L’homme qui valait 2 milliards

Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).

Vous vous souvenez du franc belge ? Quand Baudouin priait pour nous, quand la choucroute de Fabiola virait au mauve, quand le pain coûtait 10 francs, le cinéma 20 (+ les 50 centimes pour l’ouvreuse et sa lampe de poche) quand on avait encore le sentiment qu’on payait pour la valeur des choses. A cette époque, quand un club déboursait 20 millions de FB, c’était fou. On est passé à l’euro et cette somme est devenue d’une banalité outrancière. Qu’est ce que t’as encore pour 20 millions d’euros ? Eh bien tu te payes un bon p’tit Darren Bent. L’homme qui valait deux milliards. Comme Steve Austin. En quatre transferts, Bent à généré 70 millions d’euros. Le dernier ? 28 millions. La crise de points d’Aston Villa en fait oublier la crise à ses patrons.

C’est ça le foot, ça rend fou. Evidemment Darren Bent, c’est pas vraiment une folie. Depuis 2005 et juste après son premier match pour Villa, c’était 83 buts en Premier League. Personne n’a fait mieux. Seuls deux avaient fait aussi bien. Wayne Rooney et Didier Drogba. Eh oui, Bent fait partie de la cour des grands. Wayne et Didier font moins dans la marchandise et plus dans la fidélité (je parle du club, hein Wayne !). En tout cas le p’tit Darren a fait fort. Premier match et premier but après 18 minutes. 1-0 au revoir et merci. City rentre à Manchester avec son Dzeko à 32 millions et son équipe qui pourrait ne plus en être une.

A City, on place la barre très haut mais à United, avec Sir Alex, on reste les pieds sur terre. C’est la vision style longue vue : je claque le pognon mais je sais exactement pourquoi. 37 millions pour Berbatov. Plus gros transfert de l’histoire de ManU. Pour un dandy magnifique, un surdoué élégant, raffiné. Peut-être un peu trop pour le style United ? Sir Alex n’en a rien à foutre car il sait… Certes, il ne faut laver l’équipement de Dimitar que tous les six mois. Quand il tackle, c’est qu’il a glissé. Et alors ? Et alors, notre Fergie avait une fois de plus raison. Comme à Blackpool. Berbatov se traîne pendant 45 minutes, même pas une ombre. Même pas le reflet de quelque chose. Mené 2-0, Sir Alex sort un attaquant. Tout le monde est certain ce sera Berbatov. C’est Rooney. Résultat : le Bulgare se paye un doublé et Javier Hernandez, le remplaçant de Rooney, un but. Résultat : Man U gagne 2-3.

Génial. Bravo Sir Alex, bravo Dimitar, et chapeau Hernandez. Le gamin mexicain épate. United a gagné trois fois en déplacement en championnat et les trois fois Chicharito a marqué. Ça s’appelle avoir un impact, ça s’appelle avoir le nez fin.

Mais le jackpot du siècle, c’est Cristiano Ronaldo. Deux transferts pour un beau chiffre d’affaire de 107 millions. L’homme qui valait 4 milliards. ManU l’achète 14 millions, le revend 93. Bien vu Tonton Alex. Non seulement, c’est bingo avec le cash mais c’est banco avec le grass. Sur les terrains, Ronaldo c’est 101 buts, huit titres dont trois de champion d’Angleterre. Tout cela en 5 saisons.

En ces temps de crise, le meilleur placement c’est la Ferguson Bank. Beaucoup plus fiable que la Bank of Russia. Abramovitch ne spécule pas, il accumule… les dépenses et les outrances. Le 31 janvier au matin, il annonce que Chelsea a perdu 82 millions la saison dernière. Le soir, que Chelsea en a dépensé 88 pour Fernando Torres et David Luiz. Le choc, c’est pas les 59 millions payés pour Torres mais bien la gifle ; que dis-je ?, le direct du droit sur le gros nez de l’UEFA.

Direct est le mot. Le message d’Abramovitch est clair. Je vous emmerde tous. A commencer par toi Platoche et ton Fair Play financier. C’est mon pognon, je le claque et tu la fermes. Et tout le monde va la fermer, car quand Abramovitch vide ses caisses, il en remplit d’autres. A propos de caisses, les tiroirs sont restés coincés en Espagne. Torres à Chelsea c’est deux fois plus que tous les transferts des clubs de Liga. Real et Barça compris. A Madrid on s’entretue. A Barcelone, la richesse est ailleurs?

JOURNALISTE BE/TV

PAR FRÉDÉRIC WASEIGE

 » L’esprit d’équipe, c’est des mecs qui sont une équipe et qui n’ont qu’un seul esprit. Alors ils partagent  » Coluche

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