L’épilogue

L’année suivant son titre, Naples a failli être une nouvelle fois sacré champion. En février, il avait cinq points d’avance sur le Milan d’Arrigo Sacchi puis il s’est effondré. Une rumeur a couru, sans jamais être prouvée : Maradona et Cie se seraient laissé acheter par la camorra, qui aurait dû allonger trop d’argent en cas de nouveau titre.

 » Les joueurs en ont parlé avec l’entraîneur Ottavo Bianchi « ,a déclaré l’ancien président CorradoFerlaino dans une interview, il y a quelques années.  » Ils ont tous signé une pétition contre l’entraîneur, Maradona comme les autres. Nous avons perdu 2-3 le match contre Milan. On ne peut pas punir 23 joueurs.  »

En 1989, Naples a loupé d’un cheveu le triplé. Il a remporté la coupe d’Italie et la Coupe UEFA contre le VfB Stuttgart mais a une nouvelle fois dû céder le titre à l’AC Milan, au terme d’un fameux chassé-croisé. En 1990, il est à nouveau champion. C’est surprenant car Maradona voulait forcer son transfert à l’Olympique Marseille de Bernard Tapie, qui a ensuite raconté à Ferlaino que le clan de l’Argentin avait pris l’initiative.

Le 6 juin 1989, Maradona monte sur le terrain en chantant  » Allez Marseille !  » Le 5 juillet, il ajoute :  » Je ne comprends pas pourquoi Ferlaino ne me vend pas.  » Le 17 août, il disparaît. D’Argentine, il attend que son coup de poker fonctionne. Marseille offre 15 milliards de lires, plus que ce que Naples avait payé, mais Ferlaino ne veut rien entendre : Maradona est toujours sous contrat et il n’y a pas encore d’arrêt Bosman.

Le 4 septembre, Maradona revient en Italie. Son équipe a déjà 43 jours d’entraînement dans les jambes. Il est titularisé le 17 septembre. Il retournera encore quelques fois en Argentine, notamment pour son mariage, mais il est présent quand Naples lutte pour les prix. Naples remporte donc son deuxième et dernier titre en 1990. C’est un exploit, compte tenu des circonstances.

Ferlaino commence à comprendre qu’il n’a pas les épaules suffisamment solides pour soutenir un grand club européen alors que Milan s’appuie sur l’empire financier de Silvio Berlusconi et que la Juventus peut compter sur la marque Fiat de la famille Agnelli.

 » J’aurais dû m’en aller mais je voulais à tout prix jouer encore une fois la Coupe d’Europe des Clubs champions.  » L’aventure se termine mal. Le 6 novembre 1990, Maradona n’accompagne même pas en Russie l’équipe qui affronte le Spartak Moscou. Il suit l’équipe en jet privé, atterrit la nuit précédant le match et va visiter la place Rouge.

Le lendemain, il est sur le banc. Il entre au jeu à la 67e mais le Spartak élimine les Italiens aux tirs au but. En mars, contrôlé positivement, Maradona file comme un voleur, en pleine nuit. Deux étoiles brillent dans le ciel, celles des deux scudetti remportés, les seuls de l’histoire du club et du Sud de l’Italie car à Naples, on ne considère pas Rome, qui détient le pouvoir, comme une ville du Sud.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire