L’EURO 2008

Depuis qu’il a refermé le chapitre de l’EURO 2000, dont il était le directeur, pour redevenir secrétaire général de l’Union Belge, Alain Courtois est fréquemment sollicité pour des conseils. Le Japon et la Corée du Sud ont pris contact avec lui pour l’organisation du Mondial 2002, le Portugal pour l’EURO 2004 et il n’est pas exclu que Courtois reçoive aussi la visite des Allemands, en prévision de la Coupe du Monde 2006, bien que ceux-ci soient nettement plus sûrs d’eux.

Echanger expériences et conseils est tout à fait naturel. Tout le monde a intérêt à ce que la qualité de l’organisation s’améliore de tournoi en tournoi, pour toucher à la perfection.

Récemment, notre compatriote a eu des contacts concernant le Championnat d’Europe 2008, pour lequel rien moins que cinq nations ont présenté leur candidature. La Belgique et les Pays-Bas sont parvenus à engranger un bénéfice de 300 millions environ. Les autres pays sont évidemment intéressés par cet aspect aussi.

L’un des candidats n’est autre que l’Ecosse, qui est souvent reléguée dans l’ombre de l’Angleterre, en matière de grands événements. C’est pour cela que dans un premier temps, elle envisage de s’associer avec le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, histoire de réunir suffisamment de stades. Il en faut au moins six d’une capacité de plus de 30.000 places assises. A Glasgow, trois enceintes peuvent accueillir bien plus de spectateurs: Hampden Park (la FA écossaise), Park Head (Celtic) et Ibrox (Rangers). On peut éventuellement y ajouter Murrayfield, le stade national de rugby d’Edimbourg. Il faut encore construire deux arènes, qui coûteraient chacune 2,4 milliards. Il est donc préférable de s’orienter vers deux stades déjà en fonction, à Cardiff et à Belfast, quitte à devoir partager les bénéfices de l’organisation avec les Gallois et les Irlandais du Nord.

Alain Courtois a toutefois conseillé aux Ecossais de se débrouiller seuls. Ils peuvent s’appuyer sur un riche passé footballistique, la connaissance de l’esprit du jeu, un public fidèle et fair-play et l’influence de quelques personnalités fortes, comme Ernie Walker, qui fait partie de la commission des stades de l’UEFA et de la FIFA, et David Will, le vice-président de la FIFA. D’après notre secrétaire général, collaborer avec les fédérations galloise et irlandaise ne constituerait pas nécessairement un atout pour la candidature écossaise.

L’organisation sera attribuée dans un an et demi. La combinaison scandinave Norvège-Suède-Danemark constitue une fameuse concurrence. Les Scandinaves peuvent compter sur l’appui de Lennart Johansson. C’est notamment pour cela qu’il souhaite prolonger de quatre ans son bail à la présidence de l’UEFA, en juin 2002.

Les autres candidats sont moins dangereux. Le duo Grèce-Turquie n’aura aucun poids tant que les Turcs n’auront pas un visage plus démocratique et que les autorités grecques n’auront pas mis fin à leurs conflits avec les instances du football. L’Autriche effectue une deuxième tentative d’obtenir l’organisation en s’associant à la Suisse. L’Autriche avait déjà présenté une candidature commune avec la Hongrie. La Russie, elle, estime prématuré de se lancer dans l’aventure, pourtant suggérée par Lennart Johansson suite au succès de la finale de la Coupe UEFA, organisée il y a deux ans au stade Luszjniki, flambant neuf.

Les politiciens russes se sont braqués sur les Jeux Olympiques de 2012. Ces Jeux passent avant un EURO. L’Ecosse a donc une belle carte à jouer mais elle ne doit pas sous-estimer la Scandinavie, dont un des membres, la Suède, avait déjà mis sur pied l’événement, seule, en 1992.

Mick Michels

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire