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L’ICES donne des conseils pour lutter contre les abus sexuels

Le Centre international d’éthique dans le sport (ICES) propose aux fédérations et aux clubs cinq actions pour lutter contre les comportements déplacés.

La semaine passée, notre magazine a publié le témoignage de Jan Van Aken sur les abus sexuels dans le football belge. Van Aken prône la délivrance d’un certificat de bonnes vie et moeurs : ceux qui travaillent avec des mineurs dans un club devraient fournir ce certificat, selon lui. Vendredi, Philippe Muyters (N-VA) a répété sur sportmagazine.be qu’il ne voulait pas l’imposer. Le ministre flamand du Sport trouve cette mesure trop limitée. Il vise une approche plus large.

L’Internationaal Centrum Ethiek in de Sport (ICES ou Centre international d’éthique sans le sport) émet un avis identique. Il soutient les fédérations sportives dans leurs efforts éthiques.  » En pratique, nous encourageons la présentation d’un certificat de bonnes vie et moeurs « , commente Arne Aerts,  » mais nous voulons aussi offrir à tous les clubs et à toutes les fédérations qui ne veulent pas obliger leurs membres à fournir ce certificat une réponse plus large et plus pragmatique. L’ICES propose cinq actions pour lutter contre les comportements déplacés.  »

Déterminez le profil des accompagnateurs et collaborateurs. Aerts :  » Avant d’engager un entraîneur, il est intéressant de bien réfléchir au type de personne qu’on veut. Il ne faut pas se fixer sur ses seules qualités sportives. Parfois, les clubs craignent de perdre en compétitivité s’ils choisissent des personnes qui s’intéressent aussi au bien-être des joueurs, à la pédagogie et au développement mais différentes études prouvent que c’est tout le contraire. Un chercheur m’a dit qu’un sportif abusé était moins performant qu’un autre. C’est cru mais le message est exact : les prestations des sportifs sont étroitement liées à leur bien-être.  »

Procédez à un long entretien d’embauche. Aerts :  » Ces discussions se cantonnent trop souvent à l’aspect sportivo-technique. Demandez aussi aux entraîneurs comment ils comptent être ouverts au dialogue. Que pensent-ils des limites à poser ? On peut les confronter à des situations du système de Sensoa, le centre flamand d’expertise de santé sexuelle.  » Ce système dépeint des situations, assorties de drapeaux verts, jaunes, rouges ou noirs, sur base de quelques critères. La couleur indique la qualité de la réaction.

Mettez en place un système de compagnons de travail. Aerts :  » Beaucoup de clubs le font déjà pour guider leurs nouveaux collaborateurs mais on peut aussi l’utiliser comme contrôle social. On évite ainsi qu’un entraîneur ne soit isolé avec des sportifs.  »

Installez un code de conduite signé par tous les collaborateurs. Aerts :  » On montre ainsi clairement quelles sont les conventions et les sanctions éventuelles. Ça permet d’avoir un bâton au cas où la situation dégénérerait.  »

Vérifiez les références. Aerts :  » Rien ne vous empêche de prendre des renseignements sur un entraîneur auprès de son club précédent. Les gens qui sont sur la sellette changent souvent de club.  »

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