© belgaimage

L’homme du président

Wim De Decker a le même âge qu’Hernán Losada (38 ans). Seul Vincent Kompany (34) est encore plus jeune dans notre championnat. Comment l’entraîneur waeslandien compte-t-il garder le navire gantois à flots durant cette saison de transition?

Fin mai, quand le président Ivan De Witte a annoncé que son T2, Wim De Decker, avait signé un contrat jusqu’en 2022, il paraissait vraiment ravi: « Wim et moi avons toujours eu un lien particulier. La direction d’un noyau requiert différentes qualités. Wim offre un certain sérieux, il connaît le métier et il est également capable de susciter l’enthousiasme et d’apporter des innovations. »

L’ancien médian défensif, professionnel de 1999 à 2016, est revenu au club dont il a porté le maillot durant la saison 2002-2003, avant de rallier le Germinal Beerschot.

SOUS LE CHARME

Ce que personne n’a encore raconté, c’est qu’il y a déjà eu une tentative de rapprochement avant cette officialisation. En 2018, De Decker, alors adjoint de Laszlo Bölöni au Bosuil, a discuté au restaurant étoilé Horseele de la Ghelamco Arena d’un poste de manager sportif. Les parties concernées n’avaient pas trouvé d’accord, mais Gand a continué à s’intéresser à l’éphémère Diable rouge (deux caps). Or, quand De Witte est sous le charme de quelqu’un, deux personnes seulement sont capables de le faire changer d’avis à La Gantoise: l’avocat Patrick Devers et le CEO Michel Louwagie.

Wim De Decker a promu Matisse Samoise, un jeune de 18 ans du noyau B.

Wim De Decker, qui a remplacé Peter Balette, très populaire parmi les joueurs, venait à peine de prendre le poste de T2 sous la direction de Jess Thorup quand le Danois a été limogé et remplacé par Bölöni, l’entraîneur avec lequel il venait de travailler pendant trois ans à l’Antwerp. Bölöni a vanté les qualités de son adjoint: « Un très bon partenaire. Nous avons vécu des moments exceptionnels ensemble. »

Malheureusement, le règne du Roumain s’est achevé après 25 jours et un trois sur neuf. Le motif? Des discussions incessantes et pas d’osmose avec le noyau. Roman Yaremchuk a résumé la situation en des termes lapidaires: « Nous jouons comme une équipe de division deux. » De Witte a été contraint d’opérer son mea culpa et a décidé de faire confiance à De Decker. « Une chance unique », a déclaré le président le 14 septembre. « Je suis très heureux que Wim ait accepté d’assumer cette responsabilité. »

DIALOGUE

De Decker, flanqué de Peter Balette, le directeur technique, a immédiatement parlé d’un « énorme défi », ajoutant: « Nous avons un plan. Nous devons avant tout ramener la sérénité au sein du groupe. La clarté doit devenir notre mantra. »

Le penseur en lui a dû apporter rapidement des solutions adéquates aux nombreux problèmes. Vadis Odjidja, Sven Kums, Elisha Owusu et Laurent Depoitre étaient déjà blessés et Giorgi Chakvetadze, qui devait succéder à Jonathan David en tant que numéro 10, les a rejoints à l’infirmerie, touché au genou. Les internationaux ukrainiens Roman Bezus, Igor Plastun et Roman Yaremchuk avaient besoin qu’on leur remonte le moral, et Michael Ngadeu doutait plus de lui qu’autre chose. Par-dessus le marché, tous les gardiens ( Sinan Bolat, Davy Roef et Colin Coosemans) avaient commis des erreurs. Le bilan sportif était donc très maigre. La Gantoise a rapidement dû faire une croix sur ses objectifs, les play-offs 1 en championnat (réservés aux quatre premiers seulement) et l’hiver en Europa League (les deux premiers de chaque poule continuent l’aventure). Cette année de transition doit donc permettre au club de tirer les bonnes conclusions en matière de qualité et d’équilibre du noyau.

De Decker a observé les joueurs, les a analysés, a entretenu le dialogue et leur a montré des images soigneusement triées par l’analyste vidéo Gertjan De Mets. Il n’a cessé d’insister sur l’importance de l’esprit collectif. Il travaille lui-même en équipe: il est assisté par le manager sportif Tim Matthys, le préparateur physique Gino Caen, le professeur Jan Bourgois (UGent), l’entraîneur des gardiens Francky Vandendriessche, Gertjan De Mets et le team manager Gunter Schepens.

L'homme du président

NE PAS SE TAIRE

De Decker ne s’en tient pas à une composition d’équipe précise. Il a déjà procédé en 3-5-2, en 4-3-3 et en 4-4-2. Il a placé son accent personnel contre Mouscron, avec un entrejeu composé des médians défensifs Kums et Owusu, assistés plus haut par Niklas Dorsch et Jordan Botaka. Contre le Beerschot, il y a posté Anderson Niangbo et Osman Bukari, qui peuvent réaliser des actions tout en accélérant la récupération du ballon en gênant l’adversaire. Il a été contraint d’aligner le médian défensif Sulayman Marreh au coeur de la dernière ligne, avec succès. De Decker veut que les défenseurs latéraux, Alessio Castro Montes et Milad Mohammadi (ou l’ex-Carolo Núrio Fortuna), apportent de la profondeur au jeu, et compte sur des arrières costauds, qui anticipent bien, comme Andreas Hanche-Olsen, pour combler les espaces qu’ils laissent.

L’ambitieux De Decker voit encore plus loin. Il a promu Matisse Samoise (18 ans), un jeune du noyau B de Manu Ferrera plein de sang-froid. Ce médian offensif s’infiltre aisément dans le rectangle. De Decker voit, observe, écoute, mais ne se tait pas tout le temps, même quand il est en compagnie de ses patrons. C’est ainsi qu’il veut marquer son empreinte dans les mois à venir. Il veut faire progresser les joueurs individuellement et ainsi améliorer l’équipe. Après tout, c’est écrit dans le couloir menant aux vestiaires de la Ghelamco Arena: We are one family, we are Buffalos.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire