L’effet Bento

Le nouveau coach a revigoré les ambitions des finalistes de 2004.

Les Portugais ont vécu une campagne qualificative chahutée, avec un changement d’entraîneur, du rififi dans le vestiaire et au final des matches de barrage à couper le souffle contre la Bosnie-Herzégovine. Pour comprendre ce qu’il s’est passé, il faut remonter à la Coupe du Monde 2010. Après une défaite 0-1 en huitièmes de finale, tout le monde désigna le coach Carlos Queiroz comme coupable. Le Portugal n’avait réussi à marquer que dans un de ses quatre matches. Même Cristiano Ronaldo, pourtant son ami et allié de longue date, péta un câble quand on lui demanda pourquoi le Portugal était éliminé :  » Demandez à Queiroz « , répondit-il.

L’ambiance n’était pas au beau fixe à l’heure d’entamer les éliminatoires à domicile contre Chypre. Et à la fin du match qui se termina sur un surprenant 4-4, la tête de l’entraîneur ne tenait plus qu’à un fil. Queiroz était isolé, la défaite 1-0 en Norvège allait sceller le sort de celui qui aura dirigé la Selecção das Quinas pendant 26 mois. Alors que les prises de bec entre la sélection et Queiroz continuaient, un nouveau coach était désigné. Il s’agit de Paulo Bento, un ex-international qui a connu une période relativement fructueuse en tant qu’entraîneur du Sporting Lisbonne. Sa personnalité combative et passionnée convenait très bien à ce dont l’équipe nationale avait besoin et son arrivée eut un effet direct. Il remporta son premier match contre le Danemark et signa ensuite une série de 4 victoires consécutives.

Une victoire convaincante 4-0 contre l’Espagne lors d’un match amical à Lisbonne a démontré ce que le Portugal pouvait faire comme dégâts lorsque ses top stars passaient la surmultipliée. Ronaldo donna le ton lors des derniers matches éliminatoires. Il marqua des goals importants contre Chypre et l’Islande. Mais en coulisses ? tout n’était pas encore rose. Jose Bosingwa et Ricardo Carvalho furent exclus de la sélection après s’être frités avec Bento. Bosingwa avait feint une blessure pour ne pas devoir se taper un match amical ; Carvalho était reparti furieux d’un stage de préparation en septembre 2011, après avoir appris qu’il ne figurait pas dans la sélection contre Chypre. Il s’est excusé mais on ne lui a pas pardonné.

Les zones de turbulences traversées par la sélection expliquent en partie pourquoi le Portugal ne s’est pas directement qualifié pour l’EURO 2012. Il avait besoin d’un point lors du dernier match à Copenhague mais s’est incliné 2-1 et a donc dû passer par les barrages. Durant cette double confrontation, le Portugal montra son vrai visage : après avoir arraché le nul blanc en Bosnie, l’équipe étrilla les Bosniaques 6-2 au retour et assura sa qualification pour la 5e fois consécutive.

Malgré ce parcours en dents de scie, le peuple portugais a toujours de grands espoirs de voir briller les siens. Même dans ce groupe de la mort « , il croit qu’avec Nani et Ronaldo, tout est possible. Braga ayant fini le championnat en force, le médian Hugo Viana a été rappelé pour pallier la défection de Carlos Martins. Il pourrait apporter une bonne dose de créativité nécessaire.

PAR PEDRO PINTO (ESM), À LISBONNE

Avec Nani et Ronaldo, tout est possible

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