L’équipe est enfin reconstruite

Le sélectionneur Bilek a eu le dernier mot grâce à un savant mélange de débutants et de stars.

En août 2011, les couteaux sont tirés entre Michal Bilek et le quotidien sportif tchèque Sport qui liste Les cinq raisons pour lesquelles le coach doit démissionner maintenant. On y note un manque de respect pour les joueurs et le peu de soutien des fans. Aujourd’hui, qualification en poche, stars en forme et apport de nouveau talent sont objectifs. Mais prendre 13 points en phase qualificative n’est pas impressionnant et de tous les deuxièmes, seul le Monténégro – battu par les Tchèques en barrages – a fait moins bien. Mais les statistiques seules ne reflètent pas le boulot accompli par Bilek.

Depuis son intronisation en 2009, le coach a dû faire face à des sarcasmes : il devrait son poste à ses liens d’amitié avec son prédécesseur Ivan Hasek, président de la fédération à l’époque, plutôt qu’à ses capacités. Mais il a eu un lourd héritage, la Tchéquie ayant terminé derrière la Slovaquie et la Slovénie en qualifications de la CM 2010. De plus, 4 joueurs-clés ont pris leur retraite : les défenseurs Marek Jankulovski et Tomas Ujfalusi, le médian Tomas Galasek et le meilleur buteur de tous les temps Jan Koller.

Versé dans le groupe de l’Espagne, les Tchèques ont failli y créer la surprise en mars 2011 puisqu’ils ont mené 0-1 jusqu’à la 68e, avant que David Villa ne marque deux buts. Après : nuls blancs contre le Pérou et le Japon à la Kirin Cup en juin 2011 alors que la Tchéquie touche le fond après une défaite 3-0 en Norvège.

Du sang neuf

Pendant tout ce temps, Bilek introduit doucement du sang neuf dans son équipe. Surtout venant du Viktoria Plzen, dont le football attrayant a conduit au titre de champion 2011 et à un accès aux poules de CL. L’arrière-gauche David Limbersky et le médian Daniel Kolar ont été les premiers de Plzen à intégrer l’équipe nationale. Ensuite, le médian gauche Petr Jiracek a fait ses débuts contre l’Ecosse lors d’un match nul (2-2) qui a marqué un tournant pour la Tchéquie. Ce point, remporté grâce à un penalty tardif consécutif à un plongeon évident de Jan Rezek, s’avère décisif puisque la Tchéquie a désormais son destin en mains. Une victoire convaincante en Lituanie sécurise la 2e place synonyme de barrages où elle bat deux fois le Monténégro.

La joie de la qualification est ternie par la diffusion d’une vidéo de joueurs saouls après le match, chantant :  » Radek Drulak n’a pas de pénis  » en réaction aux critiques répétées de l’attaquant sur ses partenaires. Les joueurs impliqués sont mis à l’amende…et Drulak n’est pas à l’EURO.

Un problème plus pesant est justement le manque de percussion : l’arrière-gauche Michal Kadlec est le meilleur buteur des qualifs avec 4 buts (dont 3 sur penalty), soit davantage que le total des attaquants Milan Baros, Tomas Pekhart, Tomas Necid et David Lafata. On s’attend à ce que Bilek poste Baros seul en pointe (un seul but en 8 matches de qualification).

Mais avec un Tomas Rosicky en forme et un Peter Cech en confiance après sa victoire en CL, les Tchèques sont des durs à cuire. Surtout si les nouveaux venus se montrent à la hauteur de l’événement.

PAR SAM BECKWITH (ESM), À PRAGUE

L’état de forme de Rosicky sera essentielle !

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire