© CHRISTIAN VANDENABEELE

L’enfant d’Hajduk

Il n’y est pas arrivé en quatre ans et demi comme joueur à Bruges mais pour sa première saison en tant qu’entraîneur du Club, Ivan Leko est champion. Et, dans la foulée, Entraîneur de l’Année. Nous sommes partis sur ses traces à Gripe, le quartier de Split où il a grandi.

Ante Leko constate que la cour de récréation est un peu plus petite et le parking un peu plus grand, mais ce n’est pas ça qui le frappe le plus lorsque nous nous rendons à l’école primaire que son frère et lui ont fréquentée pendant huit ans.  » Avant, il y avait beaucoup plus d’enfants qui jouaient au football ici « , dit-il. Il remarque qu’il y a également beaucoup moins d’activité sur les autres petits terrains où ils jouaient pratiquement chaque jour.

Sur la petite place devant l’immeuble à appartements où Igor Tudor habitait, ça va encore mais devant l’immeuble de leurs parents, il n’y a plus personne à l’extérieur. Nous sommes à Gripe, le quartier où Ivan Leko a grandi, a étudié, a fait du sport et à servi à la messe le dimanche.

 » Les PlayStation et tous ces gadgets ont changé la culture des jeunes « , dit Ante, deux ans plus jeune qu’Ivan.  » On jouait tous dans la rue. Pendant les vacances, on y était de neuf heures du matin jusqu’à tard le soir. Gripe ne compte que cinq ou six rues mais chaque bloc de maisons avait son équipe et on faisait des petits tournois.

On se donnait à fond, il y avait beaucoup de contacts physiques car on voulait gagner. C’était survival. Mais pour se faire une place dans cette équipe, il fallait s’entraîner, trois, quatre, cinq heures par jour. Quand on y arrivait, on se sentait important et on se donnait à 110 %.  »

Outre Ivan Leko et Igor Tudor, qui a joué pendant des années à la Juventus, un autre international croate a grandi à Gripe : Stipe Pletikosa, ex-gardien du Shakhtar Donetsk et du Spartak Moscou.  » Et beaucoup d’autres sont devenus pros « , dit Ante.

 » Aujourd’hui, les enfants s’affilient à un club dès l’âge de quatre ou cinq ans mais à l’époque, tout le monde commençait dans la rue. Les scouts d’Hajduk Split assistaient aux tournois des écoles primaires et invitaient les meilleurs à passer un test à l’académie. Ivan avait huit ou neuf ans lorsqu’il a été découvert et a réalisé le rêve de tout enfant de Split ou même de la Dalmatie : jouer à Hajduk.  »

Hajduk présent sur de nombreux murs

À Gripe, on constate rapidement combien Hajduk est important : les slogans et le logo du club sont présents sur de nombreux murs. Le glacier qui se trouve juste à côté de l’immeuble où les parents Leko habitent toujours s’appelle même Hajduk.

 » Ici, tout le monde est pour Hajduk « , dit Ante.  » C’est un mode de vie, un amour particulier qu’on vit à fond. Pas seulement le week-end mais tout au long de la semaine. Les fans d’Hajduk sont les plus passionnés de toute la Croatie. C’est cette mentalité qui nous a permis de grandir, elle est ancrée en nous.  »

Sur chaque petite place, on trouve aussi des paniers de basket. Le complexe sportif de Gripe abritait les matches de KK Jugoplastika, l’équipe qui, à la fin des années ’80 et au début des années ’90, a été trois fois championne d’Europe et s’appelle aujourd’hui KK Split.

Toni Kukoc, triple basketteur européen de l’année, était le voisin des Leko. D’ailleurs, Ivan aimait jouer au basket, même si Pletikosa, qui fait 15 cm de plus que lui, estime qu’il était bien trop fougueux.  » Il tapait toujours sur les mains.  »

 » C’était un quartier où on passait des heures à faire du sport « , dit Ante en rentrant chez ses parents.  » Jusqu’à ce qu’Ivan ait 17 ou 18 ans, en tout cas, car par la suite, il est devenu professionnel et il a été soumis à un autre régime, avec des mises au vert avant chaque match et des repas pris au stade.

Il faut savoir que Split est une ville réputée au niveau du sport. Il y a beaucoup de talent ici, même si on en perd pas mal à cause de l’alcool et des femmes. Il n’est pas facile de ne pas se laisser tenter par les sorties.  »

Des traces des bombes

Sur les murs de Gripe, outre le slogan et le logo de Hajduk, on trouve aussi des traces de la guerre (de mars 1991 à novembre 1995). Split, calfeutrée entre l’Adriatique et les montagnes de l’arrière-pays, a cependant été plus épargnée que d’autres villes de la côte dalmate, comme Dubrovnik, Zadar ou Sibenik.

On remarque entre autres un graffiti d’un tank aux couleurs d’Hajduk qui honore l’ Operacija Oluja, l’Opération Tempête, un champ de bataille de 1995 qui a permis de reprendre plus de 10.000 km carrés de territoire aux Serbes. On peut lire : Kad krenemo gorit ce nebo i zemlja !

 » Ça signifie : Si nous nous battons, nous pouvons faire brûler le ciel et la terre. Beaucoup de membres de la Torcida, le noyau dur d’Hajduk, ont fait la guerre. Ils se sont battus pour le pays et la liberté.  » Le visage de l’un d’entre eux est représenté un peu plus loin : le 10 avril 1992, à l’âge de 23 ans, Damir Ivancic-Pucko, est mort pour la patrie. Ivan Leko avait alors 14 ans.

 » Il y a eu moins d’agressions ici qu’ailleurs, on ne se faisait pas beaucoup de soucis mais on savait évidemment que les temps étaient durs « , dit Ante.  » Des bombes, il n’y en a eu qu’un jour. L’une d’entre elle est tombée à trois minutes à pied de notre appartement et dès que les sirènes ont cessé de retentir, Ivan et moi sommes allés voir.

Nos parents étaient furieux. On était des enfants mais la guerre a eu un impact sur nous, elle nous a obligés à devenir plus vite adultes, d’autant que beaucoup de réfugiés sont arrivés ici, des gens qui n’avaient rien à manger et dont les enfants jouaient avec nous. Plusieurs amis ont perdu des membres de leur famille. Ces événements ont poussé Ivan à devenir encore plus sérieux dans ses études et au football. Quand on vit dans une zone touchée par la guerre, on réalise que la vie n’est pas facile et qu’il faudra travailler dur pour y arriver.  »

Une famille qui aime les sciences exactes

Ivan Leko porte les mêmes nom et prénom que son père mais aussi qu’un grand oncle, un frère de son grand-père qui a été membre de la résistance pendant la Deuxième Guerre mondiale, enseignait les sciences pédagogiques à l’université de Zagreb et est devenu Ministre de l’Enseignement.

Dans les environs d’Imotski, petite ville à 80 km de Split d’où la famille Leko est originaire, une école porte même son nom. C’est là aussi que se trouvent les racines de la mère de Leko. Drazen Muzinic, ex-international yougoslave et ex-responsable de la cellule scouting d’Hajduk, dit qu’Ivan Leko était un joueur plus intelligent que les autres mais qu’il a aussi beaucoup de caractère.

Il explique ça par les origines de ses aïeux, des agriculteurs et des éleveurs de moutons qui devaient travailler dur pour survivre dans une région pauvre du pays, à l’intérieur des terres. Le père Leko est ingénieur civil. Aujourd’hui retraité, il a été directeur d’une usine de bois. Sa mère, six ans plus jeune que son mari, est infirmière. Elle a travaillé dans un hôpital et, aujourd’hui, dans une école maternelle.

Ante est ingénieur civil également, il travaille dans la construction civile tandis qu’Ivan a étudié l’économie pendant trois ans avant de passer d’Hajduk Split à Malaga. Manifestement, les Leko sont des hommes de chiffres, ils aiment les sciences exactes.

 » Étudier, c’est d’abord beaucoup travailler « , dit Ante.  » En Croatie, on dit que ceux qui terminent leurs études ne sont pas nécessairement les plus intelligents mais les plus courageux. C’est la mentalité que nos parents nous ont inculquée : travailler dur et bien se comporter, se concentrer sur ce qu’on aime, se donner à fond, faire preuve d’une bonne attitude et en être récompensé. C’est ce qu’Ivan a fait. Il est devenu professionnel à l’âge de 17 ans mais il a continué à étudier tant qu’il habitait ici.  »

Un ballon dans les mains

 » Et, c’est vrai, on aime les mathématiques. Dans notre famille, il y a plus de techniciens que d’artistes, même si on devait apprendre un instrument de musique à l’école. Ivan et moi avons opté pour le synthétiseur mais je pense qu’on n’était pas très doué. Mais je crois aussi que, pour être un bon coach, mieux vaut être fort en math, même si j’ai l’impression qu’aujourd’hui, il faut pouvoir tout faire.  »

Il a en tout cas prouvé qu’il était fort en langue : il parle espagnol et néerlandais. Ante rigole :  » Pour un Croate, c’est quand même plus facile d’apprendre l’espagnol que le néerlandais. Je pense que ses meilleurs professeurs, ce sont ses filles. Elles n’avaient qu’un an lorsque Ivan est arrivé en Belgique et elles parlent parfaitement le néerlandais.  »

Ivan et Ivka, les parents d’Ivan Leko, nous accueillent chaleureusement. Une photo au mur attire notre attention. C’est une image de fête prise après la victoire en coupe en 2000, le premier trophée d’Hajduk depuis 1995. Aux côtés d’Ivan Leko, on reconnaît Stipe Pletikosa et Slaven Bilic.

Dans l’album de famille, on trouve d’autres beaux souvenirs : Ivan, âgé d’un an et demi, tient déjà un ballon dans les mains. On le voit aussi souffler ses trois bougies sur un gâteau d’anniversaire ou, à l’âge de 16 ans, soulever un trophée avec le brassard de capitaine. On le voit encore avec Hajduk lors d’un tournoi en Australie, avec les espoirs croates aux Jeux de la Méditerranée 1997 à Bari, avec Igor Tudor et l’actuel entraîneur de la Genoa, Ivan Juric. Des souvenirs qui leur tiennent à coeur.

 » Ivan s’est mis à jouer au football dès qu’il a pu marcher « , dit sa maman. Ante :  » Il paraît que papa avait du talent aussi. Lorsqu’il est parti étudier à Zagreb, dans les années ’60, il jouait au Lokomotiva Zagreb, alors en D2 yougoslave. Mais son oncle, le frère de feu son père qui était vice-président du Dinamo Zagreb, l’a obligé à arrêter le foot pour tout miser sur ses études. À l’époque, le football n’était qu’un hobby. Il était ailier, droitier et plus rapide qu’Ivan. Certaines personnes prétendent qu’il était même plus fort qu’Ivan.  »

Papa Leko encore meilleur qu’Ivan

Papa Leko :  » Stanko Mrsic, un ex-coach, a vu Ivan à l’oeuvre tout petit et lui a dit : – Tu joues bien mais pas aussi bien que ton père (il rigole). Les gens voyaient qu’on avait des qualités identiques : la vision de jeu et l’intention de distribuer le jeu ou de donner le ballon à un adversaire mieux placé. Mais notre intention première n’était pas de faire de nos fils des joueurs de foot, juste des gens normaux, bien dans leur tête.  »

Maman Leko :  » Ce qui comptait, c’était l’école. Le football, c’était une récompense. Les études, ça vous apporte de la richesse pour le reste de votre vie.  »

Papa Leko :  » Sans travail, on n’arrive à rien.  »

Ante :  » Le succès, ça se construit.  »

Maman Leko :  » Quand Ivan assistait à un match d’Hajduk, il rentrait à la maison et il écrivait un compte rendu du match. Ante, lui, y allait pour manger de la glace et des pop corns (elle rit). Il fallait sans cesse le surveiller.  »

Ante :  » J’étais un bon nageur et je jouais au water-polo puis je suis parti étudier à Zagreb.  »

Papa Leko :  » Ante et moi sommes plus colériques, Ivan est plus relax.  »

Ante :  » Plus paisible. Je ressemble davantage à mon père tandis qu’Ivan est un mélange du caractère de nos parents. Notre mère est terriblement persévérante.  »

Papa Leko :  » La période la plus difficile qu’Ivan ait connu, c’est juste après avoir signé un contrat pro à Hajduk, à l’âge de 17 ans : il a dû attendre deux ou trois ans avant de recevoir une véritable opportunité.  »

La maman est surnommée Mourinho

Ante :  » Ils disaient qu’il représentait l’avenir du club mais ils achetaient des joueurs expérimentés pour jouer à sa place. Des gens de trente ans qui coûtaient cher et devaient jouer. Ça lui faisait très mal. C’était la fin des années ’90, une époque où tout allait mal pour Hajduk.

Les supporters montaient sur le terrain et mettaient même une pression physique sur les joueurs. Toute la ville connaissait Ivan. Il a dû se battre mais ça s’est bien terminé : en 2001, Hajduk a été champion, avec Ivan comme capitaine. Dans le match décisif, il a inscrit deux buts et il est parti à Malaga en héros. Depuis, j’ai appris qu’en football, on repart chaque année de zéro.  »

Ante :  » Perso, j’aime le jeu vertical du Real Madrid. Peut-être parce que Hajduk pratique un jeu très direct et très agressif. Mais petits, on aimait aussi l’AC Milan, parce que c’était le club de Zvonimir Boban. On suivait les grands joueurs croates à l’étranger.  »

Maman Leko regarde rarement les matches de son fils, et encore moins depuis qu’il est entraîneur.

Ante :  » Elle s’intéresse beaucoup au football et elle est même devenue experte, on la surnomme Mourinho mais elle est trop nerveuse et c’est mauvais pour son coeur. S’il s’agit d’un match important, elle s’en va et elle coupe internet.  »

Maman Leko :  » En tant que coach, sa responsabilité est encore plus importante et on sait depuis le début de saison qu’il n’était qu’outsider en débutant à Bruges. Pour lui, c’était l’occasion de montrer ses talents d’entraîneur.  »

Ante :  » On était tous très stressés car on savait les efforts qu’il avait accomplis et combien les débuts ont été difficiles avec toutes ces questions : pourquoi fait-il ceci ? Et pourquoi pas cela ? Ivan est encore un jeune entraîneur, il a à peine 40 ans mais il a déjà mené de nombreux combats en tant que joueur et en tant que capitaine, tant au sommet qu’en bas de classement. Il sait comment appréhender les problèmes. Je pense que le plus important, c’est qu’il ne communique pas avec ses joueurs comme avec ses amis.  »

Des graffitis rappellent la lutte pour l'indépendance.
Des graffitis rappellent la lutte pour l’indépendance.© CHRISTIAN VANDENABEELE

Tout s’est très bien passé pour lui mais, avant de prendre congé, son frère nous dit qu’Ivan Leko aime aussi faire autre chose, avec moins de talent toutefois :  » Il chante ! Si vous vous retrouvez à côté de lui pendant la fête du titre, bouchez-vous les oreilles ! « 

Le Code Leko

Pour beaucoup de gens à qui nous avons parlé à Split, Ivan Leko est un leader naturel. Son frère est d’accord.

 » Il a toujours été comme ça, à l’école déjà. Il a la voix et le comportement d’un leader « , dit Ante Leko.  » Ses équipiers l’ont toujours suivi. Il s’y connaît bien en football, il vit pour ça et on l’écoute parce que ce qu’il dit a du sens. C’est grâce à ses connaissances et son attitude qu’on le suit.

Dans la famille, on est passionné par ce qu’on fait et ça se voit à la façon dont il coache et au temps qu’il y consacre. Il montre l’exemple, il inspire les autres par son ambition et par son état d’esprit : il veut que tout soit parfait. Chaque joueur connaît sa place, son rôle, ses droits et ses obligations, c’est ce qui fait que la mayonnaise prend.

Il veut que chacun au sein du club soit concentré parce qu’il sait que chaque maillon de la chaîne est important. Je pense que c’est la clef du succès du Club Bruges cette saison. Il dispose de bons joueurs mais pas plus que d’autres grands clubs. La différence, c’est la mentalité et l’esprit de groupe.

Ça se remarque notamment au nombre de points acquis en fin de match. Bruges joue en équipe, est organisé et concentré, tout le monde donne le meilleur de soi-même et tente de respecter les consignes.

On voit à la façon de jouer qu’Ivan aime l’organisation, la tactique et les automatismes. Ça permet à l’équipe de prendre des décisions un peu plus vite que l’adversaire et de créer des occasions pour plusieurs joueurs. Ça se voit au nombre de joueurs qui ont inscrit des buts.  »

Ante sait qu’Ivan rêvait depuis longtemps de devenir coach. Un jour, il nous avait d’ailleurs confié qu’il pensait bien être meilleur comme coach que comme joueur.

 » Au cours des trois ou quatre dernières années de sa carrière de joueur, il s’est préparé au métier d’entraîneur « , dit Ante.  » Il a étudié, lu des bouquins, regardé beaucoup de matches, parlé à des coaches et décroché sa licence. Ivan a fait une belle carrière mais en Croatie, beaucoup de gens pensaient qu’il deviendrait le nouveau Zvonimir Boban. C’était en tout cas ce que disaient les médias.

Il a connu ses plus belles années à Malaga, sous Juande Ramos, avec notamment un quart de finale de Coupe UEFA mais je pense qu’à l’époque, on lui a trop peu donné sa chance en équipe nationale. Au Mondial 2006, en Allemagne, il n’a pas joué une minute. Par la suite, Slaven Bilic est arrivé et il a opté pour des joueurs plus jeunes et plus talentueux comme Luka Modric et Ivan Rakitic.

Je pense que ça a motivé Ivan à devenir meilleur entraîneur que joueur, à travailler encore plus pour faire ses preuves. Après ses débuts à Louvain et à Saint-Trond, il a eu assez vite l’occasion d’entraîner Bruges parce que quelqu’un a reconnu ses compétences et parce qu’il avait envie d’y arriver.

Les débuts ont été difficiles parce que certains joueurs voulaient partir, parce que le club a rapidement été éliminé en Coupe d’Europe, parce que les médias exprimaient des opinions différentes et parce que certaines personnes pensaient qu’il n’était pas encore prêt. C’est comme ça, dans les grands clubs : il y a toujours des gens prêts à vous descendre. Mais après la clôture du mercato, quelques bons matches et résultats l’ont aidé à survivre et a construire une équipe capable de lutter pour le titre. « 

Le bloc d'appartements où les parents Leko vivent toujours. A droite, son frère Ante.
Le bloc d’appartements où les parents Leko vivent toujours. A droite, son frère Ante.© CHRISTIAN VANDENABEELE
Le jeune Ivan sous le maillot d'Hajduk Split.
Le jeune Ivan sous le maillot d’Hajduk Split.© CHRISTIAN VANDENABEELE
Le clan Leko à Gripe ; le frère Ante, le papa Ivan et la maman Ivka.
Le clan Leko à Gripe ; le frère Ante, le papa Ivan et la maman Ivka.© CHRISTIAN VANDENABEELE
Ivan Leko à l'âge d'un an et demi : déjà un ballon en mains !
Ivan Leko à l’âge d’un an et demi : déjà un ballon en mains !© CHRISTIAN VANDENABEELE

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