L’EXAMEN DE REPÊCHAGE ANNUEL

La fièvre va monter, dans les prochaines heures, pour les clubs qui souhaitent encore se renforcer. Souvent, ils cherchent une aiguille dans une meule de foin. Le Club Bruges cherche un joueur susceptible d’amener une plus-value immédiate, Anderlecht annonce à grands cris l’arrivée du Roumain Nicolae Stanciu et lance encore plusieurs hameçons, Francky Dury souhaite que Zulte Waregem se renforce dans chaque ligne, Gand doit remplacer Sven Kums tandis que le Standard cherche encore quatre joueurs. Et quelles opportunités les clubs du bas de classement espèrent-ils trouver ?

C’est l’examen de repêchage annuel et il y en aura un autre après le Nouvel An. Les supporters qui achètent un abonnement avant le championnat ne savent pas quelle équipe ils verront sur le terrain. Où est l’époque où tous les clubs devaient avoir fait leurs achats avant la reprise de la compétition ? Le Club Bruges présentait alors sa nouvelle équipe lors des fameuses Mâtines tandis qu’on était curieux de voir, lors du tournoi d’Amsterdam, ce que valaient les renforts anderlechtois. C’était pourtant il n’y a pas si longtemps.

Ce n’est qu’à partir de la semaine prochaine que les entraîneurs pourront véritablement commencer à travailler les automatismes mais d’ici là, il est possible que l’un d’entre eux soit déjà passé à la trappe. Dans quelle mesure peut-on imputer le un sur quinze de Westerlo à Bob Peeters ? Et est-ce la faute d’Ivan Leko si Saint-Trond dispose d’aussi peu de talent et manque d’attaquants, même si la manière dont Leko rejette systématiquement la faute sur l’arbitrage est énervante ?

Au Standard, cela fait un bout de temps que Yannick Ferrera est sous pression. Il conserve un calme étonnant et cela mérite le respect. Le jeune entraîneur a démontré à plusieurs reprises qu’il avait les épaules solides, notamment lorsqu’il a mis des prétendues vedettes sur le banc la saison dernière. Aujourd’hui, il semble bien isolé. On ne le consulte pas au sujet des transferts et on va voir si le 2-2 de dimanche dernier à Bruges lui permettra de sauver sa peau. En tout cas, il faut être très fort mentalement pour fonctionner dans un tel climat de défiance.

La semaine dernière, Michel Preud’homme espérait avoir réveillé ses troupes. Il est tout de même étonnant qu’un entraîneur doive sans cesse rappeler ses joueurs à l’ordre alors qu’ils sont de mieux en mieux payés. Même au Club Bruges, pourtant réputé pour son engagement. Face au Standard, les Blauw en Zwart ne se sont pas vraiment repris. L’entrejeu était composé de joueurs besogneux et manquait d’idées. Il ne faudrait pas non plus négliger les erreurs commises par la défense.

Sept points sur quinze, c’est très maigre et on a vu beaucoup de nervosité pendant le match. Sur le terrain comme en dehors. Le championnat ne fait pourtant que commencer. Le fait qu’un club comme le Sporting Charleroi, qui a perdu deux de ses meilleurs joueurs – Jérémy Perbet et Dieumerci Ndongala, occupe la première place démontre bien les compétences de son entraîneur, Felice Mazzù.

Jeudi, à l’occasion du match contre l’Espagne, le règne de Roberto Martínez commence. Avec un sélectionneur fédéral et un entraîneur des gardiens espagnols, un T2 anglais, un T3 français et un préparateur physique gallois, l’encadrement des Diables pouvait difficilement être plus international. Martínez dégage une impression de sérénité, sa sélection n’a guère surpris mais il sera jugé sur les résultats.

Sur quoi veut-il mettre l’accent, lui qui prétend qu’une équipe doit maîtriser plusieurs systèmes ? Comment va-t-il façonner un esprit de groupe qui a pris un coup ? N’était-ce pas déjà là que se situaient les problèmes il y a sept ans, lorsque Dick Advocaat reprit l’équipe nationale ? Avec ses compétences et sa personnalité, le Hollandais a mis fin à l’anarchie et cherché la confrontation avec les stars.

Roberto Martínez a-t-il les capacités et l’expérience nécessaires pour en faire autant ? Les footballeurs d’aujourd’hui sont des pop stars, habituées aux égards et entourées de gens qui leur montent la tête. Il faudra beaucoup de compétence, de finesse et de psychologie pour former un collectif harmonieux au départ de différents égos. Roberto Martínez a pris le temps de discuter individuellement avec chaque Diable Rouge mais ce n’est jamais qu’une pause dans le temps. La vérité se fera plus tard. Sur le terrain.

PAR JACQUES SYS

 » Yannick Ferrera mérite le respect.  »

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