L’éclaircie

Une crise sans impact sur les Six Jours de Gand.

Si les amateurs de sport devaient remplir des whereabouts, 40.000 personnes mentionneraient le Kuipke de Gand, pour les prochains jours. La prévente des Six Jourd de Gand, qui connaîtront leur apothéose dimanche prochain, a eu encore plus de succès que l’an dernier.

Gand constitue une éclaircie dans le monde de la piste, dans le ciel duquel les nuages s’accumulent. Dans les années 70, le programme comportait encore 17 épreuves par saison. Il n’en affiche plus que douze, dont cinq ont lieu sur les vélodromes de Belgique et des Pays-Bas.

Faute d’argent, les Six Jours de Milan n’ont pas eu lieu cette année. Même en Allemagne, la Mecque des Six Jours durant la dernière décennie, le cyclisme perd ses adeptes. Il y est devenu synonyme de dopage. La piste n’est pas épargnée, puisque le pistier allemand Olaf Pollack a également été contrôlé positif.

52.100 personnes ont assisté aux Six Jours de Munich, soit 8.000 de moins que l’année dernière et 12.000 de moins qu’escompté. L’avenir de l’épreuve bavaroise tient donc à un fil. L’hiver dernier déjà, les organisateurs des Six Jours de Stuttgart avaient jeté l’éponge. Et, après 67 éditions, l’épreuve de Dortmund a disparu cette saison du calendrier.

L’année passée, Erik Zabel, qui réalisait sa tournée d’adieux, s’était adjugé la victoire. L’Allemand était une des rares vedettes de la route à encore s’aventurer sur piste. La plupart des directeurs d’équipes ne voient pas d’un bon £il cette combinaison. Cette semaine, par exemple, Gianni Meersman (Française des Jeux) aurait aimé participer aux Six Jours mais son équipe le lui a interdit.

En Grande-Bretagne, où il existe une véritable tradition, de plus en plus de coureurs délaissent la piste au profit de la route, de sa gloire et de sa manne. Mark Cavendish et Bradley Wiggins en constituent le meilleur exemple. En 2010, la fédération britannique lance une équipe sur route, Sky, afin d’offrir une chance aux jeunes talents.

Le chant des sirènes s’amplifiera si le CIO supprime la course par équipes, l’apothéose des Six Jours, du programme olympique. Ce serait la fin de ces courses.

Ceux qui se rendent au Kuipke peuvent trouver ce scénario surréaliste. Les Six Jours de Gand semblent imperméables à toute crise. Le directeur de la course, Patrick Sercu, parle même du meilleur plateau depuis des années. Edition après édition, il parvient à composer un cocktail alléchant de sport de haut niveau et de distraction, sans oublier le suspense indispensable et un entrain de bon goût, un alliage de tradition et d’innovation. La recette attire les jeunes et les moins jeunes, à en juger par les cohortes d’étudiants qui prennent le chemin du Kuipke.

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