :  » Ce n’est pas parce qu’il revient dans l’entrejeu que ce compartiment va être 10 fois plus fort ! La saison passée, il jouait au back mais la ligne médiane est restée aussi performante sans lui. Evidemment, je ne néglige pas son apport. Il y a tout ce qu’il nous offre offensivement, mais aussi sa faculté unique de conserver un ballon, même en cas de pressing total de l’adversaire. Il garde 95 % des cuirs qu’on lui donne. Avoir un joueur pareil est une aubaine s’il faut calmer les choses quand on domine, ou en fin de match quand il s’agit de préserver un résultat. Même après 85 minutes, il a toujours toute sa lucidité et ne fera pas n’importe quoi avec la balle. Et physiquement, c’est un monstre d’endurance « .

Siquet juge Fabien Camus :  » On parle de lui sans arrêt à gauche et à droite, mais il est toujours à Charleroi ! Camus sait tout faire. Tout, tout, tout ! Il va vite, il est le deuxième joueur le plus endurant du noyau derrière Oulmers, il a une technique au-dessus de la moyenne. Son seul problème est dans la tête. Quand on est capable de faire autant de bonnes choses, on doit vouloir les faire tout le temps. Il a envie d’être toujours excellent mais il y a quelque chose qui ne suit pas dans la tête. A l’entraînement, il peut passer du noir au blanc en quelques secondes. Ce matin, il a fait un échauffement de m…, je lui aurais botté les fesses. Mais en deuxième partie de séance, il était intenable. Quand je lui demande pour quelles raisons il ne se défonce pas, j’entends de tout : trop chaud, trop froid, trop de vent,… On retrouve les mêmes variations dans ses matches. Il a réussi des prestations extraordinaires la saison dernière mais il y a aussi eu des rencontres dans lesquelles on n’a même pas vu qu’il était sur le terrain. S’il veut aller plus haut que dans le championnat roumain, il faudra qu’il se corrige « .

Siquet juge Grégory Christ :  » Il s’est métamorphosé cet été. Il a encore quelques coups de gueule mais ils sont plus rares. Et surtout, il montre maintenant qu’il est prêt à se défoncer presque en permanence. Alors que c’était son grand problème avant. Le même que Camus. Christ semble avoir compris beaucoup de choses, Camus pas encore. Il a aussi capté que ça ne servait à rien de faire le spectacle si ce n’est pas efficace. Il n’enchaîne plus 25 crochets, il se limite à quatre ou cinq puis donne son ballon. Si vous réussissez une dizaine de dribbles, on va vous féliciter. Si vous faites 10 dribbles mais que vous y ajoutez un but et un assist, ce sera encore beaucoup mieux « .

Les attaquants

Orlando était partant certain pour avoir montré en préparation qu’il avait retrouvé toute sa verve. Pour l’épauler, Vande Walle a choisi Jovial. Après 20 secondes, Jovial débordait et centrait pour Orlando, qui tirait sur le gardien. Smolders était là pour reprendre le ballon repoussé. Pendant toute la première mi-temps, Orlando a été intenable. Mais il s’est complètement éteint ensuite. Jovial a raté le 2-0 à la 45e minute : un but à ce moment-là aurait sans doute plié le match. Après une heure, on s’attendait à la sortie du Brésilien mais c’est le Français qui a dû laisser sa place à son compatriote N’Dri qui, comme Christ, n’a rien pu apporter dans une équipe qui ramait.

Comme la saison dernière, Charleroi a souffert de problèmes de concrétisation. Il manque toujours un vrai buteur à cette équipe. De l’autre côté, Izzet Akgül a eu une vraie occasion et l’a transformée. Le kop du Sporting n’a pas apprécié !

Siquet juge Orlando :  » Trois quarts des équipes de D1, dont Bruges et le Standard, auraient voulu le transférer car c’est le joueur que l’on préfère avoir avec soi plutôt que contre soi ! La défense qui joue contre Orlando sait qu’elle va en avoir plein les pieds pendant 90 minutes : il court à gauche, à droite, il percute. Il sort d’une saison triste, il a dû attendre la fin du championnat pour retrouver le chemin des filets. Il n’était peut-être pas à 100 % dans sa tête et dans son corps. Il a parfois été malchanceux, mais aussi maladroit : des ballons qu’aucun attaquant ne rate se retrouvaient sur la lune. S’il avait été plus chanceux et plus adroit, il aurait scoré une bonne dizaine de fois. Mais le vent a tourné cet été. Dans les matches amicaux, j’ai revu l’Orlando d’il y a un peu plus d’un an, le gars qui laisse tout le monde sur place, sur 50 ou 60 mètres, puis donne le bon ballon ou marque lui-même. Il ne se contente plus de débouler, il finit à nouveau le travail « .

Siquet juge Brice Jovial :  » Il est pour ainsi dire aussi explosif qu’Akpala et sait faire de bonnes choses devant le but. Mais il doit apprendre à être plus constant et efficace. Il lui arrive de réussir des trucs remarquables puis de perdre bêtement le ballon et de mettre 30 secondes pour réagir. On l’a aussi vu péter un câble à l’occasion, comme dans le match de fin de saison dernière à Genk où il nous a obligés à jouer à 10 pendant plus d’une heure. Ce sont des coups de sang qui peuvent coûter cher à l’équipe. Il sait qu’il a un problème de caractère et qu’il doit plus penser foot pour progresser et devenir une valeur sûre « .

Siquet juge Michaël N’Dri :  » Il possède une puissance phénoménale et court très, très vite. Il est capable de réussir des mouvements incroyables devant le but mais aussi de rater des ballons immanquables à 5 mètres. Sur ce plan-là, je le compare un peu à Akgül. Lui aussi surgit de partout et peut frapper dans tous les angles. N’Dri a tellement de puissance et d’énergie qu’il fait toujours tout à 100 % alors qu’il faut parfois plutôt réfléchir. Il va parfois trop vite pour ses coéquipiers, pour le ballon et pour ses propres jambes !  »

Les principaux réservistes

L’avis de Thierry Siquet sur les autres joueurs qu’on n’a pas vus sur le terrain contre Roulers.

Salaheddine Sbai (défenseur) :  » Je l’ai vraiment découvert récemment, contre Manchester City. Il a fait un match de fou. Les deux années qu’il vient de passer à Tubize l’ont fait progresser énormément « .

Sébastien Van Aerschot (défenseur) :  » La saison dernière, il représentait un gros point d’interrogation. Le Sporting a même envisagé de le prêter à Tubize. Il est resté et s’est révélé en fin de championnat, à Genk. Aujourd’hui, nous savons que nous pouvons compter sur lui « .

Thibaut Detal (médian) :  » L’énigme. Le professionnel exemplaire. Il fait tout pour être le meilleur. Même quand il est blessé, il montre l’exemple. Il est à l’heure aux rendez-vous, il arrive aux soins avec une demi-heure d’avance. On sait qu’on peut toujours compter sur lui : si vous êtes perdu sur la lune, vous pouvez appeler Detal, il ira vous chercher ! Si son adversaire prend 50 mètres d’avance, il continuera à le poursuivre. Mais il ne perce pas. On y a cru quand Sébastien Chabaud s’est blessé gravement, il y a un an et demi, mais Sergiy Serebrennikov est arrivé et a prouvé qu’il était meilleur que Detal. En janvier dernier, quand Chabaud est parti, Detal aurait à nouveau pu en profiter mais c’est Cristian Leiva qui a pris la place. Il est peut-être trop nerveux pour jouer comme milieu défensif. On a parfois l’impression que pour lui, il y a du 220 volts sur le ballon et qu’il a peur de le conserver. Alors, il fait des erreurs. Pour être bon à ce poste, il faut être calme. Il est grand temps que Detal le comprenne. Il est dans le noyau depuis 5 ans mais toujours pas titulaire : ça presse « .

Rémi Sergio (médian) :  » Il a les capacités pour faire très vite un bon titulaire dans l’entrejeu. Il a de grandes qualités techniques, il est rapide et inventif : à 19 ans, c’est prometteur. S’il y a un départ, un blessé, un suspendu ou un joueur en méforme dans la ligne médiane, Sergio est prêt « .

Joseph Akpala (attaquant) :  » Physiquement, il est monstrueux. Un peu comme Kéré. Je ne sais pas avec quoi on les fait, ceux-là ! Ce n’est pas du bois mais du béton armé, 185 cm de muscles. Il a beaucoup de qualités footballistiques mais il est trop sensible à tout ce qui se passe autour de lui, sur le terrain et en dehors. Il doit devenir un homme. Dès qu’il sera un homme, il deviendra un bon joueur. Et dès qu’il aura gommé ses manquements, il sera un vrai buteur. En priorité, il doit améliorer sa vitesse. C’est paradoxal : c’est une bombe sur les 10 premiers mètres, mais après, il allonge sa foulée et ralentit. Des gars beaucoup moins rapides parviennent alors à le rattraper. On lui demande aussi de se faire mieux respecter dans les duels. Avec son physique, il devrait en remporter 8 ou 9 sur 10, mais il n’arrive pas à 5. Devant le but, il est bon sur les reprises en un temps, mais beaucoup moins quand il faut conclure en deux temps : contrôler puis frapper. Son jeu de tête est aussi perfectible : c’est bon en phase de conclusion mais insuffisant dans les actions de construction. Dernier problème : sa fragilité physique. Il se blesse aussi facilement qu’Emile Mpenza « .

Mahamadou Habibou (attaquant) :  » Il avait fait une préparation extraordinaire l’année passée, il affolait tout le monde, puis il s’est planté en championnat. Parce qu’il a connu un contrecoup physique ou parce qu’il s’est mis à planer ? Peut-être un peu des deux. Charleroi l’a prêté à Tubize pour le deuxième tour : il y a fait de bonnes choses mais il est aussi passé à côté de certains matches. Il exagère les gestes techniques : quand ça va bien, il en fait de plus en plus et ça finit par aller moins bien… Il connaît le problème de beaucoup de joueurs du Sporting : il a du mal à rester humble « .

par pierre danvoye – photos : reporters/mossiat

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire