L’INDIVIDUELLE DANS UNE DÉFENSE DE ZONE!

Peut-on être amené à jouer sur l’homme lorsqu’on fonctionne dans une équipe qui pratique la défense de zone?

Si le match aller de la Ligue des Champions entre le Real Madrid et Manchester United nous a proposé un spectacle du plus haut niveau que le football peut générer, il a également été un merveilleux cas d’école au niveau du jeu en zone. La première mi-temps a vu les Anglais courir après un ballon quasiment insaisissable pour eux alors qu’ils étaient souvent repliés à dix. Le simple barrage collectif, dense et rapproché du porteur du ballon adverse, n’a pas suffi. La zone serait-elle un système trop permissif dans certaines circonstances? Nous ne le pensons pas! On oublie trop souvent que si jouer en zone, c’est décider de son action pour gérer l’espace entre le porteur du ballon et le but à défendre, c’est aussi tenir compte des adversaires et des coéquipiers. Autrement dit, les circonstances de jeu peuvent amener les joueurs à accorder plus d’importance à certains moments à l’un ou à plusieurs de ces quatre éléments. Tantôt l’accent doit être placé sur la fermeture collective de l’espace de jeu dangereux, tantôt la priorité peut être donnée au marquage serré d’un ou de plusieurs joueurs! C’est toujours une question de choix

Centres

Les défenses qui jouent en zone laissent souvent transparaître une certaine naïveté lorsqu’elles encaissent des buts suite à un centre. En effet, combien de fois ne voit-on pas les buteurs surgir à la tombée du ballon, sans absolument aucune impunité! Ils sont souvent anormalement seuls en zone de conclusion alors que par ailleurs les défenseurs sont suffisamment nombreux et bien alignés par rapport au ballon. Il peut donc s’avérer opportun d’accorder subitement et momentanément la priorité au resserrement du marquage une fois qu’on sent que le centre va avoir lieu.

Phases arrêtées

La même décision peut être prise par rapport aux coups de coin et aux coups francs. On peut comprendre qu’un minimum d’organisation homme contre homme soit prévu dans ces circonstances. Un avantage important de ce point de vue est la responsabilisation de chacun des défenseurs concernés.

Décrochages

Qu’aurait pu faire la bande à Paul Scholes face aux nombreux démarquages et surtout décrochages des Madrilènes? Nous pensons que suivre les attaquants qui décrochent et ne pas les laisser se retourner pouvait constituer un début de solution au problème. Laisser des joueurs comme Raul ou Ronaldo contrôler le cuir et se retourner est bien sûr mortel. Poursuivre le marquage lors des décrochages, voire l’intensifier, fait partie d’une de ces décisions d’accorder la priorité plutôt à l’aspect individuel. Mais attention, la décision inverse pourrait être tout aussi efficace dans d’autres circonstances: il n’y a pas de règle générale!

Le plus grand danger

Couvrir une zone de manière dense et y mettre la pression pour récupérer collectivement le ballon ou au contraire donner la priorité au marquage individuel restera toujours un choix incontournable. Il s’agit en fait d’accorder une priorité en fonction des circonstances de jeu comme l’endroit, le moment, les forces en présence, etc. La question essentielle que les joueurs doivent à tout moment se poser est: « Où se situe maintenant le plus grand danger pour notre équipe? ». D’où la nécessité de disposer de certains joueurs capables d’anticiper les actions. Ils ont alors la responsabilité de coacher, c’est-à-dire de communiquer leur décision par des mots simples, courts, brefs et compréhensibles par tous. C’est de la qualité de la lecture du jeu par les joueurs ainsi que du niveau de communication entre eux que va dépendre l’efficacité des choix.

Conclusion

On peut donc comprendre que des joueurs qui jouent en zone puissent être amenés à certains moments à plutôt serrer leur adversaire direct. Ce n’est pas un point de vue contradictoire avec cette philosophie de jeu. Mais il faut aussi faire attention que les défenseurs en zone de vérité aient toujours le plus longtemps possible le double contrôle visuel sur le ballon et sur l’adversaire le plus dangereux. Il faut toujours éviter le Split Vision ou la séparation dans le champ visuel de ces deux éléments.

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