« L’ATTENTISME A ETE PUNI »

Notre consultant n’est pas fâché que le jeu positif ait triomphé en Europe.

En Ligue des Champions, la qualification pour les demi-finales a été chaque fois favorable, lors des retours, à l’équipe locale. Faut-il en conclure que l’on s’oriente vers une finale entre le Real Madrid et le Bayer Leverkusen, entendu que ces deux formations disputeront la deuxième manche à domicile?

Emilio Ferrera: Ce point de vue me paraît tout à fait défendable. A mes yeux, le Real Madrid devrait assurer face à Barcelone sa qualification à Chamartin, à l’image de ce qu’il a fait contre le Bayern Munich. En principe, les Merengue devraient même être nettement moins à la peine devant leurs adversaires catalans, qu’ils connaissent comme leur poche et présentent tout de même l’avantage de jouer autrement plus ouvert que les Allemands. La résistance de la bande à Stefan Effenberg a relevé du miracle : à la pause tout aurait déjà dû être dit pour les Madrilènes, vu les occasions ratées par Morientes. Pour ce qui est de l’autre match, Manchester United a prouvé au Deportivo La Corogne qu’il ne s’exportait pas trop mal. Mais il aura fort à faire contre une équipe du Bayer Leverkusen, qui m’a autrement épaté que le Bayern Munich. Car elle a vraiment tout: des ressources morales, physiques et tactiques.

L’équipe allemande ne fait-elle pas figure, malgré tout, d’invité-surprise?

Oui et non. Oui, parce que je m’attendais à ce que les Reds, souverains en déplacement depuis le début de la saison, gardent leur brevet d’invincibilité contre cette équipe. D’un autre côté, le Bayer Leverkusen est toujours en course pour le triplé cette saison… Contrairement au Bayern Munich, qui est vraiment attentiste, Leverkusen met résolument le nez à la fenêtre et il en est justement récompensé aujourd’hui. Il est symptomatique de constater, en tout cas, que les deux formations les plus frileuses engagées à ce stade, à savoir le Bayern Munich et le FC Liverpool, ont été éliminées. Pourtant, quand ces teams le veulent, ils peuvent produire un jeu attrayant. Je n’en veux pour preuve que la finale de la Coupe de l’UEFA entre Alavès et les Reds l’année passée: 5-4 pour les Anglais après une rencontre d’anthologie.

La disposition tactique du Bayern Munich était pour le moins étonnante.

Les Allemands ont en effet innové en optant de jouer la ligne arrière, avec quatre éléments, tout en meublant la charnière médiane avec un cinquième joueur. Dans l’axe, le duo constitué de Zinedine Zidane et Claude Makelele était souvent en infériorité numérique face à Stefan Effenberg, Jens Jeremies et Owen Hargreaves. Mais quand les Espagnols progressaient par les flancs, avec Santiago Solari et Luis Figo, les Allemands devaient toujours parer au plus pressé dans ces secteurs. C’est d’ailleurs par l’aile gauche qu’est survenu le premier goal suite à un centre-tir de Roberto Carlos pour Ivan Helguera.

Deux défenseurs qui trouvent l’ouverture. C’est significatif de l’état d’esprit du Real Madrid?

Ce n’est pas un hasard, en tout cas, que ce soit précisément ces deux-là. Car ceux qui complètent l’arrière-garde madrilène, que ce soit Fernando Hierro, Ivan Campo ou Michel Salgado n’ont pas, ou plus, la pointure pour jouer à ce niveau. Je comprends, dans ces conditions, qu’un Alessandro Nesta les intéresse. Même s’ils sont beaucoup moins loquaces à ce propos que le Barça, qui a d’ores et déjà déstabilisé quelques joueurs avant sa demi-finale contre les Madrilènes en s’épanchant sur la venue de l’avant Jon-Dahl Tomasson au Camp Nou la saison prochaine.

En Coupe de l’UEFA, contrairement à vos prévisions, l’Inter Milan n’a pas su renverser la vapeur à Feyenoord.

Hector Cuper a choisi de maintenir Christian Vieri et Alvaro Recoba sur le banc, histoire de les introduire au jeu, quand l’adversaire était fatigué. Malheureusement, les deux buts signés par les Hollandais en première mi-temps ont sabordé tous ses plans. Je crois que le coach argentin aurait été plus inspiré en mettant d’emblée la pression sur l’opposant. Et, à ce petit jeu, les deux joueurs précités sont quand même beaucoup plus saignants que Ronaldo.

Bruno Govers, ,

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