L’influence des flops de l’Union belge sur l’Euro 2012

Le Sporting de Charleroi est décidément un club particulier. Autant il semble imbattable dans les négociations financières et les cours de justice, autant il souffre mille morts pour gagner ses matches sur le terrain.

En prêtant Geoffrey Muganji Bia et Adlène Guédioura à Wolverhampton, les Zèbres font apparemment une bonne affaire. Ils perçoivent de jolies mensualités pour leurs joueurs et les mettent en vitrine en Premier League, ce qui n’est jamais mauvais. Et après avoir fait mettre un genou en terre à la FIFA dans l’affaire MajidOulmers il y a quatre ans, voici que la famille Bayat et son armée d’avocats ont méchamment recadré l’Union belge dans l’affaire que vous connaissez. Celle des petits arrangements entre amis décidant de la remise du match de championnat Charleroi-Cercle pour permettre à la Coupe de Belgique d’être jouée dans les règles… et d’éviter un procès à l’Union belge par le Cercle Bruges.

Jeudi passé, la justice a donné raison à Charleroi qui devra bien bénéficier des faveurs non réglementaires qu’un petit comité de l’UB emmené par l’ineffable président François De Keersmaecker avait accordées aux Zèbres et que le comité exécutif élargi avait retirées quelques jours plus tard.

Du coup, la Ligue Pro tire la sonnette d’alarme et est en train d’établir un plan pour que la Fédération puisse mieux fonctionner. Elle veut exiger de l’Etat belge que le sport ait son propre tribunal mais Yvan De Witte, le président la Ligue pro, ne met pas en cause la personne du président fédéral. Faut-il le croire ? Toute la Belgique du foot semble bien consciente que le président fédéral n’est pas à sa place et qu’il aurait déjà dû démissionner depuis longtemps s’il était conséquent.

En interne, l’Union belge a commencé, doucettement, à réagir à cet état de fait inacceptable. Des rapprochements ont été suscités entre son président d’honneur Michel D’Hooghe et De Keersmaecker. D’Hooghe devait être très satisfait à cette occasion, car il n’a jamais caché qu’il ne tenait pas ce successeur à la Maison de Verre en haute estime. D’Hooghe au secours de la fédé ? Il a en tout cas quasi accepté un rôle de manager de crise et il nous étonnerait que les choses en restent là. Si le baron brugeois accepte de sortir du bois, c’est surtout parce qu’il est omniprésent dans les cénacles de l’UEFA et de la FIFA et que Michel Platini et Joseph Blatter sont réellement préoccupés par la situation belge.

Jeudi dernier, quand la décision de justice fut annoncée, l’Union belge a dit qu’elle réfléchissait à la possibilité ou non d’aller en appel. Le message est clair : l’UB veut gagner du temps parce qu’elle n’a pas la solution et doute tellement d’elle-même qu’elle est incapable de prendre une décision.

Dimanche, en marge du tirage de l’Euro 2012, l’entraîneur national fédéral Dick Advocaat a eu une parole forte en assénant qu’il partirait si De Keersmaecker était démis de son poste de président. Une déclaration qu’il a évidemment le droit de faire mais qu’il a immédiatement dû assumer face aux critiques. Les mauvaises langues affirment que si le Hollandais s’entend tellement bien avec De Keersmaecker, c’est parce qu’il lui passe tous ses caprices. Ou encore qu’il cherche la première excuse venue pour quitter les Diables Rouges… En décryptant un rien, il faut plutôt comprendre qu’Advocaat en a déjà marre de ce qui se passe au sein de notre fédération. Coach expérimenté, il sait pertinemment qu’il ne pourra jamais effectuer du bon travail sportif si l’Union belge continuait d’être perpétuellement secouée par des affaires.

Les Diables Rouges ont besoin d’une fédération forte, sereine et digne ; sans quoi ils s’érigeraient encore plus en sauveurs de la nation et devraient souffrir d’une pression surajoutée. Un peu comme ces joueurs des grands championnats européens qui sont confrontés lors de leurs rassemblements nationaux à des fédérations amateurs qui leur compliquent encore les choses… Or, avec le tirage que l’UEFA leur a réservé, nos Diables Rouges n’ont pas besoin de perdre de l’énergie inutilement mais plutôt de se sentir véritablement soutenus.

PAR JOHN BAETE

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