L’invité de Sport/Foot Magazine

Alors que les Diables Rouges s’imposent sur la scène mondiale, Anderlecht, le Club Bruges et le RC Genk cherchent cette semaine à définir leurs limites internationales. Samedi, dans une remarquable ambiance, le Club a raté maintes occasions de but contre Louvain et la veille, Anderlecht a également connu des problèmes à la finition face au modeste Waasland-Beveren. Les deux clubs sont en proie au même problème : leur manque de sang-froid devant le but. Ce n’est pas une bonne répétition générale avant les joutes à Newcastle et au Zenit Saint-Pétersbourg.

Le RC Genk, qui affronte le Sporting Lisbonne, ne souffre pas de ce mal. Les Limbourgeois ont remarquablement pallié le départ de Kevin De Bruyne, leur cheval de parade. Ils ont réalisé d’excellents transferts et l’approche de Mario Been apporte enfin une plus-value. Le Rotterdamois a été un médian flamboyant, qui ne se laissait jamais imposer de corset et se distinguait également dans ses interviews, par des réponses brillantes et empreintes d’humour. A ses débuts d’entraîneur, il a été aux antipodes de sa personnalité initiale : dans ses entretiens, accordés au compte-gouttes, il s’est fréquemment plaint que les joueurs n’appliquaient pas ses consignes et il a parfois donné l’impression de ne savoir que faire.

Mario Been, qui a longtemps souffert de son départ de Feyenoord, vécu comme un vrai traumatisme, s’est ressaisi. Il lui a fallu du temps pour s’adapter au football belge et modeler ses joueurs. A la fin de la saison dernière, Been a heurté de front quelques joueurs, d’une manière fort peu belge, et il a rétabli l’esprit de groupe. Avec son football offensif, brillant par moments, le RC Genk semble être un des candidats au titre.

Pendant ce temps, un Ron Jans apparemment perdu n’est pas parvenu à redresser le cap du Standard. Dimanche, pour la première fois, il a fait une allusion à peine voilée au manque de qualités de son groupe. Anderlecht, lui, doit se faire aux manières d’un autre Néerlandais, John van den Brom. Celui-ci demande aux joueurs de participer à sa réflexion et de lui soumettre des suggestions. Quel contraste avec l’approche de l’entraîneur belge moyen ! Les joueurs néerlandais ont grandi dans une autre culture, ils ne sont pas précisément des robots bien obéissants mais leur franchise contraint les entraîneurs à rester sur leurs gardes. C’est ce qu’a notamment raconté Van den Brom à la rédaction de Sport/ Foot Magazine lors d’une interview de deux heures, la semaine passée. Décontracté, il a pris le temps de visiter les locaux du Brussels Media Center d’Evere, qui abrite les magazines de Roularta, avant de partager le repas avec la rédaction. Van den Brom ne demande pas mieux qu’une interview réalisée dans ces conditions se répète.

Bien vu car il entre dans les intentions de Sport/Foot Magazine d’en faire une tradition mensuelle : chaque mois, une personnalité du football sera invitée par la rédaction, dans un endroit inédit pour elle, loin de l’agitation des stades, juste en face de l’OTAN. C’est là une source d’inspiration pour la rédaction francophone et néerlandophone, qui prend le contre-pied de ce qui se passe ailleurs dans notre pays, afin de travailler de concert à la réalisation d’un projet.

Plusieurs rubriques du numéro que vous tenez en mains ont changé de forme. Dans les pages Cosmos consacrées au football international, nous ne nous limitons plus aux six grandes nations classiques mais nous nous ouvrons au monde entier. Il en va de même pour des articles concernant les autres disciplines sportives. Le Top Foot a également été relooké.

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PAR JACQUES SYS

Van den Brom, quel contraste avec l’approche de l’entraîneur belge moyen !

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