L’élégance ne suffira pas

22 ans, 1m90, médian gaucher : l’ international Espoirs suédois, originaire du Kosovo, débute déjà sa deuxième expérience à l’étranger !

« Il a le profil que nous recherchions « , a lancé le directeur sportif, Jean-François de Sart lors de l’officialisation de la venue d’ Astrit Ajdarevic, inconnu au bataillon. Une habitude bien belge. Son prénom ? On n’en dira rien, laissant aux adversaires le soin de s’en servir comme vanne pour le chambrer et le déstabiliser.

Pourtant, on doute qu’il soit facile à déstabiliser. Le gabarit est impressionnant (1m90) et le Suédois dégage une certaine confiance.  » J’ai signé pour quatre ans et je compte bien remporter quatre titres « . Voilà qui est envoyé. On en a connu des plus timides. Et s’il fallait une preuve supplémentaire, on notera qu’il a opté pour le numéro huit, mythique au Standard depuis que Wilfried Van Moer et Steven Defour l’ont porté.  » J’aime la pression. Cela vient de mes origines balkaniques.  »

 » C’est un joueur sûr de lui « , explique son ancien entraîneur à Nörrkoping, Jan Andersson.  » Je ne sais pas si c’est son histoire personnelle qui lui a forgé ce caractère ou si c’est son passage en Angleterre mais il sait ce qu’il veut. A Liverpool, il a appris qu’il y avait peu d’élus, surtout à ce niveau-là et quand il est revenu en Suède, il a tout fait pour ne pas rester sur cet échec anglais.  »

Son histoire personnelle ressemble à celle de bien des immigrés. Né au Kosovo, d’un père joueur de foot à Subotica, dans le championnat yougoslave, il aboutit en Suède en 1992, poussé sur les chemins de l’exil par cette guerre des Balkans, qui a déchiré tout un pays. Il n’a alors que deux ans.

Pour ses débuts footballistiques, il choisit la modeste équipe de Rinia avant de migrer vers les jeunes de Falkenbergs IF à 11 ans. Son talent est indéniable et à 16 ans, il est lancé dans le grand bain de la deuxième division suédoise (la bien nommée Superettan, à ne pas confondre avec la première division, l’Allsvenskan). C’est là que le mythique club de Liverpool vient le rechercher, à peine six mois après ses débuts. En trois ans en Angleterre, il ne joue que six matches. Aucun avec les Reds. A Liverpool, il doit se contenter des matches de la Réserve, avant d’être prêté à Leicester en 2009 et à Hereford United en 2010.  » Non, je n’ai pas de regret. J’étais heureux là-bas « , explique Ajdarevic.  » J’avais 16 ans quand je suis arrivé et je me suis développé en bien des aspects. J’ai grandi comme être humain. J’avais une grosse cote à mon arrivée en Angleterre mais vous ne pensez pas à cela à 16 ans. Quand vous êtes jeune, vous voulez jouer avec les grands ! »

De la technique et du gabarit

Pourtant, au bout du chemin, c’est un retour au pays qui l’attend. Six mois à Örebro avant de rejoindre Norrköping durant une saison et demie.  » A Leicester, j’ai été blessé. C’est pour cette raison que je suis retourné en Suède. « 

 » Lorsqu’il est revenu au pays, on a tout de suite vu que son expérience anglaise lui avait beaucoup appris. C’est pour cette raison qu’il n’est pas resté longtemps à Örebro « , ajoute Andersson.  » Ses principaux atouts ? En Suède, il se différenciait par sa technique. « 

 » C’est vrai que je suis un joueur plus élégant qu’un fighter « , reconnaît Ajdarevic. Au Standard, c’est son gabarit et sa technique qui ont attiré l’attention.  » On l’a repéré lors de ses matches avec l’équipe nationale Espoirs « , explique de Sart.  » C’est un gaucher avec un gabarit intéressant. Il s’agit donc d’une bonne opportunité que le Standard n’a pas voulu laisser passer.  » Coût du transfert : 1,5 million d’euros.

Quand on lui demande où il veut jouer, il n’hésite pas.  » C’est comme médian offensif que je peux apporter ma magie « , dit-il en rigolant.

 » Il peut évoluer à plusieurs positions « , ajoute Andersson,  » mais je pense que c’est comme créateur, en médian offensif qu’il peut apporter le plus. Parfois, je l’utilisais aussi comme deuxième attaquant, un peu en retrait. « 

Avant de signer au Standard qu’il connaissait depuis que les Rouches avaient croisé la route de Liverpool en 2008, il s’était renseigné auprès de son ami… Pär Zetterberg.

PAR STÉPHANE VANDE VELDE – PHOTO: IMAGEGLOBE

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