L’international polonais explique pourquoi son trophée est si spécial

M ichal Zewlakow :  » Si j’ai un maillot à épingler parmi tous ceux que j’ai échangés au cours de ma carrière, je citerai celui du Suédois Henrik Larsson, obtenu le 21 octobre 2003 à l’occasion du match de Ligue des Champions entre le RSCA et le Celtic Glasgow. Et ce, pour diverses raisons.

Primo : le match. C’était notre troisième rendez-vous dans cette épreuve et les deux premiers s’étaient soldés par un bilan mitigé : défaite 1 à 0 à Lyon et nul 1-1 chez nous face au Bayern Munich. Nous n’avions dès lors pas droit à l’erreur devant les champions d’Ecosse, que nous avons finalement battus non sans mal sur le score de 1 à 0. L’équipe avait eu d’autant plus de mérite, ce soir-là, qu’après une demi-heure de jeu à peine, Glen De Boeck avait été renvoyé aux vestiaires, nous obligeant à continuer la partie à 10. Le coach, Hugo Broos, avait alors choisi de ne rien changer. Du coup, nous étions passés d’une défense à quatre à une arrière-garde à trois, articulée autour de Vincent Kompany, Olivier Deschacht et moi-même. Trois hommes qui avaient pratiqué dès ce moment le marquage individuel sur Chris Sutton, John Hartson et Larsson. Personnellement, j’avais été chargé de museler le joueur nordique et, quoique je le dise moi-même, je m’en étais plutôt bien tiré.

Deuzio : le personnage. Henke était ni plus ni moins la référence chez les Ecossais. Au moment même, j’avais déjà conscience de me mesurer à un footballeur hors pair. Mais aujourd’hui, avec le recul, je réalise sans doute mieux encore la dimension de celui que j’ai été chargé de tenir. Le Suédois a quand même été sacré dans l’intervalle meilleur footballeur étranger de tous les temps en Ecosse. Avec 175 goals en 221 rencontres de Scottish League, il a aussi établi un record qui ne sera pas battu de sitôt. Récemment, j’ai vu des images de son dernier match en Espagne avec le Barça. L’ovation des sociosblaugranas valait bien celle de nos propres sympathisants envers Pär Zetterberg, c’est tout dire.

Tertio : le contexte. Après ce match contre le Celtic, le RSCA n’a plus engrangé qu’un seul succès à domicile en Ligue des Champions : contre Lyon, le 25 novembre 2003. Vu l’évolution de ce club, je me dis que c’est une performance que le Sporting ne réalisera peut-être plus de sitôt. Un point contre le Bayern Munich au Parc Astrid et six autres contre le Celtic et Lyon, ce sont des chiffres magiques en regard de ceux que nous avons obtenus ces deux dernières années dans la même compétition.

Hormis la vareuse d’Henrik Larsson, j’ai encore récolté quelques autres belles pièces en Ligue des Champions. Je mentionnerai les tenues de Luis Garcia, du FC Liverpool, de Damian Duff du FC Chelsea, d’ Alvaro Recoba de l’Inter, de Samuel Kuffour alors qu’il évoluait au Bayern Munich. Je possède aussi les maillots internationaux de quelques (ex)-coéquipiers, comme Yves Vanderhaeghe ou Ki-Hyeon Seol, mon adversaire à la Coupe du Monde 2002.

Mon tout premier maillot souvenir, je l’avais eu lors des Jeux Olympiques d’Atlanta, en 1996. C’était celui du Brésilien Bebeto mais je ne l’ai plus. La tradition veut, en Pologne, que tout international remette un jour une vareuse de sa collection à Stefan Szczeplek, un journaliste réputé de Rzeczpospolita. Je lui ai remis celui de l’attaquant brésilien. Il possède la plus prestigieuse collection de maillots en Pologne. Il l’a entamée lors de la Coupe du Monde 1974 grâce à l’aide de quelques noms célèbres de l’époque : Kazimierz Deyna, Gregorz Lato et Robert Gadocha. Depuis lors, pas mal d’autres les ont imité : Zbigniew Boniek, Wlodek Lubanski, Andrzech Szarmak… Et les frères Zewlakow ! C’est un honneur d’avoir contribué à cette collection « .

RECUEILLI PAR BRUNO GOVERS

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