L’express

Albion espère qu’il ne sera pas blessé pour renouer avec le succès.

M ichael Owen (24 ans) vient de signer un nouveau contrat avec Umbro, pour quinze ans. L’avant de Liverpool va percevoir environ 1,5 million d’euros par an, à partir du 1er juillet. Jusqu’à l’âge de 39 ans, Owen va donc faire de la publicité pour les vêtements et les chaussures de la marque, dont il restera un ambassadeur sportif au terme de sa carrière active. La firme anglaise lui assure un revenu total de 22,5 millions. Seul le Madrilène David Beckham le surpasse dans les contrats publicitaires .

Michael Owen a grandi à Hawarden, un village sis à proximité de Chester, sa ville natale, au nord du Pays de Galles. Il est le quatrième d’une famille de cinq enfants. Son père, Terry Owen, a été footballeur professionnel de 1967 à 1979. Il s’est notamment produit pour Chester et Everton. Médian central, il a inscrit 70 buts en 300 rencontres. Il est donc logique que Michael, comme ses frères aînés Terry junior et Andrew, ait été supporter des Toffeemen et plus particulièrement de Gary Lineker. Son père n’a permis à Michael de s’adonner à sa passion qu’à l’âge de sept ans. Il l’a encouragé à pratiquer plutôt la boxe, compte tenu de sa petite taille, et l’a inscrit au Hawarden Boxing Club.

Mais Terry a rapidement compris son erreur : son fils cadet était l’athlète le plus doué de la famille et il a cherché une solution. Avec l’aide de Howard Roberts, un enseignant en psychologie du coin, il a trouvé un entraîneur, qui s’occupait des moins de dix ans de Mold Alexandria.

Il y avait un problème : Michael n’avait que huit ans et, malgré l’étendue de son talent, les règlements, très stricts, de la fédération anglaise lui interdisaient de se produire avec des garçons d’une catégorie d’âge supérieure. La famille Owen a fait preuve de beaucoup de créativité pour contourner le problème. Sa mère Jeanette a personnellement écrit à la FA pour autoriser son fils à participer à des matches. Elle a eu raison, car dans une série plus dure, le talent de buteur de son fils a rapidement émergé. Il a marqué neuf buts en vingt minutes lors de son premier match, jusqu’à ce que Roberts aligne le petit Michael dans le but pour le reste de la joute. En 24 rencontres, il a marqué 34 buts. Son opportunisme et sa vitesse firent impression. Tout en poursuivant ses études primaires à Deeside, Michael Owen a joué pour les Hawarden Rangers et St. David’s Park au cours des deux années suivantes. Son père a continué à le suivre, préservant son gamin de onze ans de toute mauvaise décision. Manchester United (via Brian Kidd), Arsenal, Nottingham Forest et Everton se bousculaient déjà pour lui offrir un contrat princier.

Toutefois, l’école avait priorité. A 14 ans, Michael a rejoint la FA School of Excellence, l’école nationale anglaise de football, sise au nord de Londres. Ce fut une époque particulièrement difficile, marquée par une discipline de fer et des séances d’entraînement intenses. Owen y côtoya notamment Wes Brown et Francis Jeffers. Il avait déjà porté son dévolu sur Liverpool, un choix précipité par le directeur des jeunes du club, Steve Heighway. Celui-ci attira Owen à Anfield Road en lui offrant des billets gratuits pour les matches et en lui envoyant quelques paires de chaussures.

Les Reds !

En décembre 1996, quatre jours avant ses 17 ans, Michael Owen a paraphé son premier contrat d’apprenti chez les Reds. Le 6 mai 1997, il a effectué ses débuts en équipe fanion, lors d’un déplacement perdu 2-1 à Wimbledon. Entré au jeu, il marqua l’unique but des siens. En novembre déjà, on lui offrit un contrat professionnel de quatre ans et tout se précipita. Le 11 février 1998, Michael Owen fit son apparition en équipe nationale, à Wembley, contre le Chili, un match perdu 0-2. Du haut de ses 18 ans et 59 jours, il était le plus jeune international anglais du 20e siècle. Il devint co-meilleur buteur de la Premier League avec 18 réalisations durant la saison 1997-1998. Owen inscrivit deux buts pendant la Coupe du Monde 1998, en France : au premier tour contre la Roumanie (1-2) et en huitième de finale contre l’Argentine (2-2), un match durant lequel David Beckham fut exclu et que l’Angleterre perdit aux tirs au but.

Sa carrière n’est que records : Owen a marqué 30 buts en 1998-1999. Cette année-là, il a été élu plus grand talent de la Premier League et la BBC l’a nommé Sport Personnality of the Year. Son explosivité, sa technique fantastique et son sang-froid font de lui une arme fatale.

Mais son corps ne parvient pas toujours à suivre ce tempo. Chaque année, l’avant de poche perd plusieurs semaines à cause de diverses blessures. Ainsi, une atteinte aux ischio-jambiers a handicapé son EURO 2000, un tournoi décevant pour l’Angleterre, éliminée au premier tour. Quand il est en bonne santé, Owen est crucial pour n’importe quelle équipe. Il est donc sous pression. Il doit emmener l’équipe de Sven Göran Eriksson, avec l’aide de Becks, au sommet tout en assurant son propre avenir. Après trois échecs consécutifs dans de grands tournois, il est temps pour lui d’obtenir une distinction.

Michael Owen(1m75, 68 kg, né le 14 décembre 1979 à Chester) a joué à Mold Alexandria, aux Hawarden Rangers, à St David’s Park et à Liverpool, où il a signé son premier contrat en 1996. En 2001, il a remporté la Coupe UEFA, la Supercoupe d’Europe, la FA Cup, la Coupe de la Ligue et le Charity Shield ; il a également obtenu le Bal- lon d’Or. Owen a déjà joué 296 matches pour les Reds et a marqué 157 buts. Avec l’équipe nationale d’Angleterre, il compte 54 sélections et a inscrit 24 buts.

Frédéric Vanheule

Son père l’a poussé en vain VERS LA BOXE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire