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L’examen de Leko

Relever le niveau de notre football, rendre les équipes plus compétitives sur la scène européenne et insuffler du suspense et du spectacle à la fin du championnat, remplir les stades. C’est pour tout ça qu’on a introduit les PO1. Ces espoirs n’ont pas tous été exaucés et on peut se demander s’il en ira autrement dans les prochaines semaines. Il y a un an, Anderlecht était favori à l’entame de cet épilogue et René Weiler avait fait savoir qu’il n’accorderait plus d’interviews jusqu’en fin de saison. Le club n’avait pas rectifié le tir alors que les entraîneurs sont aussi les porte-paroles de leur club. Bien sûr, ils préfèrent éviter les interviews dans cette phase du championnat. La saison passée aussi, le Club Bruges était le concurrent d’Anderlecht, même si son football était souvent médiocre. Michel Preud’homme était impuissant. Les joueurs censés prendre les commandes ne le faisaient pas et l’entraîneur était fatigué de se répéter. Anderlecht a finalement été sacré champion. Il avait entamé les PO1 avec une unité d’avance après la division des points par 2 et s’était imposé avec sept unités de plus.

Le Club Bruges ne peut que perdre le titre.

La distribution a changé. Le Club Bruges espère retrouver l’aura d’invincibilité avec laquelle il a longtemps foncé à travers le championnat. Sa mécanique s’est quelque peu enrayée après la trêve hivernale. Reste à voir si le break actuel a rendu à l’équipe son élan. C’est un examen pour Ivan Leko. Après des débuts pénibles et une élimination précoce de la scène européenne, il a façonné son équipe à sa façon, il a fait preuve de clarté et a aligné une équipe fixe dans la mesure de ses possibilités. Depuis deux mois, ça ne marchait plus. Leko est resté serein, analysant chaque match positivement, ce qui était d’autant plus aisé que ses concurrents ne cessaient de trébucher. Il a souvent donné l’impression d’avoir assisté à des meilleurs matches que la plupart des observateurs.

JACQUES SYS
JACQUES SYS

Avec six unités d’avance sur Anderlecht, le Club Bruges ne peut que perdre le titre. Les Mauves sont définitivement entrés dans une ère nouvelle, même si c’est encore l’incertitude à maints niveaux. Marc Coucke doit y mettre fin, dans son style direct. En attendant, le champion en titre se repose sur ses trois victoires d’affilée. Ici aussi, il faut voir si l’équipe poursuivra sur son élan après l’interruption de la compétition.

Quel est le rôle des quatre autres clubs dans ces PO1 ? Finaliste perdant de la Coupe, le RC Genk veut à tout prix se qualifier pour l’Europe, une ambition que partagent Gand et le Sporting Charleroi. Quels sont les objectifs du Standard, qui a déjà un billet européen ? Va-t-il poursuivre sa belle série ou va-t-il procéder à des expériences ? Dans quelle mesure les rumeurs sur l’arrivée éventuelle de Michel Preud’homme ont-elles un impact sur l’équipe ?

L’avenir de Preud’homme sera le thème par excellence des semaines à venir. Il semble logique qu’en tant que Liégeois, il travaille dans sa ville et qu’il pose de solides fondations pour l’avenir de son club. C’est d’autant plus plausible, vu que Roberto Martinez a annoncé qu’il se voyait bien rester en poste. Dans ces conditions, il est difficile de chercher un successeur avant même la Coupe du Monde. Le tournoi va être crucial pour Martinez, qui n’est sans doute pas très bien considéré sur le marché anglais pour le moment. Il avait encore beaucoup de chantiers avant le match d’hier contre l’Arabie saoudite. Cette équipe n’a pas encore beaucoup progressé. Kevin De Bruyne a rappelé une fois encore la nécessité d’un système clair dans l’interview accordée à un quotidien la semaine dernière.

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